ℭ𝔥𝔞𝔭𝔦𝔱𝔯𝔢 9

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« T'as vu comme elle fait la princesse ? Toujours là à agir comme si elle était meilleur que nous. » Crache une voix que je ne reconnus pas.

« Moi c'est sa voix qui m'insupporte. On dirait un jouet pour chiant, c'est putain d'agaçant. »

Mes sourcils se froncèrent. C'était méchant. Vraiment. Je ne sais pas qui étaient ces deux filles, de qui elles parlaient, ni même pourquoi elles étaient si agressives. Mais pour moi rien ne pouvait excuser de tel propos haineux.

« Je ne comprends vraiment pas ce que les mecs lui trouvent à cette salope. » Reprend la première. « Je voudrais la voir morte. »

Mon souffle se bloqua dans le fond de ma gorge, alors que le silence engloba doucement la pièce. Puis leurs rires emplirent les lieux, et mes mains se serrèrent très fort autour de mes genoux. S'en était trop. Je me relevai d'un bon, déverrouillais la porte de ma cabine et en sorti presque d'un même mouvement.

Elles étaient toutes les deux près des éviers et des miroirs. L'une se recoiffait, se remaquillait ou quelque chose du genre, alors que l'autre la regardait faire sur le côté. En me voyant sortir, elles ne s'étaient arrêtés que le temps de m'identifier avant de reprendre.

« Morte ? » rigole faussement celle sur le côté. « T'y vas un peu fort, non ? »

Celle devant le miroir répondu instantanément. « Le simple fait que Wonyoung respire me tue. Alors c'est elle ou moi. »

Mes poings se serrèrent à en faire blanchir mes phalanges. Mais oui, ça me revenait maintenant. C'étaient les filles qui harcelaient Jang Wonyoung avant les vacances d'été. Mes yeux brûlants retracèrent l'épiderme de celle avec les durs propos à travers la glace avec une intensité telle, qu'elle finit par me remarquer. Ses prunelles noisette rencontrèrent les miennes à travers le miroir et elle m'observa simplement, un fin sourire sur les croissants. Malgré toute mon hostilité, elle ne silla pas et finit par se retourner face à moi. Elle croisa les bras contre sa poitrine et s'adossa à l'évier, l'air supérieur.

« Un problème, ma belle ? »

Ma belle ?

Mes sourcils se froncèrent d'avantage, avant que les deux derniers neurones fébriles qui tenaient toujours bon dans mon cerveau ne se reconnectent ; j'étais une nana. Comme la première fois que j'en étais arrivé(e) à cette conclusion, j'eu un haut le cœur et ce qui ne se trouvait même pas dans mon estomac voulut en sortir. Alors sans même pouvoir répondre, je déposais ma main sur mes chairs et courus jusqu'aux toilette où je vomis mes tripes pour la seconde fois aujourd'hui. J'entendu les deux filles glousser en parlant d'une potentielle grossesses, alors qu'elles quittaient les lieux. Mais l'info ne monta même pas à mon cerveau. La seule chose à laquelle je pouvais penser, c'était le fait que j'avais perdu ma queux et gagné des nibars, et putain c'était quoi ce vocabulaire de merde. Jamais je n'avais parlé de la sorte.

Je tirais la chasse et me laissais tomber sur les fesses, le dos appuyer contre la paroi de la cabine. Je giflais mes deux joues et laissais mes mains froides sur elles en soupirant. « Bordel de merde, Hyunjin. Réfléchis connard ! Un moment je cognais Felix sur le parking du lycée et l'instant d'après, pouf, plus de queux. »

Ma main remonta sur mon front et je massais mes tempes avec énergie.

Qu'est-ce qui pourrait expliquer le fait que j'aie perdu mes couilles ?

Ma main libre passa sur ma nuque pour essuyer la sueur qui y glissait lentement. Il faisait putain de chaud ici, on se croirais en pleine saison chaude.

Par reflexe je pris le téléphone que je sentais dans ma poche arrière et d'un coup de pouce vers le haut, je voulu vérifier la météo. Mais mes doigts se figèrent en voyant la date.

ᏢϴՏᎬᏆᎠϴΝ ᴴʸᵘᶰᶜʰᵃᶰOù les histoires vivent. Découvrez maintenant