Chapitre 25 : Action finale

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« —C'était donc toi ! lança Ewen dans un mélange de colère et d'ahurissement.

—On dirait pas hein, lui répondit la personne qui leur faisait face avec toute l'insolence dont un individu pouvait faire preuve. »

En face des quatre détectives se tenait Valentin. L'adolescent au physique ingrat avait un regard empli de folie accompagné d'un sourire démoniaque accentué par ses dents de travers et jaunies par un manque évident de soins. Ce visage avait été façonné par la vie difficile qu'il avait menée jusqu'alors, mais surtout par les deux meurtres qu'il avait commis quelques jours auparavant. C'était un tueur qui tenait fermement Carla dans son bras gauche mais ne la maîtrisant véritablement que grâce au couteau de cuisine qu'il maintenait sous la gorge de l'adolescente avec sa main droite. Il serrait son arme tellement fort que les jointures de ses mains en étaient toutes blanches.

Alors que Valentin allait parler, Rosalita se fit entendre derrière la porte, martelant cette dernière de ses deux poings après avoir tenté de l'ouvrir, en vain.

« —Madame Carla vous allez bien ? Je vous en prie, ouvrez-moi madame Carla ! »

Silence.

« —Carla ? reprit Rosalita complètement effrayée. Je vais appeler la police si vous ne m'ouvrez pas ! Vous êtes en danger ! »

Valentin se dirigea vers la porte, toujours en tenant Carla et le couteau, et sans tourner le dos aux détectives qui n'osaient pas faire un geste, de peur d'avoir un nouveau cadavre sur les bras.

Soudain, dans un enchaînent d'une rapidité spectaculaire, Valentin déverrouilla la porte, l'ouvrit d'un coup sec et, tout aussi vite, planta son couteau dans le ventre de Rosalita avant de le repositionner aussitôt sous la gorge de Carla. Ni une, ni deux, Djamila sauta hors de la chambre par la même fenêtre avec laquelle ils avaient pu rentrer. Ewen, Maggie et Béthanie allaient se précipiter vers la femme de ménage qui agonisait sur le sol mais Valentin les en empêcha.

« —Tut tut tut, fit ce dernier dans un calme effrayant. Si vous vous approchez, je tue aussi Carla avant de me tuer. D'ailleurs, faites revenir immédiatement votre petite collègue avant que je ne perde patience. »

Sans lui tourner le dos, Béthanie s'approcha de la fenêtre et demanda à Djamila de les rejoindre, ce qu'elle fit sans négocier.

« —T'allais faire quoi comme ça ma jolie ? »

C'était un Valentin que les détectives ne connaissaient pas qui venait de s'adresser à Djamila.

« —J'allais appeler les secours mais je n'en ai pas eu le temps.

—Oh quel dommage, ironisa l'adolescent. La bonniche va mourir sous vos yeux et vous ne pourrez rien y faire. À la place de votre chef, je vous virerais sur le champ pour votre incompétence. »

Rosalita poussa un râle d'agonie de là où elle était, encore allongée sur le pas de la porte de la chambre, ce qui fit sortir Carla d'une espèce de transe. Cette dernière se mit à hurler à pleins poumons.

« —Ta gueule ! lui ordonna Valentin en enfonçant légèrement son couteau dans la chair du cou de son otage mais suffisamment pour la faire saigner un peu, ce qui eut pour effet de la faire taire immédiatement. Tu ne voudrais pas alerter tous les alentours et précipiter notre mort quand même, non ? »

Carla ne pouvait rien répondre à cela tellement elle était terrorisée. Un sillon de larmes mêlées à son mascara qui avait coulé s'était formé sur ses joues sans jamais s'arrêter et venait rejoindre celui écarlate créé par le couteau avant d'aller tragiquement colorer son vêtement.

Fête de fin d'annéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant