10. AMINA

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PDV : AMINA


La lumière rosé du soleil levant s’infiltre entre les volets entre-ouverts de ma petite fenêtre.

5h35.

Il est cette heure là, je le sais sans même regarder l’heure car depuis trois mois et dix-neuf jours, il se lève toujours à la même heure qui est celle-ci.

Je me retire difficilement des draps pour aller appuyer sur le bouton pour éteindre la télévision qui diffusait une émission sur les bébés parfaits et qui me gardait éveillée.

Je laisse mes pieds nus me guider vers l’interrupteur des volets électriques pour les ouvrir.

Il y a un magnifique levé de soleil.

Je profite souvent de cette vue car avant d’être enfermée ici, je ne voyais que le coucher de soleil, maintenant, je ne vois plus que le lever.

Parfois, j’aimerai ouvrir cette fenêtre, pour sentir l’air frait matinal, mais je ne peux pas, car de un, elle est fermée à clé, et de deux, je m’y jetterai sûrement, pour rejoindre mon fils, qui fait partit d’une de ses milliers étoiles.

J'espère au moin qu’il veille sur moi de là-haut.

Je marche jusqu’aux étagères où sont posés mes habits.

J’attrape un gros sweat noir, un jogging de la même couleur, un ensemble de sous-vêtements blancs et des chaussettes grises avant d’aller dans la salle de bain.

Je pose mes vêtements sur la petite table pour fermer la porte et prier pour que personne n’entre, n’ayant pas de verrou.

Je retire lentement mon tee-shirt long et ma culotte, me retrouvant désormais nue.

Je file immédiatement sous la douche à l’italienne, sans pommeau, avec juste un petit jet d’eau qui sort du mur, mais vachement bien programmé pour atterrir parfaitement sur mon corps.

Une fois mon corps lavé et rincé, je sors de la douche et me sèche avec une minuscule serviette. Pourquoi n’ai-je pas une grande serviette ? Ils disent que je peux me la mettre autour du cou pour m’étrangler.

Une nouvelle idée qu’ils m’ont donnée.

Alors que j’enfilais mon sweat, dernier vêtement que j’avais à mettre, des toquements retentissent de l’autre côté de ma porte de salle de bain.

J’ouvre ma porte, ma soignante habituelle apparaît derrière celle-ci.

- Flora ? Dis-je, surprise.

- Amina, je venais te dire quelque chose.

J’hoche la tête avant d’aller m’assoir dans mon lit qui craque sous mon léger poids plume.

- Une nouvelle fille très malade psychologiquement doit intégrer le centre, et vu que tu es déjà très soignée de ta dépression, j’ai pris une décision avec mes collègues, tu quitte le centre dès maintenant, tu retournes chez toi. M’informe Flora.

Moi ? Soignée ? Mais vous avez craqué mes pauvres. Le bien-être extérieur n’est pas souvent le même à l’intérieur, vous devriez savoir ça, vu que vous êtes professionnel de santé, non ?

- Je te laisse une demi-heure pour faire tes valises. Dit-elle en m’offrant un sourire éclatant.

Je ne peux pas retourner chez moi...

Je ne peux revoir cette salle de bain où il s’est noyé...

Je ne peux pas revoir cette chambre où je dormais quand j’étais enceinte de lui...

Je ne peux pas revoir cette chambre où il a dormit pendant un mois...

Je ne peux pas revoir cette cuisine où je lui faisait ses biberons...

Je ne peux pas revoir ce salon où je passais le plus clair de mon temps à le chouchouter de bisous...

Je ne peux pas...

Je veux le rejoindre...

Je veux revoir mon amour...

Je fais mes valises, ils me rendent mon téléphone avant je ne parte.

Je t'aime plus que tout. [ TERMINÉE ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant