Un baiser de Christopher c'était comme un monde qui s'écroule, comme une forte et soudaine claque, comme une violente chute, comme un coup de couteau dans le dos.
C'était la même sensation que quand l'air caresse soudainement une plaie ouverte ou que la langue ou le bout des doigts entre en contact avec quelque chose de très chaud.
Un baiser de Christopher c'était comme chuté d'un immeuble à une infinité d'étage, c'était comme traversé l'enfer puis le paradis, comme traversé l'été, puis un hiver glacial.
Un baiser de Christopher c'était, en bref, une avalanche de sentiments si intenses que cela faisait mal physiquement.
J'avais le mal de ses lèvres, le mal de son touché, le mal de son souffle, le mal de sa chaleur et de ce que cela me faisait. Mais à la fois, ça me faisait tellement de bien. J'avais l'impression, d'enfin, être à l'endroit qui me convenait parfaitement.
C'était effrayant.Ça l'était parce que j'étais un trouillard incapable d'affronter la réalité. J'avais beau me faire toutes les promesses du monde à la fin je finissais toujours par trouver un moyen de fuir. Car c'était la seule chose que je savais faire : fuir.
Ma main se déposa sur la sienne sur ma joue, je la serrais de toute mes forces quand je la retirais. Et comme s'il savait déjà ce que je m'apprêtais à faire, il amorça un dernier mouvement dans notre baiser en soupirant lourdement contre mes chairs. Je me reculais à ce moment-là.
Il chercha mon regard, mais je le fuis en libérant sa main.
« Hyun- » Sa voix était douce et vulnérable comme elle ne l'avait jamais été.
« Je suis désolé. » Je m'étais vivement incliné devant lui, par respect ou pour camoufler l'expression sur mon visage. « J'ai...je...bonne nuit ! » avais-je presque hurlé avant de me précipiter vers la porte.
Pendant un très court laps de temps je cru qu'il tenterait de me retenir. Puis la porte de sa chambre avait claqué, très vite suivi par la porte de ma chambre et alors j'avais compris. Ce n'était plus à lui de décider. Il était vulnérable parce qu'il n'avait plus aucun pouvoir sur le cours des évènements. La balle était dans mon camp.
En me laissant retomber contre le bois de ma porte, je songeais au nombre de balles qu'il avait dû envoyer, et au nombre de fois où Felix les avait éclatées.
Avec moi pas de Felix. Seulement une peur beaucoup trop envahissante.
Ma main remonta doucement jusqu'à mes croissants que j'effleurai à peine par peur de faire disparaitre la sensation de ses lèvres sur les miennes. Je rougis et un sourire niais se dessina sur mes chairs. Puis il disparut quand la raison me rattrapa.
Je venais d'embrasser un... homme ? Non. Je venais d'embrasser un dieu. Enfin un dieu m'avait embrassé. Enfin Christopher m'avait em...il m'avait...
Mon sourire revint sur mes chairs, alors que je pus de nouveau sentir son souffle cogné contre elles, sa main sur ma joue, la sensation de ses yeux seulement sur moi et de ses lèvres posées sur les miennes. C'était comme s'il avait embrasé mon être et que, fatalement, j'avais été pris de court.
Je giflai mes joues et secouais vivement la tête. Il fallait que je me calme et que je réfléchisse sérieusement.
"Éna unum" qu'est-ce que c'était censé vouloir dire ?
Je me dressais sur mes pieds et marchais jusqu'à mon lit où je m'assis lentement.
Est-ce que j'allais devoir dormir seul ?
Je rougis à l'idée de retourné dans la chambre de Christopher. Mais je chassais instantanément cette idée en me laissant tomber sur le dos et soupirais. Il valait mieux que je reste loin de Christopher, juste le temps pour moi de comprendre une infime partie du bazar qu'il foutait à l'intérieur de moi.
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