L'amour de mon frère

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- Ecoute. Je ne peux pas t'interdire de voir ton frère. Mais tu dois faire attention. *Dit Emery, calme.*

- À quoi exactement ?

Il ne me répondit pas. Je le regardai un moment, saoulée par son machisme - je l'ai crû - et partit m'occuper du ménage pour éviter de m'enerver pour un rien.

Trois jours plus tard, Emery prit la route en direction de Bama pour les affaires. Étant un agent immobilier connu dans divers pays, il possédait des maisons dans son pays natal - dont Senal -  alors il était commun qu'il se retrouve à prendre un vol de temps à autre.

Le fait qu'il ne ressort le dossier Henri avant de sortir me fit froncer les sourcils en instant :

- On ne parle pas d'un inconnu monsieur, mais de mon frère.

- Je ne parle pas à ma soeur, mais à ma femme. Alors, évites de jouer les tetues.

- *La colère me pris soudainement* Tu pourrais aussi me dire ce qu'il se passe ! J'en ai marre de vos petites disputes. Vous n'êtes plus des enfants.

- *Il soupira et jeta un coup d'oeil à sa montre.* Je rentre et en reparle dès mon retour. Je t'aime. *Il me fit une bise au front et partit, petite valise en main.*

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Il eut plus de clients aujourd'hui dans le restaurant, donnant plus de fil à retordre. La plupart étaient des élèves qui venait profiter de leurs argents de poche sur les glaces et -pour les plus riches- les shawarmas, et des hommes d'affaires autour d'un bon poulet, de beefteck ou d'un poisson basquaise de temps en temps.

Étant la propriétaire et cuisinière principale des lieux, mon devoir était de rendre les ventres et les visages heureux. Chose que je réussis avec brio depuis 2 ans et demie.

En peu trop même, quand je vois mon ami Carine entrer dans l'espace restauration avec un grand sourire et un sac de courses.

_Encore..._

- Oh Pierrette ! Ma voisine préférée !! *cria Carine avant de s'assoir lourdement devant une table, tout sourire.*
- Bonjour Carine. Comment vas tu ? *Je m'assis en face d'elle, toute calme.*
- Je vois que ton marché était chargée... *dit-je en montrant du doigt le sac plein.*
- Oh ! Ce n'est rien ça. *Elle tapota mon épaule* Laisse moi, avant tout, te raconter les derniers potins ! Ah... j'ai besoin d'énergie. Le soleil de Février ci est si rude... *elle se ventila avec sa main et me jetta un regard intense après sa pause "calculée".*

Après un soupir devant la mine de Carine, je fis venir de quoi requinquer la célibataire endurcie de 31ans en face de moi. Trois Guiness et du poulet pané plus tard, Radio Iwi se mit à déballer les différents ragots de notre "joyeuse contrée."

Voilà son délire habituelle : manger gratuit et parler plus qu'un perroquet.

Loin de moi l'idée de l'insulter. En tant qu'espionne compétente sans discrétion, Iwi lui connaîssait comme le "wifi de l'information." Que ça soit le mariage du vieux sorcier de la zone, les bagarres finissant en spectacle de nue, les enfants des riches pervers qui font du boucan, rien ne lui échappe. J'en étais même à me demander si elle n'avait pas de la magie noire qu'il lui permet de tout savoir.

Mais elle était aussi cette voisine sympa qui m'a accueilli et m'a montré comment vivre en terme de bon voisinage.

C'est pas comme si nous vivions dans une zone totalement paisible. Vous le verrez bientôt.

Quand elle but cul sec le reste de sa deuxième bière, je lancai sans intérêt :

- Avec tout ce que tu sais sur la vie des gens, ne peux-tu pas chercher un mari avec la même force ? Mince.

- *Elle toisa et continua à manger.* De quoi je me mêle ?

- Tu vas finir vieille fille fripé, dansant dans les chorales pour supplier le mariage.

- C'est mon problème. *Elle mit du poulet et des frites dans la bouche avec force.* Maintenant que j'y pense, ton frère est déjà libre ?

- Je ne sais pas. Il est en ville actuellement mais je ne connais pas comment se passe sa vie sentimentale.

- Donne moi son contact une bonne fois pour toutes !

- Tu me connais bien. Je ne donne pas les choses qui ne m'appartiennent pas sans permis. Quand il passera à la maison, tu pourras le lui demander.

- Après, j'aurai une belle soeur qui me prépare des bons plats.! Ce n'est pas mal, wow.

-  Ferme là, mange et en finissant...*je me levai* payes. Pour une fois.

- *Carine s'offusqua* Pierrette, je suis ton amie. En plus, ta voisine ! Est-ce que ça se passe comme tel ?

- C'est mon gagne pain Carine. Cette argent peut m'aider.

- Ton mari est riche, tu n'as aucun soucis ici. C'est remplacer une petite addition qui sera au dessus de toi...

Mon téléphone interrompu cette "charmante discussion d'affaires" et le nom du l'expéditeur me donna envie de gifler la terre entière.

- Henri ! Qu'il y a t'il ?

- On dit "Allo" quand on est bien élevé. *se moqua t'il tranquillement.*

- Si tu n'as rien à me dire, je raccroche. *j'avance mon doigt sur le bouton arrêt avant d'entendre son "Ça va !"*

- Plus susceptible que toi... Bref. Je t'appelais pour te dire que je me suis fiancé.

- Vraiment ?! Félicitations. T'a été lent quand-même. Qui est l'heureuse élue ?

Il racla la gorge et je revoyai dans ma tête sa tête de vexé, ce qui me fait rire un instant.

- On va passer chez toi mardi prochain pour que tu puisses la voir. Prépare le vin à flot. *il ria, joyeux.*

- Fait moi confiance, je gaterai la future femme de mon unique frère. Wow.

On discuta un court moment et quand je mis un terme à la conversation, un frisson accompagné d'une gêne me pris subitement quand je pensais à ma gloutonne de voisine. Dire que je voulais la caser avec Henri...

Je rentrai vers l'espace restauration et ne vit plus le sac de courses chargé de ma voisine ! Je sortis et descendit les escaliers rapidement pour voir si je pouvais trouver sa trace dans le voisinage un peu bondé. Mais un petit garçon me bouscula par derrière. Le temps que je me retourne, il s'excusa et me regarda droit dans les yeux :

- Tantine, ton sang risque être amer quand tonton te fera oublier qui tu es... Le danger te guette. *dit-il l'air ailleurs*

- Pardon ?!

Le garçon prit la fuite aussi rapidement qu'il est apparu. J'essayai de le rattraper mais il disparut entre le brouillard de personnes.