Le soleil me brûle les yeux alors même qu'ils sont fermés. Je me maudit intérieurement d'avoir oublié de fermer les volets, hier soir, en rentrant. J'attends une minute ou deux, espérant me rendormir, puis quand je constate que c'est impossible, je prend mon courage à deux mains, et commence à ouvrir un œil, puis l'autre. Je prend alors rapidement conscience que je ne suis pas chez moi. Sentant du mouvement dans le lit, derrière moi, je crie et me retourne vivement.
- AHHH Ina, bordel c'est toi.
- non mais ça va pas de crier comme ça ! Elle répond, une main sur la poitrine et l'autre tenant bien fort son téléphone, comme si elle avait faillis l'échapper.
- désolée, j'avais complètement oublié que j'étais venue dormir chez toi, je lui explique en me laissant retomber lourdement sur le lit. Il est quelle heure ?
- 10h.
- quoi ?! C'est bien trop tôt.. go dodo hein. En plus j'ai super mal au crâne.
- Tu m'étonnes, elle rétorque, en se foutant de moi.
Avec les quelques dernières forces qu'il me reste, je me lève, un peu laborieusement, ferme les volets et choppe une couette dans le grand placard à gauche de son lit, avant de retourner me vautrer à côté d'elle.
- Abi, qu'est ce que tu fous ?
- chuuut. J'ai juste besoin d'obscurité, de cette couette bien chaude et de cet oreiller bien moelleux.
- mais il fait presque 30 degré !
- tant pis... laisse moi mourir d'excès de sudation dans mon sauna improvisé. Ça aura au moins le mérite de stopper mon mal de tête.
- alors déjà, beurk, et ensuite, à partir d'aujourd'hui, je te retire le droit de me traiter de drama queen.
- mmmh, je lâche pour toute réponse, me sentant déjà glisser dans les bras, chauds et accueillants de Morphée.
Lorsque je me réveille pour la seconde fois, ma gueule de bois à l'air d'être passée. Je me frotte les yeux et m'étire paresseusement.
- salut, j'interpelle Ina d'une voix un peu rauque et encore ensommeillée.
- hey, tu vas mieux ? Elle me répond après s'être détachée de son ordinateur.
- oui beaucoup mieux. Par contre je ne me souviens pas d'avoir tant bu que ça hier, je lui dis perplexe. Est ce que tu peux m'expliquer comment on est rentrée ? J'ai un giga blackout.
- aïe aïe aïe Abi. Alors déjà, si, tu as vraiment beaucoup bu. Mais Cam était dans le même état que toi, voir pire, elle tente de me rassurer alors que je m'enfonce dans le matelas. Heureusement, une de ses amies de l'école s'est proposée pour la ramener.
- ouahh, je suis désolée, j'espère que ça a pas été trop chiant pour toi.
- non non, t'inquiète pas. C'était juste hilarant, elle pouffe l'air de se souvenir de certains moments. Et puis c'est vrai que ça m'avait manqué.
Rassurée pour Ella, je suis néanmoins étonnée d'avoir oublié tout ça. Les fois où j'ai fais des blackouts sont très rares, quoique mémorables d'après mes amis. Du coup, je commence à prendre peur, et lui demande si j'ai fais des trucs bizarres, ou gênants.
- ça peut aller. Disons que tu étais un peu plus exubérante que d'habitude. Le problème, c'est que vu que tu l'es déjà beaucoup sans alcool, alors là c'était... tout un spectacle. Mais honnêtement rien de bien choquant.
- bon ça va alors, surtout que c'est pas la première fois qu'ils me voient pompette.
- tu draguais un peu tout le monde aussi. Quand je t'ai dit qu'on devait partir, tu étais entrain de parler à un gars. Je crois que tu lui faisais des propositions hum... un peu indécentes. C'était pas du tout ton style, mais tu m'as fais toute une scène quand je t'ai dis qu'on partait. Tu as dis que ça faisait longtemps que t'avais pas baisé et que t'avais le droit de t'amuser, elle me raconte en rigolant franchement cette fois ci, alors que la honte pointe le bout de son nez de mon côté. Du coup je t'ai fais les yeux doux, et je t'ai rappelé que, si tu ne venais pas avec moi, je devrais renter toute seule, alors tu n'as pas insisté et on a pris le bus, tout simplement.
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Oublie ce que tu pensais savoir de l'amour
Storie d'amoreAbigaëlle est parfaitement heureuse. Elle a des amis présents et une famille aimante. Pleine d'énergie, d'humour et de folie, ses amis disent d'elle que c'est un petit soleil. Mais il arrive que les sourires cachent des larmes. Anti-amour, depuis q...