Archive primaire, dossier, propagande :
Datation estimée : Houlmia, -1000 ans avant notre ère
À l'aube des civilisations, à une époque immémoriale où le contact entre nations ne se faisait que très rarement, vivait un homme animé par ses idéaux. Il avait vécu son enfance dans la misère. Pourtant, il était de bonne ascendance, étant né de lignée royale. Il était toutefois un bâtard souillé par le sang des petites gens. Il fut élevé dans les bas-fonds par sa mère exilée. Néanmoins, aux yeux du sang, il était l'unique fils du roi. Et par ce simple fait, il était le seul apte à prendre le trône à la mort du souverain.
Il grandit avec une pensée héritée des sages de ses bas-fonds. Il se demandait obstinément pourquoi les gens, par leur sang, avaient le droit d'avoir terre et gens. Il ne pouvait comprendre pourquoi les serfs, qui lui offraient nourriture, avaient les corvées sans les terres.
Le jour fatidique arriva et, malgré l'opposition de la cour, il passa de successeur à roi. Durant son règne, il mena une politique où il n'y avait pas de séparation entre les différents peuples et castes. Sous son influence, la barbarie et la pauvreté devinrent des vestiges du passé. La sécurité se portait à merveille. Paradoxalement, des répressions indignes se faisaient entendre jusque dans les rues.
Il mena une politique d'injuste peur.
L'économie, quant à elle, se portait encore mieux : la répartition des richesses se faisait de façon égalitaire. Du moins, en façade, car tout cela se faisait en réalité au détriment des propriétaires terriens. Les gens de la terre, qu'ils soient modestes ou vilains, se virent expropriés. Ce partage fut de mauvais augure et entraîna des problèmes de gestion qui engendrèrent disette et famine, se succédant. Curieusement, les autres productions du royaume allait de bon train sans entrer dans l'abus, puisque chaque objet, de la faucille au marteau, était quantifié. Le peuple vivait heureux sans se préoccuper du lendemain et acclamait le roi devenu légitime. Les livres d'histoire se souviendront de lui sous l'appellation de Jugurtha le Magnifique.
Malheureusement, son royaume évolua en empire, et aucun empire n'est éternel. À force d'être acclamé, le roi fut sous l'emprise de l'avidité. Son royaume d'égalité, appelé Communis, entreprit plusieurs quêtes militaires au détriment du peuple. La nation commença à se dégrader à vue d'œil et la misère s'ensuivit. Les caisses de l'État se vidèrent et chaque pièce d'or et denrées alimentaires furent détournées pour servir les méprisables intérêts de l'armée. Dans les rues, le souverain hérita du nom de Jugurtha le Tyrannique. Le temps passa et le souffle de vie de Jugurtha s'estompait. Il se devait donc d'avoir une descendance, malgré le climat de la nation.
August était l'aîné, Soren le cadet, et le petit dernier se nommait Sinbad.
Il ne voulait le partager, mais le petit dernier était son préféré, il était comme lui fils du peuple.
À leurs vues, ses envies expansionnistes cessèrent ; il avait enfin trouvé une autre raison de vivre, celle-ci étant moins guerrière. Il lui fallait la paix. Et si la guerre cessait, la pérennité était en chemin. La nation avait vécu cet âge d'abondance, mais ne lui avait pourtant jamais pardonné ce qu'elle considérait comme des crimes passés. Personne n'oublia les dizaines de milliers de fils du pays envoyés dans les tranchées où ils furent comme de la vulgaire viande charcutée par des sabres acérés. La conscription fut récompensée par des femmes veuves et des mères désenfantées. Les pères, eux, ne pleuraient pas, non, ils étaient avec leurs fils.
Dans son for intérieur, il leur accordait raison ; des bas-fonds de son être, il avait toujours voulu renaître. Il clama à haute voix qu'il avait été maudit.
Sa malédiction, c'était son sang qui lui offrait terres et gens.
Son esprit déchu, il venait de réaliser qu'il était de ceux ayant le pouvoir que les sages des bas-fonds critiquaient. Il regretta amèrement sa vanité qui avait engendré tant de calamités. Il voulait tant retourner dans ses bas-fonds, là où il ne possédait rien, où il ne partageait que sa liberté et ses idées. L'homme était devenu fou. Cet état d'esprit, ce moment de faiblesse, résulta en tentatives de vengeance contre la royauté ; des dizaines de tentatives d'atteinte à sa vie s'ensuivirent.
L'homme damné brûla la constitution, dissout son gouvernement et accorda l'indépendance à tout territoire de l'ancienne grande nation le réclamant. À l'exception de certaines terres, celles d'Occidia, du royaume de Perse et de la nouvelle nation du nord, qui furent bientôt dirigées respectivement par August, Soren et Sinbad.
Jugurtha mourut en traître, mais à son enterrement, la nation eut la décence de l'acclamer en roi, car personne n'avait oublié la merveille qu'avait été sa politique de justice au début de son règne, quand il vivait encore d'idéaux et non d'avarice.
Communis naquit par le sang et mourut par son sang. Jugurtha était à la fois le bon et le tyran. Il était peut-être tout simplement l'ambivalent, un homme de son temps ayant orchestré comme il pouvait et non comme il le devait, mais cela, il ne le savait pas. N'oublions pas qu'il est toujours plus simple de faire une morale du présent dans un futur éloigné et froid. Toutefois, les violences et l'injustice de Jugurtha engendrèrent une terrible malédiction pour ses fils, qui changera à jamais la trajectoire de l'histoire des nations. Mais tout cela sera raconté dans une autre archive.
Communis reconstitution.
Sceau archives royale perse.
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Houlmia
FantasySama de Persépolis fut chargé d'une mission : retrouver une cité volante disparue et convoitée. Au fil de ses péripéties, il se vit accablé par des choix qui allaient changer sa destinée à jamais. Il tenta, au cours de son voyage, de vivre son rêve...