BROKEN [ en réécriture ]

10.

Angelo

Une semaine s'est écoulée depuis le gala. Une foutue semaine que la gamine est hospitalisée dans ma clinique à cause de son état. Enfin, elle commence à se remettre. Ben et Zack passent leurs journées à veiller sur elle et à lui tenir compagnie. Ce matin, elle a été renvoyée chez sa famille, décidant enfin de lâcher prise.

Elle a une vie assez merdique. Pas besoin d'ajouter mon grain de sel.
Et puis, elle est insupportable.
Je déteste quand elle me tient tête.

Quant à Ivan, ce fils de pute a survécu à la balle. Un mal pour un bien, finalement. Ça m'a permis de l'enfermer dans mon sous-sol et de lui faire subir l'une des pires tortures imaginables.

Son état mental s'est tellement dégradé qu'on pourrait le prendre pour un schizophrène. Il en est arrivé au point de ne plus me voir comme son bourreau mais comme un "ami" à qui il confie tout.

Il m'a révélé son obsession pour Rosa : ses séances d'espionnage, les photos, et même des vidéos qu'il prenait en cachette.

Pendant ces moments de révélation, j'ai ressenti un soulagement en apprenant qu'il ne l'a jamais agressée ni abusée. Il m'a juré qu'elle n'a jamais découvert sa présence, encore moins son identité. C'est pour ça qu'il a essayé de la récupérer au gala.

Mais sérieusement... Il trouve quoi d'intéressant chez elle ?

La sonnerie de mon téléphone retentit, me tirant brusquement de mes pensées. Un numéro inconnu s'affiche. Fronçant les sourcils, je décroche, attendant que mon interlocuteur parle.

— C'est Gabriele DeAngelis.

Je souffle, exaspéré. Évidemment, le grand Gabriele n'appelle pas sans raison. Je repose mon café et laisse échapper un rire cynique.

— DeAngelis, tu veux quoi ?

Sa voix devient plus dure, un ton qu'il doit réserver aux "cas extrêmes" :

— J'ai besoin de ton aide.

Un ricanement m'échappe, presque involontaire. Le multimilliardaire aux prises avec les organisations les plus dangereuses vient demander mon aide ?

— Plus précisément, de ta protection, reprend-il.

— Et pourquoi je ferais ça, exactement ?

— C'est Elena. Je veux que tu l'épouses pour assurer sa protection.

Un silence s'installe. S'il croyait que ça suffirait pour m'impressionner, il se trompe. Je n'ai pas le temps pour ce genre de conneries, encore moins pour des affaires avec DeAngelis, dont la fortune repose sur l'argent sale : trafic d'êtres humains, proxénétisme, et j'en passe. Lentement, je rétorque :

— Tu m'appelles pour me forcer à marier ta fille ? Continue de rêver, DeAngelis.

Le silence revient, lourd. Il semble chercher les mots justes pour manipuler la situation en sa faveur. Finalement, son ton devient plus tranchant.

— J'ai tes hommes.

La menace est claire, mais elle glisse sur moi comme de l'eau sur du marbre. Ce n'est pas comme ça qu'il va me faire flancher. D'ailleurs, je remarque Ben et Zack qui viennent de rentrer et se dirigent vers la cuisine.

Qu'est-ce qu'il est con...

Je vois que la stupidité est génétique chez DeAngelis

— Mmhh... Et ? — Ma voix est empreinte d'ennui, presque détendue.

Gabriele soupire, irrité par mon insolence, puis reprend :