3.

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Allongé sur une branche, Venti comptait les oiseaux qui volaient, pour s'empêcher de dormir. Ses paupières tombaient, il s'assoupissait légèrement, puis sursautait :

«Non! Je ne dois pas... dormir. Il bailla, il faut encore que je reste éveillé, Diluc...»

Triturant le cecilia sur son beret, il se fondit dans ses pensées. Il savait ce qui l'attendait; ses siestes se faisaient de plus en plus longues, la dernière ayant duré 3 jours. Il avait rempli son devoir, celui pour lequel il avait été tiré de son sommeil, avec l'aide du voyageur, de Diluc et de Jean. Il avait sauvé Mondstat, les prières s'étaient tues. Et comme à chaque fois que les mondstadois n'avait plus besoin de son aide, une longue nuit le guettait. Il aurait apprécié pouvoir rester plus longtemps, malheureusement, meme dépourvu de son gnosis, il restait une créature du vent, qui avait utilisé une bonne partie de son énergie. Il devait récupérer. Et même Célestia ne pouvait savoir combien de temps ça lui prendrait. C'était déjà un miracle qu'il soit resté éveillé ces six dernières années...

Ses pensées dérivèrent vers Diluc. Diluc, ce descendant de la soeur d'un brave homme qu'il avait vu périr de ses propres yeux, des siècles auparavant. Cet être, béni par Vanessa, dont les flammes prenaient la forme animale de cette dernière. Cet homme d'une trentaine d'années, qui malgré son air peu avenant, avait un grand coeur, qui englobait toute la cité.
Il avait cette manière de ronchonner lorsqu'il sortait les malheureux qui avaient cédés à l'alcool, lors de la fermeture, - mais contrairement à Charles, il ne se contentait pas de les adosser aux murs; ceux qui avaient la chance de s'être endormis un soir où Diluc était au Cadeau de l'Ange, se reveillaient tranquillement, protégés par une couverture. Sauf Kaeya-. Il avait aussi ce tic, cet oeil qui tressautait, quand il était inquiet. Ce minuscule sourire qui se dessinait sur ses lèvres lorsqu'il écoutait les bêtises que racontaient Kaeya et Venti.

C'était sûr, Diluc Ragnvindr, le Héro de la Nuit, plus jeune nommé capitaine de l'ordre, barman de renommée, pilier de l'industrie du vin, son petit-ami, allait lui manquer. La respiration du barde se fit plus douce, plus calme, et ses yeux se fermèrent doucement. Son cerveau répétait, comme un mantra: ne pas dormir, rester éveiller. Je dois encore leur dire au revoir. Ce soir, oui, je pourrais.
Mais il était trop tard.
Venti s'était assoupi.

Sleepy Head - Diluven. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant