7 : Partir à jamais...

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Pdv (T/P)

Depuis une semaine, j'évitais soigneusement Gaku. Je ne savais pas vraiment pourquoi, mais ça me gênais d'être avec lui.

-T'es sûre que ça va, (T/S) ? me demanda Karma.

Je secouai la tête pour me remettre les idées en place et je lui offris un faux sourire en lui assurant que ça allait.

-T'as pas l'air bien..., renchérit Rio. Tu sais s'il y'a quelque chose, tu peux nous le dire...

-Il n'y a rien ! m'écriai-je en faisant des grands signes de mains.

J'essayai de me convaincre moi-même. Mes deux meilleurs amis me fixèrent et je reculai un peu.

-Tu ne sais pas mentir..., marmonna-t-elle. Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

-Rien..., répétai-je sans y croire.

Je laissai mes bras tomber. A quoi ça servait de mentir ? Je leur expliquai tout. Ils semblaient choqués.

-Et t'as dit quoi ? s'exclama la blonde.

Mon silence était ma réponse. Mon amie attrapa mon fauteuil et le secoua dans tous les sens.

-TU VAS LE VOIR ET TU LUI PARLES, COMPRIS ? hurla-t-elle.

-Pourquoi...y'a...des...étoiles... ? articulai-je difficilement.

Elle arrêta de me secouer et échangea un regard inquiet avec le sadique. Son regard se posa de nouveau sur moi.

-Euh...T'y ai peut-être aller un peu fort..., remarqua le garçon aux cheveux rouges.

-Elle a toujours été comme ça, pas vrai ? dit l'autre comme pour se rassurer.

-Y'a plus d'étoiles..., murmurai-je. Trop nul. Rio, secoue-moi ! Je veux revoir les petites étoiles !

Les deux élèves de la 3-E soupirèrent de soulagement. Ils refusèrent catégoriquement de recommencer, ce qui m'énervait un peu.

Suivant les conseils de ma meilleure amie, j'appelai Gaku. Aucune réponse. Je lui envoyai plusieurs messages, mes doigts pianotant le clavier distraitement. Toujours pas de réponse. Je commençai sérieusement à m'inquiéter.

-Je vais voir s'il est chez lui, les informai-je. Bye !

Je roulai tranquillement (c'est faux, le plus rapidement possible) chez lui. Je pris trois ans et demi à sonner parce qu'à cause de mon fauteuil, j'étais trop petite.

-Qui êtes-vous ? me demanda le directeur.

-Je suis une amie de votre fils, répondis-je avec une pointe de stress dans la voix mais en souriant. Est-ce qu'il est là ?

-Bien sûr que non, dit-il comme si c'était évident. Il est à l'hôpital.

J'avais l'impression de tomber d'un immeuble de soixante-quinze étages. Enfin, je savais pas ce que ça faisait mais bon...

-Pour-Pourquoi ? bégayai-je, interdite.

-Il a tenter de se suicider.

Aucune émotion ne transperçait sa voix ou son visage, contrairement à moi. J'avais du mal à respirer. Mes yeux étaient grand ouverte. Le sourire sur mon visage était toujours présent. Je devais avoir l'air effrayante.

-Je...Alors, je...Je vais y aller..., chuchotai-je. Aurevoir...monsieur...

Je ne pouvais pas tenir plus longtemps. Je commençai à m'en aller, mais je n'avais plus de force.

-Karma ? l'appelai-je.

-T'es encore tombé ? essaya de deviner l'Akabane.

-Non..., marmonnai-je. C'est Gaku...Vient s'il te plait...J'suis devant chez lui...

-Calme-toi, m'ordonna-t-il, y'a pas le feu. Il se passe quoi ?

-IL EST A L'HOPITAL ! hurlai-je, à bout. IL A TENTE DE SE SUICIDER ! C'EST ASSEZ URGENT POUR TOI ?

Il raccrocha. J'étais choquée par moi-même. J'avais vraiment hurlé sur Karma ? Au fond, je savais très bien pourquoi. J'avais peur. Très peur. Je n'avais jamais eu aussi peur de ma vie.

Le garçon aux cheveux rouges arriva une éternité plus tard (enfin, pour moi). Il me poussa vers l'hôpital. Je n'arrêtai pas de lui crier dessus d'une voix aigue pour qu'on aille plus vite.

-Plus vite, Gaku !

Pourquoi je pensai à lui ? Non, il fallait que je n'y pense pas. Il allait bien, il allait bien. Pas vrai ?

Des souvenirs défilèrent devant mes yeux. Le sourire du roux semblait gravé dans ma mémoire.

-Voilà, on est arrivé, m'annonça-t-il. J'te laisse, ok ?

J'hochai la tête et entrai dans le bâtiment. Une infirmière m'amena devant la chambre de mon ami.

Je mis un peu de temps à ouvrir la porte. J'avais peur de ce que j'allai trouver derrière. J'avançai lentement dans la pièce.

Il était allongé dans un lit, sans aucune expression sur le visage. Il fixait le plafond comme s'il était intéressant. Ses poignets étaient bandés.

Je me jetai littéralement sur lui, laissant tomber mon fauteuil. Je le serrai dans mes bras comme si ma vie en dépendez. Je sanglotai sans pouvoir me retenir.

-Pourquoi ? m'exclamai-je. T'as pensé quatre secondes aux conséquences de tes actes ? C'est vraiment c'que tu veux ? Tu veux...Tu veux vraiment partir ?

Je sentis ses bras passer autour de moi. Il me serra doucement contre lui. Je pleurai encore plus bruyamment.

-Pleure pas..., chuchota-t-il à mon oreille.

-Tu veux que je fasse quoi ? Que j'éclate de rire ?

Je le serrai de plus en plus fort. Je ne voulais pas le lâcher. J'avais peur qu'il disparaisse. C'était tellement idiot...

-Tu me fais mal, se plaint-il. Lâche-moi.

-Non ! refusai-je. Si je te lâche, tu vas recommencer ! Je veux pas que tu recommences ! Donc je te lâches pas !

Il passa sa main dans mes cheveux. Je savais pas pourquoi, mais j'aimais bien quand il faisait ça.

-Pourquoi ? répétai-je. Pourquoi t'as fait ça ?

-Je croyais...que tu ne voulais plus me voir..., m'expliqua-t-il.

-C'EST PAS UNE RAISON !

-T'es tout pour moi..., m'avoua-t-il. J'ai personne d'autre que toi...Mon père me considère juste comme son élève...J'ai pas d'autres amis...Et je t'aime...C'est pas pareil sans toi.

Prise d'un courage que j'ignorai, je plaquai mes lèvres contre les siennes. Je le lâchai quelques secondes après.

-Je crois que moi aussi..., murmurai-je. Alors, s'il te plait...

-Je recommencerai pas, me coupa-t-il. Promis.

Je continuai de pleurer sans savoir pourquoi. Sans doute la fatigue, le stress et la peur. Oui, ça devait être ça.

Une infirmière vint me dire que les visites étaient terminées. Je me remis difficilement sur mon fauteuil et partis, non sans embrasser Gaku sur la joue.

Pourquoi je tiens autant à elle ? (Asano x reader)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant