- Abi ma chérie, je suis tellement contente de vous recevoir toi et ton amie, entame Marie lorsque nous arrivons chez elle.
Je la serre dans mes bras pour lui dire bonjour, et me décale pour lui présenter Ina. Un peu gênée, cette dernière reste en retrait, jusqu'à ce que Marie lui saute presque au cou. Très amusée, j'observe mon amie se colorée légèrement, alors que Marie lui explique à quel point elle a entendue parler d'elle en bien.
- Maman, tu vas la traumatiser à peine arrivée, l'interpelle Liam en arrivant dans l'entrée.
Et avant qu'Ina ne puisse se remettre de cette précédente étreinte, Liam la prend dans ses bras à son tour, avant de s'avancer vers moi. L'ambiance de cette maison chasse tout mon stress de la journée. Je me revois enfant courir après Liam entre les meubles du salon, et nos parents nous réprimander gentiment depuis la terrasse.
- tenez madame, reprend ma brunette préférée en farfouillant dans son sac. Je ne savais pas trop quoi vous amener, j'espère que ça ira, elle termine.
Subitement je l'entrevois habillée d'un chapeau et d'une longue robe d'époque. Son parapluie dans la main droite, et son bagage magique dans l'autre, elle m'apparaît comme Mary Poppins. Elle sort dans un premier temps une bouteille de vin rouge de son sac à dos, puis une boîte de chocolats, un petit sachet dont j'ignore encore le contenant, et enfin un chèque cadeau d'une valeur de 500 euros chez les galeries Lafayette. Bon, pour le dernier évidemment je plaisante, mais on a l'idée. Je place ma main devant ma bouche pour cacher un petit sourire moqueur, alors que Marie et Liam observe mon ami d'un air ébahi. Les premiers temps, quand Ina venait à la maison, elle se sentait obligée d'offrir tout un tas de choses à mes parents pour les remercier de l'invitation, alors je ne suis pas vraiment surprise, mais la réaction de mes sudistes préférés vaut de l'or.
- mais enfin c'est beaucoup trop, merci beaucoup! se reprend rapidement la maîtresse de maison.
Elle décharge ensuite les bras de mon amie dans un sourire éclatant, avant de continuer.
- par contre pas de "madame" ici, tutoie-moi et appelle moi Marie s'il te plaît.
Elle charge finalement Liam d'emmener toutes ces bonnes choses à la cuisine pendant qu'elle nous conduit sous la véranda, où nous attends un apéritif disproportionné, qu'on penserait prévu pour 15.
- On attend du monde supplémentaire? Je ne peux m'empêcher d'envoyer pour la taquiner, alors que Pierre, son mari, fait son apparition.
Beaucoup moins exubérant que sa femme, il se contente d'un câlin timide pour me dire bonjour et d'une bise pour Ina. Néanmoins, je sens qu'il est très content et ému que je sois de retour. Il a toujours été un peu plus en retrait que Marie, mais il m'a toujours traité comme si j'étais sa propre fille, tantôt taquin, tantôt protecteur lorsque Liam a commencé à m'emmener en soirée.
Les heures passent sans que je ne m'en rende compte, et Ina à l'air de se sentir comme un poisson dans l'eau. Dans la cuisine depuis une demi-heure avec Marie, pour l'aider à faire la vaisselle malgré ses protestations, on entend fuser de grands rires depuis la terrasse. De mon côté j'ai l'impression de passer un interrogatoire de police. Pierre se plaint de ne pas avoir reçu autant de nouvelles qu'il aurait voulu cette année, et me bombarde de questions pour "rattraper tout ce qu'il a loupé". Liam nous écoute religieusement et interviens de temps en temps pour ajouter des précisions peu flatteuses aux anecdotes qu'il connaît.
Je me sens en famille.
Vers 23h30 je propose que l'on s'en aille, parce que même si ils ne me le diraient jamais, je vois que Marie et Pierre sont épuisés. D'autant que ce dernier travail demain. Après de longues embrassades, Marie nous laisse partir non sans nous faire promettre de revenir très rapidement, et Liam nous raccompagnent à la voiture.
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Oublie ce que tu pensais savoir de l'amour
Roman d'amourAbigaëlle est parfaitement heureuse. Elle a des amis présents et une famille aimante. Pleine d'énergie, d'humour et de folie, ses amis disent d'elle que c'est un petit soleil. Mais il arrive que les sourires cachent des larmes. Anti-amour, depuis q...