Chapitre 1 - Caleb

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Je meurs de chaud

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Je meurs de chaud.

Mon uniforme me colle à la peau et je ne rêve plus que d'une seule chose : une longue douche brûlante. La nuit de garde qui vient de s'achever a été épuisante. Mon équipe et moi avons réalisé cinq interventions et je dois avouer que j'aurais préféré dormir pour une fois. Deux malaises, un blessé léger et deux accidents. Pas de quoi sauter au plafond, mais de quoi avoir une petite dose d'adrénaline pour me tenir éveillé. Et au moins, on a décalé, ce qui n'est pas toujours le cas.

— Caleb, tu as fini la préparation des dossiers des nouveaux sapeurs ?

Est-ce que je l'ai ne serait-ce que commencé, cette foutue paperasse ? Pas le moins du monde.

— Presque, mon capitaine. Je vous dépose le tout sur votre bureau demain matin, je dois peaufiner certains d'entre eux cet après-midi.

Je vais sûrement y passer une bonne partie de ma soirée pour être honnête. J'ai été formé à être sur le terrain, à intervenir en toutes circonstances. Je n'avais certainement pas pensé au côté administratif en obtenant le concours d'adjudant, puis d'adjudant-chef. Les responsabilités sont loin de me faire peur, j'en ai même l'habitude avec mes équipes, mais m'occuper de papiers qui ne m'apportent rien : très peu pour moi. La plupart du temps, je suis à la limite des dates de rendu et Bertrand Legrand, capitaine de la caserne, est le premier à me rappeler à l'ordre. Nous ne pouvons pas dire que c'est l'amour fou entre nous, mais tant que chacun fait son boulot correctement, la tension reste moindre. Néanmoins, cela n'empêche pas de foutre une pincée de sel dans son café plutôt que du sucre.

— Ne tarde pas, je n'ai pas que ça à faire.

C'est concrètement sa phrase préférée et je ne réponds rien au risque d'être un peu trop cynique. À la place, je hoche la tête et me détourne pour rejoindre mes gars qui s'occupent de remettre en ordre le camion pour la prochaine intervention. J'en connais un qui ne devrait pas me demander une boisson avant un moment.

— Qu'est-ce qu'il te voulait ?

Je me tourne vers Hadrien, un de mes proches collègues qui doit être le type le plus carré d'entre nous.

— Que tu te mêles de ton cul.

Les rires de mes compagnons me répondent alors que lui n'en formalise même plus.

— Tu as rechargé le sac, l'interrogé-je, tout aussi amusé.

— Ton amabilité n'est plus à prouver, dis-moi. Tout est fait, chef.

Je souris sincèrement. J'adore mes hommes, je ne peux pas le nier et surtout l'ambiance qu'il règne entre nous. On pourra dire ce que l'on veut, refaire la réputation des pompiers à tout va, rien ne pourra démentir le fait que nous sommes une grande famille. De ceux que je dois protéger quoiqu'il m'en coûte, au péril de ma propre vie.

— Parfait, les gars. Pour ceux qui ont fini leur garde, vous pouvez rentrer ! Pour les autres, faites ce que vous avez à faire et ne m'appelez pas, sous aucun prétexte, je dois prendre la douche la plus longue de l'histoire, je sens la charogne qui a vomi cette nuit !

Lutter - ON FIRE TOME 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant