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EPISODE 27 — ace x reader —
IL EST COMPLIQUE de se confesser à un être particulièrement stupide.
Je ne devrais pas tenir ce genre de propos. Ace a toujours été une créature particulièrement appréciée. Démon de feu, il a l’art de la mise en scène sans le mauvais caractère des autres membres de son espèce. Tout le monde l’apprécie et il a tendance à être décrit comme un monument de perfection. Aussi peut-on considérer normal que moi, ange d’amour, fonde telle une guimauve en parlant de lui.
Les légendes sur mon espèce sont majoritairement fausses. Oui, nous possédons des arcs avec lesquels nous tirons sur des personnes pour les pousser à tomber amoureux. Non, nous ne pouvons pas nous en servir sur les personnes que nous apprécions nous-même. Et non, nous sommes très loin d’être des personnes débordant de poèmes d’amour et guimauve.
J’aime Ace. Cela n’a pas été un coup de foudre — contrairement à ce à quoi on peut s’attendre car il est dans ma nature de créer les coups de foudre. Bien au contraire. Je l’ai détestée, lui et ses blagues constantes, lui et ses sourires débiles, lui et sa façon de passer un bras autour des épaules de n’importe qui, leur parlant d’une voix guillerette.
Il l’a bien vite remarqué. Et sans doute est-ce parce qu’il a compris que je ne l’appréciais pas qu’il s’est évertué à venir me voir chaque jour.
A chaque fois que je m’asseyais, à la cafétéria, posant mon arc d’or sur le sol, il tirait la chaise à ma droite et piquait des aliments dans mon assiettes en riant. A chaque fois que je me rendais à la bibliothèque, demandant des livres aux gargouilles postées devant, il apparaissait derrière moi pour commenter mes lectures. A chaque fois que je marchais dans les couloirs, il passait un bras autour de mes épaules et faisait la route avec moi.
Cela a pris du temps mais j’ai fini par m’habituer à sa présence, aussi compliquée à vivre puisse-t-elle parfois être.
— Tu m’écoutes ?
Sa voix me tire de mes pensées. Assise sur un banc de pierre délicatement ouvragé dans la cour du château, j’observe la fontaine sous mes yeux.
— Non, je réponds honnêtement.
Il éclate de rire et je ne fais pas attention à lui.
Ace me rappelle l’idée que je me fais d’un animal de compagnie. Je n’en ai jamais eu. Mais cette façon d’être toujours avec moi, chercher mon attention et ne rien comprendre de ce que je lui demande me rappelle fortement l’image des golden retriever décrite dans les livres.
