Chapitre 21

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“L’avenir est effrayant, mais on ne peut pas se réfugier dans le passé uniquement parce qu’il est familier. C’est vrai que c’est tentant, mais ce serait une erreur.” Robin Scherbatsky 

Louis

Je sors du jardin d’Harry et me dirige vers l’arrêt de bus afin de rentrer chez moi. Cette journée fut si riche en émotion que j’ai dû mal à réagir correctement. Dois-je me sentir triste, en colère, joyeux ? J’ai l’impression de ne pas être légitime de ressentir ce sentiment de légèreté après avoir passé mon après-midi chez ce garçon aux cheveux bouclés et affreusement touchant. Mais d’un côté, qu’est ce que cela fait du bien de goûter à nouveau à cette douceur. C’est comme une délicate étoile filante, perçant rapidement la nuit, laissant une trace solaire au creux du ciel. 

Il a réussi, l’espace d’un après midi à me faire penser à autre chose que mon grand-père, je lui en suis reconnaissant. 

J’ai aimé apprendre à le connaître, lui, et son univers. Et j’ai ce sentiment qui commence à prendre de plus en plus de place : j’ai envie de le connaître encore plus, toujours plus. Bon, son père, je ne sais pas vraiment si j’ai envie de plus le connaître même si ce dernier fait partie de l’univers de Harry. Il n’a pas l'air de représenter la partie la plus lumineuse de son monde. Lorsque son regard a croisé le mien, je ne me suis plus senti aussi à l’aise que je l’étais, et j’ai eu l’impression que Harry m’échappait. Puis, il m’a clairement viré de chez lui, ayant complètement ignoré son propre fils… 

Une fois sorti du bus, je marche prenant mon temps vers ma maison. Je sais pertinemment que lorsque je rentrerai, je vais devoir discuter avec ma mère de papy moon, et cela sera beaucoup moins léger que ce doux moment auprès de Bouclette. Bon dieu, que j’aime rester dans le déni, dans ma bulle, loin de toute acceptance qui pourrait nuire à mes féeries, mes rêves et mes idéaux d’une vie sans embûche. 

Je sursaute alors lorsque mon téléphone se met à sonner, je vois alors le nom de mon meilleur ami. Je me gifle mentalement en pensant à son inquiétude si ma mère l’a prévenu pour mon grand-père.  

-Allo, Colby ?

- Bon dieu, Louis, ça va ? Enfin non je suis bête, bien sûr que ça ne va pas, j’ai appris pour ton grand-père, est-ce qu’il va mieux ? Tu te sens bien ? 

-Colby, calme toi, ça va, enfin tu me connais, ce matin ça n’allait pas du tout, j’ai fait une très grosse crise d’angoisse en sortant de l'hôpital mais il y avait Harry et il est resté avec moi. Tu sais je n’ai pas forcément envie de parler de mon grand-père, les médecins disent qu’il va bien, mais je n’ai pas pu le voir. Je suis sûr que c’est lui qui a refusé de me voir pour pas que je m’inquiète. 

Mes pensées s’entrechoquent et je raconte tout dans le désordre, Colby m’écoute, c’est ce que j’aime avec lui. Il me laisse tout lui raconter dans les moindre détails, passant par ma crise d’angoisse, à l’après-midi chez Harry. Il ne me coupe pas, et me laisse trouver mes mots et démêler mes pensées. Enfin, il ne me coupe pas jusqu’au moment où je lui annonce mon action avant de quitter Harry sur son péron. 

-Colby je sais pas ce qu'il m'a pris, j'ai embrassé Harry.

-TU AS QUOI ?!?!

Je recule mon oreille de mon téléphone tellement il hurle dans le combiné. 

-Non, mais sur la joue, j'étais chez lui et pour lui dire au revoir, je l'ai embrassé sur la joue pour lui dire au revoir. Pourquoi j'ai fait ça ?? Qu'est ce qu'il m'a pris, on se connait à peine et je devrais me méfier. Je vais encore me faire avoir et ce sera encore une fois de ma faute ! Mais qu’est-ce qui ne tourne pas rond avec moi. 

Run With Your FearsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant