Chapitre 1 - Venu d'ailleurs

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Il avait en lui cet insatisfaction qui persistait alors que les années s'écoulaient. Il était né. Il était mort, comme tout un chacun. Cependant, contrairement au commun des mortels, la mort ne mettait pas un terme à la vie et la vie ne donnait pas de sens à la mort. Tout simplement, parce qu'il était né et il était mort, mais qu'il était né et était mort encore après et encore après, se rappelant à chaque fois les souvenirs de ses autres vies.

Durant sa première existence, alors qu'il accordait bien trop d'importance à ce qu'il croyait précieux et unique, sa vie, il avait vécu comme un rat, égoïste, ne cherchant qu'a s'enrichir à une époque contemporaine. Il désirait des biens matériaux plus que tout, mais il n'avait même pas finit par en avoir, après ses années d'études sur les sciences économiques, sa maitrise parfaite du latin, du français et bien sûr, de sa langue natale, l'anglais, de tous les coups fourrés qu'il avait fait à ses « amis » pour obtenir des hautes positions. Il avait fini en bas de l'échelle alimentaire et avait été bouffé.

Lorsqu'il ouvrit à nouveau les yeux pour commencer sa seconde vie, il paniqua d'abord avant de l'accepté pleinement. Il s'était retrouvé dans un monde médiéval, là ou épée et argent étaient les mots d'ordres. Cela tombait bien, puisque le mot « argent » était le premier de son dictionnaire. Avec ses connaissances limitées de l'époque médiévale, son savoir sur l'économie ne put s'exploiter totalement, mais il considéra avoir mieux réussit cette vie-là que la précédente après être devenu un Vicomte.

Quatre vies passèrent, et bien qu'il soit content de ne plus avoir peur de la mort, il commençait à se lasser. Ses différentes vies n'étaient pas faites que de fleurs et de licornes, et il détestait souffrir. Il voulait voir les gens dansé dans ses mains, pas souffrir comme un chien à crever au fin fond d'une ruelle. Il sentait dans chacune de ses vies, les souffrances des précédentes, comme si son cerveau gardait tous ses souvenirs, comme s'il n'avait aucune limite. Alors ça avait ses avantages, mais aussi ses inconvénients.

C'est pour cela que, pour ne plus ressentir les effets négatifs de sa mémoire bien trop performante, il sauta sur l'occasion d'être dans un monde futuriste, lors de sa septième vie, pour s'enfermer et juste lire tout ce qu'il pouvait trouver sur l'histoire. Il apprenait tout, cherchait toujours à assouvir cette soif qui s'étendait en lui. Il voulait savoir, il voulait connaitre, il voulait contrôler. Il voulait profiter de sa nonchalance face à la mort pour visiter chacune de ses époques, découvrir chacun de ses personnages célèbres et apprendre d'eux directement. Pour ce faire, il devait les connaitre, il devait pouvoir séduire tous les personnages du passé du présent et du futur. Il se fichait de savoir si l'un était un samaritain ou un démon, tous ce qui l'intéressait, c'était de connaitre de découvrir et de partir à l'aventure des mondes à travers ses « morts ».

C'est comme ça qu'une fois il se fit passer pour un dieu omniscient, à Rome, en 10 av J-C, ou qu'il devint commandant en second du général extrêmement connu pour son ouvrage « l'art de la guerre », Sun Tzu. Ça le fit moins marrer lorsqu'il arriva dans un monde de dinosaure et qu'il se prit une météorite en pleine gueule. Déjà, les sensations de brûlures persistèrent même dans la vie qui suivit, mais en plus, il garda des tics de dinosaure pendant un bon moment. Ça arrivait de temps à autres qu'il se réincarne en animal, alors en plus de l'histoire et de la géographie, il étudia la biologie (marine ou terrestre), l'astrologie...

***

An 850 ap J-C

Angleterre

Il n'avait pas peur d'ouvrir les yeux, malgré ses sens défaillant et ses oreilles trop sensibles qui lui faisaient parvenir ses propres pleurs de nouveau-né. Il cachait les souffrances qu'il ressentait, souvenir de ses vies antérieur, dans l'excitation qu'il avait de découvrir dans quel monde et à quel époque il était. Quelle langue se parlait ? Quelle religion ? Quelle pratique sportive ou martiale ? Quel héro connu il y avait ?

Il ouvrit ses yeux avec un peu de difficulté, son petit corps ne lui répondant pas vraiment. Un homme entre 20 et 30 ans le regardait bizarrement. Puis il grimaça et tourna le bébé vers la femme qui venait de le mettre au monde. La pauvre était en nage et tendait les mains pour pouvoir tenir dans ses bras son enfant.

– Qu'est-ce que c'est que ça ?! Grogna le père

La femme essaya en vain d'attraper son enfant, mais ne parvint pas à se redresser suffisamment pour pouvoir l'effleurer.

– Mon garçon...murmura la femme en pleure

Le garçon ballotta le bambin, ce qui le fit grogner.

– Il n'est pas de moi ! S'exclama l'homme en colère, lâchant l'enfant que sa mère parvint à récupérer in extrémis

Elle le protégea immédiatement dans ses bras.

– Je t'assure qu'il est de toi...Pleura-t-elle

– Tu as vu à quoi il ressemble ?! S'exclama l'homme en haussant le ton, faisant mal aux tympans sensibles du nouveau-né

L'homme pesta, regarda sa femme et son fils avec dédains avant de sortir en claquant la porte. Sa mère le tenait avec amour dans ses bras et le berçant doucement.

– Je t'aime...Murmura-t-elle

Elle embrassa le front du bébé.

– Je t'aime, Aren.                                                                                       

Lorsqu'Aren ouvrit de nouveau les yeux le lendemain, il n'était plus sous un toit, mais éclairé par une lumière de début de journée. Une multitude d'arbres l'entourait. Avait-il déjà été abandonné ? Sérieusement ? Il soupira intérieurement. Il allait mourir rapidement. Tant pis, ce n'était pas bien grave.

Alors Aren attendit, patiemment, sa fin. Il ne pleurait pas, ne bougeait pas, attendait juste en regardant autour de lui. À force de tourner la tête, il vit un homme assit plus loin, ses yeux se posaient sur le berceau d'osiers dans lequel il était. Aren le fixa du regard avant de réunir toutes ses forces pour lever les bras vers l'homme. Il n'essaya pas de parler, il savait que ce n'était pas utile, mais il continua de fixer l'homme intensément. Finalement, celui-ci surpris du comportement singulier de ce nouveau-né abandonné, il s'avança vers lui et s'accroupi pour le regarder.

– T'as été abandonné ? Demanda-t-il, sachant pertinemment qu'un bébé ne pourrait ni répondre, ni comprendre ce qu'il disait

Cependant, Aren hocha sa tête de haut en bas, tout en regardant l'homme droit dans les yeux. Cela le déstabilisa et il fronça les sourcils.

– Veux-tu que je t'emmène avec moi ?

Quel genre d'adultes demandait ça à un bébé ?

Cependant, Aren tendit ses petits bras potelés vers l'homme et hocha la tête de nouveau, de haut en bas. L'étranger sembla de plus en plus étonné.

– Tu comprends ce que je dis ?

Aren hésita, puis hocha la tête. Il avait besoin de se vendre pour rester en vie, et les gens étaient attirés par tout ce qui sortait de l'ordinaire. L'homme resta suspicieux et demanda :

– Es-tu une fille ?

Aren secoua la tête de gauche à droite.

– Es-tu un garçon ?

Le bébé hocha la tête de haut en bas.

L'homme n'en revenait pas. Il glissa une main dans le dos du bébé et le porta dans ses bras avec beaucoup de douceur.

– Je vais prendre soin de toi, gamin.

Ivar X Maleoc - His fateOù les histoires vivent. Découvrez maintenant