chapitre un

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Ambre ne dirait pas que grandir sur la principauté a été facile

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Ambre ne dirait pas que grandir sur la principauté a été facile. Il a fallu esquiver toutes les questions du haut de ses six années auxquelles la métisse n'avait pas les réponses. Celles concernant sa vie d'avant.

Parce qu'il y en a une dont Ambre ne se souvient pas. Elle ne saurait dire si elle a tout oublié ou si sa mémoire était trop jeune pour se rappeler qu'elle a existé avant ses six premières années.

Ambre apprend à vivre avec, esquisser les questions avec habileté quand des amis soulèvent la différence de couleur entre sa peau métissée et la peau blanchâtre de ses parents.

Ambre a appris à expliquer qu'elle a fait l'objet d'un délaissement parental, sans vraiment en connaître les raisons, à part l'absence viscérale de son père après la mort de sa mère dont elle ne garde aucun souvenir.

Ambre a appris à expliquer comment s'est effectué son atterrissage sur le Rocher, au sein de sa nouvelle famille adoptive et que le mot parents n'est attribué qu'à deux personnes, toujours à ses côtés depuis qu'elle a soufflé ses six bougies à leurs côtés.

Elle a tout fait pour s'intégrer à la jeunesse dorée de la principauté depuis son arrivée. Un petit groupe d'ami consolidé dans lequel elle s'est immiscée avec difficulté. Trouver sa place à Monaco est comme dériver au milieu de l'océan sur un misérable radeau.

C'est pour cela que Ambre sourit avec enchantement en étant invitée au grand prix de Monaco par Charles, le pilote de la Scuderia Ferrari. Ils sont une demi-douzaine à entrer sur les paddocks pour encourager le porteur du drapeau monégasque dans le monde automobile. Il ne manque qu'une personne à l'appel et les mâchoires d'Ambre se contractent.

Sa grande sœur ne fait définitivement aucun effort pour s'intégrer et Ambre remarque bien la tristesse au fond des yeux de Charles quand il constate son absence. Ambre est sûre qu'il aurait préféré que sa sœur vienne à la place de n'importe qui d'autre.

Mais personne ne relève, parce l'absence d'Améthyste est une habitude et que sa présence est une exception dans les évènements monégasques.

Elle jette un coup d'œil subjectif à Léo, ce dernier hausse simplement les épaules d'un air de dire que ce n'est pas bien grave. Pourtant Ambre reste plongée dans un profond lutte tout au long de ce dimanche pluvieux. Et quand Charles perd la première place, seuls les sourcils froncés de Ambre témoignent de sa colère inexprimée.

Elle se rend à cette soirée chez Arthur mais il n'y a plus de podium à fêter. Ambre se contente de boire pour ravaler la rancœur grandissante vis-à-vis de sa sœur qui n'a fait aucun effort, alors qu'elle tente d'en faire tous les jours pour se sentir à sa juste place.

La jeune métisse n'écoute presque pas Léo quand ce dernier annonce qu'il rentre vers minuit, il est fatigué et elle ne prend même pas la peine de le raccompagner préférant rester à cette soirée, à enfiler les shots d'alcool.

- T'as pas vu Charles ?

- Il est parti chez Améthyste, murmure-t-elle en fixant son verre.

Elle se retient de rajouter qu'il n'est resté que trentes minutes à sa propre soirée pour rejoindre son aînée mais elle n'en fait rien, préférant éviter son regard comme elle l'a si bien fait tout au long de la journée. Pierre lâche un juron en expliquant qu'il devait dormir chez son ami et il rajoute soudainement :

- T'as fini de m'éviter ?

Ambre relève la tête et face à ses yeux bleus, il est difficile de baisser les siens vers son verre qu'elle remplit d'une liqueur limpide.

- Je ne t'évite pas, rétorque-t-elle.

Pierre hausse un sourcil, peu convaincu par les propos de la métisse face à lui. Elle sait pertinemment qu'il ne cherchait pas le monégasque comme il l'a dit, c'est simplement son excuse.

- Elle est où ta copine ?

- On est plus ensemble, lâche-t-il les lèvres pincées.

Un rictus étire la bouche d'Ambre quand elle reporte son regard sur son verre. L'impression de revivre cette situation deux années plus tard, bien sûr que Pierre n'est pas là par hasard.

- Je ferais mieux de rentrer, lâche-t-elle.

- T'as trop bu pour rentrer, soulève Pierre.

Ambre continue de le fixer et elle se perd dans cet océan bleau. Il y a cette sensation de dériver sur son misérable radeau qui revient de plein flouet quand elle sent qu'elle craque en murmurant :

- Tu n'as qu'à m'accompagner.

- Et ton gars ?

Elle lève les yeux au ciel quand il fait référence à Léo, elle ne saurait même pas dire la place qu'il occupe à ses yeux, celle d'un bon ami et de tous les plaisirs qui peuvent se rajouter parfois.

- Je t'attends sur le parking, souffle Pierre.

Et il disparaît immédiatement de sa vue, laissant une Ambre dépourvue face aux souvenirs de cette nuit deux années plutôt. Ses joues s'empourprent aussitôt en pensant à ses lèvres contre les siennes, à son corps contre sa peau. Elle finit son verre d'une traite et quitte l'appartement pour rejoindre le parking souterrain.

Ambre l'aperçoit bien vite appuyé contre le capot d'une voiture et elle s'approche avec en train pour déposer un baiser sur ses lèvres rosées, à l'abri des regards. Pierre s'empresse de lui rendre avec avidité, collant son corps contre le sien et il soupire entre deux baisers :

- J'ai rêvé de ce moment depuis deux ans et qu'est-ce que c'était long.

- J'ai rêvé de ce moment depuis deux ans et qu'est-ce que c'était long

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Qui a dit qu'on le referait une autre fois ?👀👀

alors ?

DÉPENDANCE » Pierre Gasly ✓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant