POINT DE VUE DE STELLA :
Ce fut un poids contre mes côtes qui me força à quitter mon sommeil. En essayant de m'étirer, une vive brûlure se propagea de mon épaule jusqu'à mon cou, me rappelant de désagréables souvenirs.
La petite fille au milieu de la route... avec son putain de ballon violet.
Les yeux toujours clos, j'entendais une voix féminine en fond. Elle avait l'air agacée et dépitée en même temps. Erina.
– Je te trouve sacrément culotté. Rappelle-moi à cause de qui est-ce qu'elle s'est enfuie ?
– Si elle avait su rester à sa place, elle ne se serait pas enfuie et alors rien de tout ça ne serait arrivé, articula Antonio d'une voix sèche.
– Antonio, commença Giuseppe, arrête.
– Ne lui donne pas d'ordre, asséna Marco d'un ton cassant.
En fouillant mieux dans ma mémoire, je parvenais à me souvenir de ma dernière conversation avec Antonio dans son bureau. Discussion dans son bureau qui avait extrêmement mal finie. Je me souvenais de mon passage à la librairie, la course poursuite, la petite fille et pour finir, l'accident.
Une vive brûlure se propagea au niveau d'une de mes côtes et je me retenais de hurler en grimaçant sans pouvoir m'empêcher de serrer les poings.
– Elle vient de bouger, s'aperçut Erina.
Une main légèrement froide se déposa sur la mienne. Les doigts fins et les ongles longs de cette dernière m'indiquèrent que cela ne pouvait être qu'Erina.
– Allez, Stella. Ouvre les yeux.
Prudemment je tentais d'écarquiller les yeux. La lumière blanchâtre m'aveugla et ainsi, m'obligea à refermer les yeux quelques secondes pour les rouvrir juste après.
– Toujours en vie, c'est déjà ça ! s'exclama la rousse en tapant dans ses mains tout en prenant place sur le lit à mes côtés.
– Erina, ne deviens pas comme le môme, tu seras bien aimable, grommela Pedro. Laisse-nous s'il te plaît.
Après quelques secondes d'hésitation et de tension dans la pièce, Erina se releva du lit. Lorsqu'elle s'approcha de son mari en croisant les bras, je sus que la pique n'allait pas tarder à être lancée. Elle se plaça face à lui, ne baissant jamais le regard face à celui orageux de son mari et articula distinctement :
– Tu dormiras dans le canapé ce soir. Je n'ai pas besoin d'un homme pour me donner des ordres.
– Erina, soupira-t-il.
– Tu devrais passer un peu moins de temps avec Antonio, pesta-t-elle en jetant une oeillade au principal concerné qui me regardait moi. J'ai l'impression que tu as oublié ce que c'est que de traiter une femme avec respect.
Antonio secoua faiblement la tête avec une esquisse de sourire. Il pinça ses lèvres entre elles, se retenant de déclencher un conflit avec sa belle-sœur. Ses yeux pourtant si clairs étaient tellement sombres. Des immenses cernes s'étalaient autour de ses yeux, habituellement modèles de perfection à mes yeux.
Alors que je commençais à contempler le physique sans défaut du parrain, Erina claqua la porte de la chambre, me faisant sursauter et m'arrachant à ma contemplation.
– Comment tu te sens ? me lança Marco adossé au mur juste en face du lit dans lequel j'étais allongée depuis un bon moment.
– Cassée.
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CARTELLO SICILIANO
FanficStella Marinelli est la fille du chef de la mafia italienne, mais elle va malheureusement pour elle, se faire kidnappé par le capo de mafia sicilienne : Antonio Gonzalez. Celui-ci lui a été décrit par son père comme quelqu'un de froid, manipulateur...