~Harry~
~Solitude, solitude, solitude voilà le problème, quand le monde ne cesse de tourner pourquoi c'est moi qui reste paralysé.~ léa
Je les déteste, je les déteste tout autant que je me déteste. Ils n'avaient pas le droit de dire ça, ils n'avaient pas le droit. Tout comme moi, je n’avais pas le droit de te faire ça, de nous faire ça, de tout faire foirer, de tout détruire.
Pourquoi ils en parlent alors qu’ils ne savent rien ? Pourquoi, eux, arrivent-ils à en parler alors que moi je ne suis pas capable de laisser échapper rien qu’un mot ?
Mes pensées se bousculent, ma raison s'emmêle et des perles translucides coulent sur mes joues d'une caresse douloureuse. Ma main cache ma bouche pour empêcher les sanglots de sortir et la porte des toilettes cache mon corps recroquevillé rempli de soubresauts. Ma gorge me brûle face à la montée amer de tristesse. Et putain qu’est-ce que c’est dure de ne pas lâcher prise, de garder la tête hors de l’eau alors que tes propres larmes te noient.
Je tente de me calmer, de respirer. Ils n'avaient pas le droit de parler de toi, pas comme ça, pas devant tout le monde. Ils ne connaissent rien. Tu m'aurais vu dans la cantine, regardant mon plateau par terre complètement anéanti, je ne pouvais même pas le ramasser à cause de mes béquilles. Tout le monde rigolait... J' avais l'impression d'être un animal de foire.
Et puis, il y avait ce foutu regard bleu. Il ne comprenait pas ce qu'il se passait. J’avais l’impression que ses yeux me transpercaient à nouveau, et j’avais cette foutue envie de lui parler, de le connaître. Mais je n’ai pas réussi à rester brave et d'envoyer tout le monde balader. Je suis parti le plus vite possible de cet endroit, les larmes inondant déjà mes joues, et mon cœur se fissurant encore plus.
Soudainement, un bruit à côté des toilettes me fait sortir de ma torpeur. Je me relève et d'une main tremblante je prends mes béquilles. Je décide de sortir pour éviter que quelqu’un m’entende. Au moment où j'ouvre la porte, je fais face à un dos. Il est plié, la tête vers l'évier pour, sûrement, se rincer le visage. Lorsqu'il relève sa tête, nos regards se croisent dans le reflet du miroir. Mon cœur s’arrête alors car c'est Louis. Louis et ses yeux bleus. Nous sursautons tous les deux et un cri pas du tout viril s'échappe de ses lèvres. Puis, étant encore plié vers le lavabo, il se cogne violemment le nez sur le robinet à cause de son bon. Son nez se met à saigner et moi je panique complément.
- Putain de merde, je suis désolé, pardon !
- C'est rien ça fait presque pas mal.
Mais juste après sa phrase, son nez se mit à couler un peu plus, et à la vue de son sang je panique encore plus. Et quand je panique, je fais n’importe quoi. Je pose alors, sans réfléchir, mes doigts sur le mouchoir qu'il tient lui aussi sur son nez.
- Je suis désolé, je voulais pas te faire peur , je pensais que..
- Et et, calme toi, regarde je saigne presque plus, c'est rien. Et puis, j’ai l’habitude… Enfin pas de me prendre un robinet, ça, c’est la première fois !
Il se rend compte de notre contact et recule un peu puis rougit. Pour combler un possible silence, j’essaie de continuer notre échange, tant bien que mal.
- Et bien, il faut une première à tout.
Nous pouffons alors tous les deux, et il me regarde droit dans les yeux avec toujours ce regard hypnotisant.
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Run With Your Fears
Romansa- Papy c'est quoi ta plus grande peur ? - Ma plus grande peur lou, c'est l'oublie ... - Et bien je crois que j'ai la même peur papy... Et c'est dingue comme une simple action, un simple geste, une simple phrase peut créer une violente pluie d'angois...