Chapitre 23

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J'abandonne.

Harry est un monstre. Tout espoir auquel je m'accrochais fermement avait été lâché pour s'évanouir dans le vent. Il était parti, il n'était plus la même personne. Quand on se disputait, on avait l'habitude de régler le problème, mais rien n'a changé. Il est toujours aussi en colère qu'il l'était ce matin.

Du moins, je le prédis. Je ne l'ai pas encore vu depuis que j'ai servi le déjeuner. Je lui ai demandé la permission de rester dans la chambre, et après une légère hésitation, il me l'a accordée. Je me suis caché ici depuis, m'occupant à jouer à des jeux de cartes en solo. C'est devenu ennuyeux au bout d'un certain temps, mais j'ai préféré m'isoler ici plutôt que de m'associer à Harry à l'extérieur. Au moins ici, j'étais en sécurité.

J'avais le temps de réfléchir.

J'allais trouver le courage de convaincre - ou du moins de supplier - Harry de libérer Joanna du seuil de Zayn. La seule raison pour laquelle elle reste est qu'elle va être utilisée comme une sorte de " punition " pour mes actions, mais peut-être que si je persuade Harry de la laisser libre - ou du moins de trouver un arrangement - il la libérera de l'emprise de Zayn.

Peut-être que si j'obtiens l'aide d'Eleanor, nous pourrons trouver quelque chose ensemble. Ça pourrait marcher.

"F-Faye... Faye !"

Mon nom était crié à pleins poumons par Harry, mais je n'ai pas réussi à détecter une trace de colère ou de frustration dans son ton. Au contraire, il avait du mal à parler.

J'ai quitté le lit - en ignorant les cartes que j'avais posées sur le lit - et j'ai marché prudemment vers la porte fermée, en entendant toujours mon nom crié derrière le bois.

"Faye... Faye bébé, viens ici !" il a gémi.

Harry est-il ivre ?

J'ai ouvert la porte et j'ai jeté un coup d'œil dans le hall, voyant Harry assis sur l'un des fauteuils inclinables, une bière à la main. Il avait les yeux fermés et la tête renversée en arrière, sa bouche était entrouverte alors qu'il continuait à crier mon nom, "Faye ! C'mere darlin' !"

Je savais que s'il était dans le bon état d'esprit, il serait plus exigeant, et grandement énervé parce que je n'ai pas suivi les ordres tout de suite. Je ne suis pas sûre de vouloir aller le voir en ce moment. Je n'ai jamais vu Harry complètement ivre auparavant ; quand il m'a emmenée dans mon premier club, il avait bu une bière ou deux, mais c'était tout.

"Faye, si tu ne viens pas me voir tout de suite..."

"J'arrive", ai-je crié depuis le seuil de la porte, ma bouche ayant parlé avant que mon esprit n'ait eu le temps de s'exprimer. Idiot.

Sa tête s'est levée à la proximité de ma voix, et il s'est retourné pour me regarder avec un sourire en coin. Une fossette s'est formée à la courbe de sa lèvre, et je jure qu'elle était plus profonde et plus sombre qu'un trou noir. Sa main libre qui reposait sur son genou s'est levée vers ses cuisses, et il a commencé à les tapoter doucement, tout en me souriant.

"Assieds-toi là, bébé", a-t-il roucoulé doucement, sa voix semblait gutturale tant il parlait bas. Il était si calme, et légèrement silencieux, comme s'il essayait de caresser un chaton blessé en gagnant sa confiance. "Viens, je te promets que je ne ferai rien."

Je ne lui faisais pas confiance.

Il était si gentil dans la cuisine. Il m'a complètement pris au dépourvu avec ses mots ; je ne pouvais pas comprendre comment une combinaison de lettres pouvait me remplir de tant de joie et d'allégresse, seulement pour que ce moment soit brisé en mille morceaux.

Agressif et PossessifOù les histoires vivent. Découvrez maintenant