Chapitre 13 : Visite à la morgue

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       Après plus d'une heure et demie de route, les trois détectives arrivèrent enfin à l'hôpital où était situé l'institut médico-légal. C'est Djamila qui les accueillit à l'entrée du petit bâtiment où travaillait le médecin légiste, François Rieur.

« —C'est Patron qui a insisté pour que vous vous déplaciez en personne, les informa-t-elle.

—T'as assisté à l'autopsie ? lui demanda Béthanie.

—Oui. »

         Décidément, ils avaient de très nombreux passe-droits pensa Maggie, Patron a vraiment le bras très très long. Les détectives entrèrent dans le petit bâtiment aux fortes odeurs de produits désinfectants et, guidés par Djamila, ils furent emmenés dans le bureau de François Rieur qui était debout, les mains croisées dans le dos, faisant face à la seule fenêtre qui constituait la pièce et qui se situait sur le mur face à la porte.

« —Bonjour, lança-t-il sans même se retourner.

—Bonjour, lui répondirent les détectives à l'exception de Djamila qui avait passé la matinée avec lui.

—Célia ne s'est pas suicidée. »

        C'est seulement à ce moment qu'il se retourna pour faire face au petit groupe de détectives, de manière très théâtrale, très dramatique. Il avait toujours ce même visage dur avec des cheveux courts mi-blonds mi-blancs.

« —Je ne vous propose pas de vous asseoir, reprit-il, je n'ai pas assez de chaises pour tout le monde, mais approchez-vous du bureau, ne soyez pas timides. »

         Telles des personnes très obéissantes, les quatre détectives s'avancèrent vers le bureau qui était parfaitement bien rangé, tout comme le reste de la pièce.

« —Pour commencer, Patron m'a demandé de vous parler de Driss Melcher. Jeune bachelier de 18 ans. Retrouvé mort hier matin aux alentours de 8h. Il était mort depuis environ 3 ou 4h du matin. Il a été étouffé par un oreiller qui se trouvait près de lui dans le lit, sans s'être visiblement débattu.

—Il s'est laissé tuer ? demanda Ewen.

—Non, je pense qu'il a été maîtrisé.

—Une seule personne aurait pu le faire ? questionna à son tour Maggie.

—Oui, il n'avait pas l'air d'être bien costaud. J'imagine que la personne est montée à califourchon sur lui et, comme il avait les bras sous la couette, il n'a pas pu les sortir à cause de la personne qui était au-dessus. En revanche, si cette hypothèse est bonne, on ne peut rien prouver avec la couette puisqu'elle a été bougée par sa petite amie quand elle est venue le voir.

—Vous avez retrouvé des fibres ? Des cheveux ?

—Oui, de plusieurs personnes, et cela ne nous donnera rien puisqu'ils appartiennent sûrement à des personnes qui se sont retrouvées dans cette maison en toute légitimité. D'autres questions ?

—Avait-t-il de l'alcool dans le sang ? demanda Maggie.

—Non. Mais ça ne veut pas dire qu'il n'a rien bu de la soirée, il a peut-être bu suffisamment peu et suffisamment tôt pour que tout soit éliminé avant sa mort. »

          Maggie sortit ses feuilles et son stylo de son sac, s'appuya sur le bureau, toujours debout, et commença à prendre frénétiquement des notes sous le regard des quatre autres personnes présentes dans la pièce. Elle écrivait toutes ses notes avec des abréviations qu'elle seule comprenait. Quand elle eut terminé, François reprit :

« —Vous avez fini avec Driss ? Je peux vous parler de Célia maintenant ? »

         Les détectives hochèrent positivement la tête en même temps, ce qui donnait un aspect presque comique à la scène.

Fête de fin d'annéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant