Un escort pour noël

Chapitre 10

- C'est génial ! hurle ma mère. Je sens qu'on va bientôt avoir un nouveau mariage dans la famille.

Elle me fait un clin d'œil pas du tout discret. Je rigole, gênée, avant de me rendre compte du regard un peu trop insistant de Ashton.

- Je vous l'emprunte une seconde, dit-il en se levant.

Il m'attrape la main et m'entraîne à l'intérieur de la maison. En une seconde nous sommes de retour dans la chambre d'amis à l'étage. Il claque à moitié la porte.

- C'est pas du tout ce qu'on avait prévu, s'indigne Ashton en chuchotant pour pas que l'on nous entende.

- Je suis désolée, je me suis laissée emporter ! Je n'en pouvais plus de les voir se foutre de ma gueule juste parce que je ne fais pas comme elles. Je voulais juste profiter des fêtes sans me prendre toutes les réflexions du monde. Je n'en peux plus d'être en bout de table juste parce que je n'ai pas d'homme ou d'enfant à mes côtés...

- Mia, ce n'est pas mon problème ça. Qu'est-ce que tu comptes dire à ta mère si un jour elle débarque sans prévenir pour au final ne voir aucune affaire qui m'appartienne.

- Je pensais que...

Je m'arrête en plein milieu de la phrase quand je vois ses yeux s'écarquiller. Il a compris avant que j'ai pu finir. Il secoue la tête et la laisse tomber dans sa main.

- Si tu m'obliges à vivre avec toi, je te promets que c'est moi qui mets fin à tout ça.

- Très bien, je réponds en levant les bras en l'air pour me défendre. Mais on peut prétendre le contraire, je suggère.

Ashton lève un sourcil interrogateur.

- Je t'écoute.

- Ma mère ne vient jamais chez moi, mais si jamais ça arrive, je n'ai qu'à t'emprunter des vêtements que tu n'utilises jamais. J'achète des trucs d'hommes et je les place un peu partout dans mon appart. Je n'aurais qu'à dire que tu n'es pas là parce que tu travailles. T'en penses quoi ?

Ashton me regarde perplexe. C'est peut être la pire idée que j'ai pu avoir en vingt quatre ans mais je ne peux plus reculer.

- Ça me va, il finit par acquiescer.

- Très bien. Faisons ça.

Je hoche la tête et il fait de même. Pourtant aucun de nous ne bouge. Est-ce qu'il attend quelque chose de moi ?

- Est ce que je te dois quelque chose en plus ? je demande en haussant un sourcil.

- Quoi ? Non, non. Pas du tout.

Il baisse la tête en pleine réflexion. Puis relève lentement les yeux vers moi. Je descends le regard vers ses lèvres. Je n'avais pas remarqué qu'il avait un grain de beauté sur la lèvre inférieure. C'est mignon. Sa respiration devient irrégulière. Peut-être que je le fixe trop. Je sors de ma rêverie quand j'entends la porte s'ouvrir en grand. Nous sursautons et nous nous tournons tous les deux vers la personne qui se tient dans l'encadrement de la porte. Je vois la petite main d'une des jumelles contre la poignée.

- Tata ?

- Oui... ma chérie, je dis en essayant de me souvenir de laquelle des deux il s'agit.

- Maman te cherche. C'est lui ton amoureux ? elle demande en penchant la tête sur le côté.

Je tourne la tête vers Ashton et acquiesce.

- Il est beau.

Je m'étouffe avec ma salive alors que Ashton sourit en coin.

- Chelsey ! j'entends la voix de Vanessa appeler sa fille. Kimberley t'attend pour les bougies.

Vanessa passe la tête par la porte.

- Vous êtes là. C'est parfait, on vous cherchait.

Je la vois alors nous dévisager. Dans un élan, je me rapproche de Ashton et le prends dans mes bras. Nous n'agissons pas du tout comme un couple. Je me mets sur la pointe des pieds et l'embrasse sur la joue. Précisément sur son grain de beauté. Je sens Ashton tressaillir. Je relâche la pression quand je sens que c'est suffisant pour Vanessa.

- Nous sommes tout à vous, je balance à ma sœur, mielleusement.

Elle m'envoie un regard en coin et repart avec sa fille. J'expire de soulagement et replace mes cheveux derrière mes oreilles.

- Il va falloir revoir notre couple, parce que ça ne fonctionne pas. Personne ne va y croire si on y croit pas nous même.

- Si tu commençais par déstresser ça nous aiderait, dit-il en s'essuyant la joue de façon condescendante.

Ouch, ça c'est blessant. Je ressens comme un coup de gong dans mon cœur. Bizarrement c'est comme s'il m'avait rejetée. Ma première réaction est de me renfermer. Il doit le sentir parce qu'il fait une grimace. Il commence à s'approcher de moi mais je fais un pas en arrière.

- On devrait y retourner.

Je ne l'attends pas et descends les marches pour rejoindre mes nièces.