- Absolute - The Fray
- The one that got away - Katy Perry
- Untitled - Simple Plan
- Parce que Hayley n'a jamais eu confiance en elle. Elle a toujours été le genre de fille à croire les sottises qu'un garçon sans cervelle pouvait lui dire. Du genre "tu sais pas jouer" ou encore "t'es affreuse". Hayley est tellement influençable que je devais sans cesse m'occuper des garçons qui lui sortaient des horreurs.
- D'accord, mais quel est le rapport ? demandait Louis.
- Le rapport ? C'est que quand Julian lui a demandé d'écrire des chansons et de les interpréter pour qu'il puisse la produire, elle s'est énervée. Elle disait à tout va qu'elle n'avait aucun talent, que tout ce qu'elle savait faire, elle le lui devait. Que c'était lui qui devait être produit et non pas elle. Il s'est énervé à son tour en disant qu'elle n'était qu'une gamine qui ne se rendait pas compte du talent qu'elle avait. Ils se disputaient dans la voiture. Mais Julian n'a pas vu la voiture qui arrivait en face dans le virage. Il a tourné le volant violemment, et s'est retrouvé projeté hors du véhicule, malgré sa ceinture. Hayley a survécu miraculeusement, elle n'a pas été projetée, elle. Et j'en remercie le ciel tous les jours. Depuis ce jour, elle s'était jurée de ne plus jamais toucher à un instrument de musique. C'était trop dur.
Les garçons ne réagissaient pas. Ils étaient stupéfaits.
[...]
Hayley se réveillait. Les bras chauds et rassurants de Niall autour d'elle. Lui ne dormait pas. Il n'avait pas pu fermé les yeux à cause des pleurs incessants de la jeune fille. C'avait été comme si elle revivait le soir de l'accident. Les cris déchirants, le prénom de Julian qui revenait régulièrement. Les mouvements saccadés que son corps faisait sous les douleurs que provoquait la remémoration de ce souvenir. Lui même avait crié, l'avait supplié de se réveiller, de se rendre compte que ce n'était qu'un rêve. Mais rien n'avait pu la réveiller. Lui, avait passé sa nuit à tourner en rond dans la chambre, s'arrachant les cheveux, se griffant le visage avec ses ongles rongés, cherchant désespérément un moyen de la soulager. Il hurlait, suppliait, tout à la fois. Il souffrait de sa souffrance et aurait aimé pouvoir faire quelque chose pour la soulager. Il mourrait à petit feu. Car oui. Il tenait à elle.
Donc Hayley se réveillait. A présent, régnait dans la pièce un calme dérangeant. Presque insoutenable. Elle se retournait, pour faire face à Niall. Elle savait qu'il l'observait. Il remettait une mèche de ses cheveux qui tombait sur son visage si dur. Il repensait à la souffrance qu'il avait enduré cette nuit, et se disait qu'elle, avait souffert durant plusieurs années. Il se levait. Silencieusement. Et quittait la pièce. Hayley se sentit soudainement seule, au fond d'elle.
[...]
Liam avait préparé son petit déjeuner et le lui avait apporté au lit. Il l'avait embrassé sur le front, en ramassant les cheveux qui s'étaient collés dessus à cause de la fine pellicule de transpiration qu'elle avait récolté de sa nuit de cauchemars. Il les avait rejeté en arrière avec sa main entière. Il lui glissait quelques mots au creux de l'oreille. "Je suis si fier de toi, Hily. Tu fais chaque jour un peu plus ma fierté". Elle souriait. Tristement.
- Nous partons Hayley. Pour la journée. Nous devons nous rendre à une émission de télévision. Est-ce que tu veux que l'on appelle quelqu'un pour qu'il s'occup...
- Ça ira, Liam. Je resterais là, je ne bougerais pas. Prenez votre temps. Je ne veux pas être un fardeau pour vous. Je vous attendrais sagement ici. Pars tranquille.
- Très bien. A ce soir alors. Tu me manques déjà, petit ange ... dit-il, presque triste.
Il la laissait, seule.
[...]
Assise, seule, dans cette chambre si sombre et pourtant si éclairée. Car oui, elle sentait les rayons du soleil qui venaient se jeter sur son visage, et qui lui réchauffait la peau. Elle tendait sa main devant son visage, pour qu'elle aussi ressente les effets de la chaleur. Puis elle repensait à hier. Le piano. Elle avait réussi à jouer. Elle avait été forte. Grâce à Niall. C'était lui qui lui avait donné le courage de se lever de ce lit, de parcourir toute la maison seule, à la force de ses jambes et de son esprit. Elle avait eu le courage de s'asseoir face à ce piano, de relever le couvercle, et de jeter toutes ces émotions sur ces quelques touches blanches si lisses.
Mais elle repensait à toutes les émotions qui l'avaient ensuite envahie. Ces émotions remontaient soudainement en elle. Elle qui s'était sentie si seule au fond d'elle-même durant toutes ces années loin de son frère, loin de Liam, durant ces années où elle avait pensé à le rejoindre ... Elle se sentait désormais habitée par le souvenir de son frère. Elle voyait son visage dans sa tête. Elle entendait sa voix, et sentait son odeur. Bouleversée par cette présence dont elle n'avait plus l'habitude, elle essayait de l'apprivoiser, la gérer. Elle n'y parvenait pas. Cette présence prenait le pas sur le contrôle qu'elle avait d'elle-même.
Pour la première fois depuis des années, elle ne se sentait plus seule. Elle était tiraillée entre la sensation de chaleur et celle d'étouffement qui siégeaient dans le creux de son estomac.
Elle suffoquait. L'air frai n'arrivait plus à traverser la barrière de sa gorge, il n'atteignait plus ses poumons. Il ne les nourrissaient plus. Le vide grandissant était terrible. Elle tentait d'avaler de l'air le plus vite possible, mais sa bouche et ses narines refusaient de s'ouvrir. Le stress de la présence bloquait chacune des fonctions vitales de la jeune fille. Son coeur ne battait plus. Il avait rompu tout contact avec son cerveau. Son sang ne circulait plus dans son corps.
*Point de vue d'Hayley*
Je n'entends plus que le son sourd de son coeur. Plus rien ne traverse la prison de mes oreilles. Son souffle y fait écho. Le martelement de ses pas me soulève le coeur. C'est ça qui le fait battre, à présent. Le bruit sourd de son pied frappant le sol fait arrêter mon coeur. Une bouffée de stress m'envahit, mes muscles se contractent sous la pression. J'entends sa respiration s'accélérer au rythme cadencé de la peur frénétique qu'il dégage. Soudain, ses mains m'aggripent. Et tout en moi se relache, je viens de froler l'infarctus. Merci, mon Dieu.