ℭ𝔥𝔞𝔭𝔦𝔱𝔯𝔢 25

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C'était la première fois. La toute première fois que je me réveillais avant lui. Nous dormions dans mon lit, la tête sur le même oreiller, les jambes emmêlés et, lui, avait passé un bras autour de ma taille. J'avais l'impression que c'était possessif et ça m'avait fait rougir.

Hier soir, nous nous étions embrassés. Ça avait été long et sensuel mais c'était resté en surface. Il m'avait ensuite entraîné au lit et nous avait glissé sous les draps où nous nous étions câlinés et embrassé jusqu'à tomber de sommeil.

Il n'y avait pas eu plus de mise en parole.

J'étais son ciel et lui mon océan.

Il était mon océan et j'étais son ciel.

Point.

Il soupira contre mes chairs et elles remontèrent lascivement. Quand Christopher était endormi, il paraissait si...

Je ne sais pas trop.

Son visage si masculin se rabougrissait et devenait presque enfantin ; les lèvres ressorties et les joues rondelettes.

En le voyant ainsi je me surpris à implorer qu'il ne me quitte jamais.

Ça faisait déjà un petit temps que notre relation avait évolué. Je n'avais jamais vu ma relation avec Christopher comme une amitié platonique. Il a toujours été spécial pour moi. Les nuits passées ensemble, nos faibles échanges, les regards ; tout ça était spécial pour moi. Puis nous nous sommes embrassés pour la première fois et tout à exploser dans ma tête. Ça a recommencé puis il y'a eu la jalousie et la peur de perdre l'autre.

Je lui avais dit que je l'aimais et lui avait dit que j'étais son ciel.

Mon sourire s'agrandit à cette dernière pensée.

Mais, car il y en avait toujours un, depuis mon réveil, mon cœur n'était plus si léger quand je pensais à notre relation. Elle était légère presque volatile peut-être même inexistante si elle n'était pas oralisée.

Ce que je veux dire c'est que nous n'avions jamais mis de mot sur le "nous" et j'avais peur qu'il ne veuille rien dire.

Ça pouvait paraître enfantin mais j'avais besoin que ça soit dit. Nos sentiments étaient les mêmes mais peut-être que nos envies convergeaient.

Je craignais qu'en sortant de ma chambre notre relation redevienne comme elle l'était. Je ne voulais plus que nos échanges restent toujours en surface. Je voulais qu'il soit tout aussi possessif hors de cette chambre.

Je savais qu'il l'était. J'avais déjà remarqué ses regards appuyés quand je parlais un peu trop à une quelconque tierce personne mais je voulais qu'il le dise. Je voulais des actions, des mots au-dessus des regards.

C'était primitif mais je voulais qu'il ait une exclusivité et qu'il la défende. Mais nous n'avions jamais parlé d'exclusivité à défendre.

Je soupirais en roulant sur le dos. Mais, en me sentant bouger, il m'attira tout contre lui et m'immobilisa contre son torse.

Il était réveillé et je n'osais le regarder. Mais je savais que lui ne se gênait pas pour m'épier alors je rougis en m'intéressant au plafond immaculé.

Il s'avança et je serrai les poings quand je sentis son visage glisser dans mon cou. Mais me détendu instantanément en le sentant y glisser de doux baisers.

« Tu sens si bon. » sa voix grave me réveilla et mon échine trembla. « Je me suis toujours retenu de te le dire. »

« Toi aussi... »

Il pouffa tout contre moi et je souris avec lui. Mais mon rictus se figea quand il se mit à caresser mon ventre nu. Hier je n'avais pas eu le temps d'enfiler un t-shirt, lui n'en portais jamais et si la veille j'étais rempli d'assurance, aujourd'hui je pouvais sentir tout mon corps entrer en ébullition. Ses caresses étaient douces et innocentes et je frissonnais quand ses doigts frôlèrent les bordures d'un de mes pansements à la hanche et ses lèvres baisèrent celui dans mon cou.

ᏢϴՏᎬᏆᎠϴΝ ᴴʸᵘᶰᶜʰᵃᶰOù les histoires vivent. Découvrez maintenant