Chapitre dix-huit

145 9 85
                                    

  Aysha ne savait pas clairement comment elle était arrivée à Pré-au-Lard. Il semblait que son esprit se soit déconnecté de la réalité pendant un instant. Ses pensées étaient sans cesse ramenées sur ce que lui avait dit Grindelwald. Elle n'était plus vraiment là.

  Alors que Thésée lui tenait toujours la main, Helena vint la serrer dans ses bras. Aysha ne répondit pas à son étreinte, alors son aînée se détacha et posa ses mains sur les épaules de sa benjamine, la regardant avec inquiétude, avant de demander :

  — Que se passe-t-il ?

  — Que... Que sais-tu de la famille de notre... de maman ? balbutia la sorcière, le regard vide.

  La question la surprit. Elle mit quelques secondes avant de retrouver ses esprits pour lui répondre, hésitante :

  — Je ne sais pas trop... Pas grand chose... Il n'y a pas beaucoup d'informations sur sa famille...

  — Tu pourrais en trouver ? Tu as pas mal de contacts, ce devrait être rapide.

  Helena ne sut pas vraiment quoi dire, ni pourquoi sa sœur lui demandait de faire une telle chose, mais elle ne répondit rien et se contenta de hocher la tête avant de s'éloigner, murmurant :

  — Tu m'as manquée, p'tite sœur.

  Aysha n'entendit pas. Son regard se posa immédiatement sur l'homme qui s'approchait au loin, suivi de près par deux jeunes femmes. Elle reconnut d'abord Albus, puis Nagini. Et lorsqu'elle comprit qui était la troisième personne, elle se sentit revenir un peu plus à elle-même.

  — Jenny ! s'exclama-t-elle alors.

  La jeune sorcière leva la tête et un immense sourire étira ses lèvres avant qu'elle n'accélère le pas pour la rejoindre au plus vite. Arrivée devant l'Occlumens, Jenny remarqua les mains liées de Thésée et Aysha et elle ne put empêcher son sourire de s'agrandir, alors qu'ils se lâchaient, gênés.

  — Je suis heureuse de vous revoir, fit alors l'ancienne Serpentarde en fixant le visage à présent impassible de la Métamorphomage.

  — De même pour moi.

  Jenny adresse un grand sourire à la jeune femme avant de s'écarter et de laisser le professeur Dumbledore s'approcher à son tour. Aysha ne put ignorer l'air inquiet imprimé sur son visage.

  — Je suis ravi de voir que tu vas bien, fit-il alors.

  — Et moi, je ne le suis pas, car vous m'avez sous-estimée. Comme toujours.

  Albus ne répondit rien. Il savait qu'il ne devrait pas envenimer la situation.

  — Au fait, reprit la sorcière. Grindelwald aussi est encore amoureux de vous.

  Cette annonce le surprit et il ne sut pas réellement comment réagir. Alors, il pivota sur ses talons, tournant le dos à l'Occlumens et avança de quelques pas.

  — C'était quoi l'histoire du jus de citrouille ? demanda subitement Eulalie, qui semblait vouloir orienter leur intérêt sur autre chose.

  — Oh, murmura Aysha en souriant. Grindelwald avait mis du Veritaserum dans mon jus de citrouille. Mais je le savais. Alors ce n'est pas moi qui aie vidé mon verre.

  Le sourire énigmatique semblait ne pas s'accorder avec la peine dans ses yeux, mais Jacob l'ignora lorsqu'il la questionna :

  — Et qui l'a bu à votre place ?

  — Dean. C'est comme ça que j'ai su où April et les autres étaient enfermés.

  — April... balbutia le Moldu. Alors elle est vraiment en vie ?

[PREMIER JET] Les Animaux Fantastiques - Tome 2 : Les Liens du SangOù les histoires vivent. Découvrez maintenant