07. [réécrit]

12.4K 394 119
                                    

POINT DE VUE DE STELLA :

Antonio et moi étions assis à une table dans un coin de la boîte. Il s'était glissé à côté de moi sur la banquette. Je lui avais dit que je n'avais pas fait d'avances au serveur, et il m'avait étonnement répondu qu'il le savait. J'étais actuellement en train de siroter un Sex on the beach puisque ma margarita avait atterrit sur le fameux Luigi.

Où sont tes frères ? questionnais-je Antonio après avoir bu une gorgée de mon cocktail.

Ce dernier haussa les épaules, ignorant quoi me répondre. Nous étions là depuis un peu plus de deux heures et les frères Gonzalez étaient littéralement introuvables. 

Aucune idée. Sûrement avec des femmes, me répondit le brun en finissant son verre de rhum cul sec.

Je plissai les yeux lorsque je vis trois hommes arrivés vers notre table. En observant un peu mieux, je reconnaissais Marco et Giuseppe accompagnés d'un homme d'une vingtaine d'années. L'homme marchait entre les deux mafieux et l'excès d'alcool qu'il avait ingurgité se traduisait par le fait qu'il tangue. Les trois hommes prirent place autour de la table à laquelle nous étions avec Antonio. J'avais clairement l'impression d'être de trop et je n'avais qu'une seule envie : disparaître. J'étais assise entre Antonio et l'inconnu.

Prise au piège.

Je détestais être autant proche des gens que je ne connaissais pas. La cuisse de Lisario frôlait la mienne, ce qui était tout de même étrange vu l'écart qu'il y avait entre l'homme et Giuseppe. Il désirait cette proximité, parce que dans le cas contraire, il aurait très bien pu reculer.

Voici Lisario, un gars qu'on a trouvé. Il est vachement sympa.

Je m'en branle qu'il soit sympa ou pas, il nous a payer les boissons alors on peut au moins le faire assœir avec nous, renchérit Marco.

Marco Gonzalez était totalement bourré et cela faisait visiblement sourire le capo. En effet, Antonio avait plus l'air amusé qu'autre chose vu le sourire qui étirait ses lèvres. En levant les yeux vers Marco, je vis du coin de l'œil que Giuseppe me regardait intensément. Lisario parla à Giuseppe qui fut obligé de le regarder dans les yeux, détachant son regard du mien.

C'est ta copine ? lui demanda-t-il en me pointant du doigt.

Non.

Lisario se lécha la lèvre inférieure et esquissa un sourire. Il se craqua la nuque, laissant apparaître son tatouage au niveau du cou.

Je m'appelle Lisario, me dit l'homme.

Stella.

Il se tourna vers moi et sa jambe toucha la mienne, Lisario le remarqua et sourit face à ce contact. J'avais raison. Il souhaitait cette proximité. Je décalais mes jambes vers Antonio. Celui-ci ne comprit pas, et reposa son verre sur la table. Son attention était sur Lisario. Il le regardait sans jamais le lâcher du regard. Son regard se dirigea vers ma jambe, avant de remonter vers l'inconnu. 

T'es la copine de Marco ? me demanda Lisario.

Je fis non de la tête. Il s'approcha encore un peu plus de moi. Je sentais soudainement deux mains sur ma taille qui me soulevaient légèrement.

C'est ma copine, dit Antonio qui venait de m'assœir sur ses genoux.

Le brun entoura ma taille de ses deux mains, comme pour me protéger de l'inconnu. Le regard de ce dernier glissa sur les bras tatoués du capo et il leva les yeux au ciel avant de boire une gorgée de son verre d'alcool.

CARTELLO SICILIANOWhere stories live. Discover now