Chapitre 5 : Seconde réunion

3 1 0
                                    


Ariane venait de finir son service. Il était maintenant 22 heures. Elle réfléchissait toujours à un plan pour se débarrasser de l'aristocrate de La Morte. Deux semaines déjà qu'elle et Olwen lui avaient volé son or, et toujours aucune idée pour l'arrêter en vue. Les deux gardes qui étaient venus aujourd'hui avaient bien réussi à faire monter leurs côtes auprès des habitants de la rue, mais ils n'avaient été d'aucune utilité à Ariane, si ce n'est la faire rire de bon cœur, tant le ridicule de la situation l'avait surprise.

Eugénie ne sort de sa chambre que pour les réunions tôt dans la matinée. Le reste de la journée, c'est moi qui lui apporte ses plats dans sa chambre. Olwen n'obtient aucune information utile et les clients qu'elle sert ne sont pas très bavards non plus. Je sais pas comment on va s'en sortir pour attraper l'aristocrate de La Morte ! Et je n'ai absolument aucune envie de mourir assassinée si jeune !

Au même moment où la jeune femme vint à finir sa phrase, un homme arriva à la taverne et se dirigea vers Arris. De loin, on aurait pu croire qu'il ne s'agissait que d'un simple vagabond, mais en y regardant de plus près son allure le trahissait. C'était un porteur de nouvelles ou plutôt un facteur ! Ses habits d'un sombre noir, sa longue cape qui descendait jusqu'à ses chevilles, sa capuche rabattue sur ses yeux, ses longues bottes, et sa grande sacoche qu'il gardait bien à l'abri des regards jusqu'à ce qu'il se trouve au niveau d'Arris l'avaient démasqué. Malgré sa tenue "inhabituelle", les clients ne l'avaient pas remarqué, seul Arris et Ariane vers qui il s'était dirigé avait pris soin de l'observer. Ce facteur faisait attention à ses moindres mouvements, comme la plupart des gens de sa profession. Il avançait d'un pas léger, sans se faire remarquer, un fantôme n'aurait pas fait mieux. Il est vrai que son travail devait lui imposer d'être discret, il n'est pas aisé, en effet, de devoir passer des messages à tout le monde. Les bêtes sauvages qu'ils doivent éviter ou bien combattre, les chemins périlleux par lesquels ils doivent passer, les précipices qu'ils doivent éviter, ou encore les hommes... sont des obstacles bien importants pour ces gens qui portent des lettres. D'ailleurs, si les lettres qu'ils transportent avec eux sont parfois des lettres d'anniversaires ou des invitations à des mariages, il est souvent plus impressionnant de savoir que la majorité des lettres sont à propos de complots, se retrouver avec une trentaine de lettres codées et cinq lettres d'invitation de mariage peut s'avérer très dangereux. 

L'homme, s'avança jusqu'au comptoir, s'arrêta, tira quelque chose de sa sacoche et déposa trois lettres devant Arris. Il ne prit même pas la peine, ni le temps de la regarder, qu'il se retourna et partit avec la même discrétion avec laquelle il était arrivé. Ariane se surprit à penser que ces facteurs ressemblaient plus à des faucheuses qu'à de véritables messagers, quoique la faucheuse n'est-elle pas messagère de mauvais augure. Pourtant, au contraire de cette pensée, une bonne nouvelle venait de se présenter devant les yeux d'Ariane.
Arris venait de lui tendre une lettre.

-C'est pour toi.
-Je me demande bien qui m'envoie une lettre, vu le prix que c'est, s'étonna Ariane.
-Ça doit certainement être important. Bon allait va te reposer ! Ton service est fini et tu as bien travaillé ! Laisse-moi donc aller servir ces hommes forts et vigoureux !
-Les vieux du club de Bridge ?? S'interrogea Ariane
-Oui, j'aime les fruits bien mûrs !
Ariane rigola et monta dans sa chambre. Au moment, où elle ouvrit la lettre, elle sut ce qu'elle allait devoir faire !

Comme tous les deux jours, Olwen, Ariane, et Eugénie, se retrouvèrent vers 1 heure du matin pour avoir des nouvelles au sujet de l'aristocrate et élaborer un plan. Olwen vérifia que toutes les chambres étaient bien fermées, puis retrouva les filles à l'une des tables de la taverne. La lettre qu'avait reçue Ariane plus tôt dans la journée était posée devant Olwen. Elle commença à la lire, puis s'écria.
-Mais la voilà la bonne nouvelle !
-C'est quoi la bonne nouvelle ?? Demanda la jeune fille.
-Notre contact, vient de nous annoncer qu'il va y avoir un bal dans 2 jours, dans la maison de la duchesse Carioca et que ton père y sera ! On va pouvoir l'attraper et nous débarrasser de lui !
-Mais c'est parfait ! Mais comment va-on faire pour l'attraper ou même pour nous rendre à ce bal, il nous faut bien des invitations ?
-Mais non, il nous suffit de nous faire passer pour le personnel, Annonça Ariane.
-C'est une très bonne idée ! Acquiesça Olwen.
-Très bien, si on est toutes d'accord sur ce point-là, je propose que nous passions à l'affaire "Kidnapper la Morte"
-Stop !!! Ce n'est pas possible de sortir des inepties pareilles !

Une main se posa sur le comptoir, et une femme apparut une bouteille à la main.

-Mais qui êtes-vous ?? Les trois femmes assissent à la table se levèrent d'un coup !
Olwen prit rapidement la torche prête à assommer la femme devant elle. Mais Ariane intervint.
-Ne fais pas ça Olwen ! Patronne mais qu'est-ce que vous faites là ?
-Patronne ?? s'étonna Olwen surprise, la bouche grande ouverte.
-Non mais sérieusement les filles ? Hips ! Ça fait deux semaines que je fais semblant de ne pas savoir ce qui se trame la nuit, mais là je ne peux pas vous laisser faire !
-Mais comment vous êtes sortie de votre chambre, j'ai tout fermé pourtant.
La femme s'accouda au bar et dit d'un ton nonchalant.
-Je suis la tenante, évidemment que j'ai un double des clefs.
-AH, effectivement... Tout s'explique...Mais pourquoi vous vous cachez derrière le bar depuis deux semaines ? Et puis plus important, comment on peut vous parler comme si tout était normal ? Vous savez tout de nos plans !
-Vous en faites pas, je suis de votre côté. Je n'ai pas envie de perdre l'une de mes meilleures serveuses.
-Tu penses qu'on peut lui faire confiance Ariane ? demanda Olwen.
Ariane prit un instant de réflexion, regarda sa patronne et répondit.
-Je pense, oui, elle m'a beaucoup aidée. Et puis de toute manière c'est trop tard pour se poser la question.
- Mais ça n'explique pas tout, qu'est-ce que vous faites derrière le bar ?
-En soi, Je ne voulais pas vous écouter, c'est juste que l'alcool est dans le bar, et en fait je me fais des petites soirées un peu... Mais pourquoi je vous raconte ça moi ! Bon bref, j'étais dans le bar un point c'est tout. Mais là n'est pas le problème, je vais faire simple, je sais tout de votre plan et je sais aussi sa plus grosse faille. Hips !
-Comment ça ?
-Les enfants, être serveuse, permet de devenir les yeux et les oreilles du quartier, mais moi qui suis la tenante je suis la bouche de la capitale, les gens ont tendance à se confier à moi et j'ai tendance à lancer des rumeurs, les informations passent toutes par moi chérie. Et je sais que les bals de la duchesse Carioca, sont très prisés et privés, il n'y a pas réellement de servants à ces bals, ou plutôt se sont des gens spécialement engagés, et entrainés par la duchesse, ils sont parfaits dans leurs domaines, ils ont des codes que vous ne pourrez pas imiter en deux jours, vous serez démasquées dès la première minute à l'intérieure de sa résidence. Le seul moyen pour que vous rentriez à l'intérieur, c'est en ayant une invitation et de devenir des invités.
-Ça risque d'être compliqué, mais on a peut-être un moyen...
Ariane et Olwen se lancèrent un regard.

Fin chapitre 5 !

SARAHOù les histoires vivent. Découvrez maintenant