...Pour devenir un grand vampire !

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  Le lycée, source de fantasme pour presque tout le monde, mais pour Petit Vampire, ce fut l'enfer. A l'entrée au lycée, Petit Vampire était sombre, calculateur, et n'avait confiance en personne. Encore moins aux filles, notamment à cause de son aventure avec Léa s'étant terminée l'année précédente.

De plus, il avait un rêve, vivre en Finlande. Un pays froid, aux gens chaleureux, à la culture magnifique. Bref, le pays idéal. Il passa donc une première année de lycée ennuyeuse, il se morfondait dans son coin, repoussant quiconque voulant lui adresser la parole. Il attendit donc, sachant que l'année prochaine, il changerait de pays. Il ne pensa donc pas à se faire des amis. Il trouva une fille jolie, mais sans plus. Un autre vampire lui parut sympathique, il ne fit rien.

En dehors du lycée, il s'ennuyait aussi. Le sport ne l'intéressait plus, mais Dracula n'en prit pas compte. Il dut passer de longs moments dehors, sous la chaleur de l'été roumain. Il fit donc tout ce qu'on lui demandait, sans jamais sourire, sans une parole. Tant et si bien qu'il ne lâcha pas ses fidèles compagnons : ses doudous. Ils s'appelaient Arthur et Lola, deux nounours aussi mignons que réconfortants en forme d'ours.

Il discutait de longue heure avec lui-même, usant ses doudous comme intermédiaires. Il comprit alors qu'il déprimait. Il essaya d'écrire, mais l'œuvre de fantaisie qu'il commença n'arrivait pas à trouver une fin, une logique et une profondeur. Il se démena pendant toute l'année scolaire avec ce projet, qu'il finit par mener aux oubliettes. Ce vampire sympathique, du nom de Nicolanus, l'aida du mieux qu'il le pouvait dans ce projet, mais en vain.

Vint alors les adieux, il quitta pour la dernière fois son lycée en Roumanie, laissant derrière lui personne pour lui manquer. Il rejoignit Dracula, les yeux pleins d'espoir. Il lui sourit, et avec une joie non dissimulée, lui annonça la nouvelle.

-Mon protégé ! J'ai une grande nouvelle ! Nous partons dans le royaume de Provence !

Petit Vampire fut abasourdi. Il n'avait pas beaucoup d'endroit en Europe qu'il n'aimait pas. Et permis cette courte liste, se trouvait le royaume de Provence.

-La... Provence ? Mais c'est une région de dépravés, où ils ne pensent qu'à boire, manger, baiser et rester au soleil ! Ils ne travaillent pas, ne font rien ! Tu veux m'envoyer là-bas ?

-J'ai fait le meilleur choix pour toi, d'accord ? Alors tu vas me suivre à point c'est tout.

-Le meilleur choix? Le meilleur choix pour moi ? Dans ce cas pourquoi n'ai-je pas mon mot à dire ?

-Tu me suivras, fin de la discussion.

Ainsi la discussion prit fin, et ils n'en reparlèrent plus. Le voyage se fit en silence, la colère des deux parties montant progressivement. Ils s'installèrent par la suite dans un château que Petit Vampire ne tarda pas à dénigrer. L'année scolaire commença mal, il était plus déprimé que jamais, et Dracula renforçait son autorité pour essayer de le faire sortir. Petit Vampire réutilisa donc les cours de rhétorique qui lui furent prodigués avec brio face à son tuteur.

Alors que la guerre était proche entre Dracula et Petit Vampire, quelque chose, presque magique, se passa. Ce fut un mercredi, alors que le jeune vampire s'occupait à faire ses devoirs, quand Dracula entra discrètement. Petit Vampire ne le vit pas, mais sentit une présence à ses côtés.

-Non les fantômes, pas maintenant, dit-il en pensant être seul, je vous l'ai dit, je ne veux pas aller chercher la princesse dans le donjon pour la manger.

-Quelle princesse ? Demanda Dracula, intrigué.

Ne s'attendant pas à une réponse, Petit Vampire bondit en criant de peur. Il reprit rapidement ses esprits, et essaya de calmer son cœur et sa respiration.

-Dracula ! Tu m'as fait peur !

-Désolé, écoute mon protégé. Je pense qu'il faut procéder à quelques changements. Je comprends maintenant pourquoi tu détestes la région, mais je ne peux rien y faire, il est trop tard. Alors, je sais que tu ne veux plus trop faire de sport, donc je peux te proposer à la place de commencer l'escrime. Et puis j'ai appris qu'il y avait un club de jeu de rôle pas loin, donc si ça t'intéresse toujours...

Petit Vampire prit son tuteur dans les bras, et ils firent un long câlin, se terminant par un simple merci de la part du jeune vampire. Encore aujourd'hui, il ne savait pas ce qui l'avait incité à changer drastiquement comme cela, mais Petit Vampire en était heureux. Alors qu'il était au plus mal, il avait définitivement besoin de s'intéresser à quelque chose. Il commença alors l'escrime et le jeu de rôle.

Pour la première activité, il fut brillant, pas dès le départ, mais au bout d'un an, il était capable de tenir en respect ses adversaires, et pour le jeu de rôle, il commença rapidement à devenir maître du jeu en plus de joueur, notamment du jeu Marteau de Guerre. Ainsi il vécut une année de plénitude, ses problèmes s'effaçant tous un par un. Il réussit même à guérir de la douleur de la rupture et à reprendre confiance.

Mais toutes les choses ont une fin. Comme si un génie, malin et cruel, avait décidé de le relever pour mieux le faire chuter. Ce fut un vendredi soir, une partie de jeu de rôle était prévue, elle avait l'intention d'être absolument épique. Petit Vampire était dans la Grande Salle, le nom de la pièce où ils se rassemblaient. Il avait des nouveaux, mais à cause de son retard il ne les avait pas vus. Il croisa Stavan, le gérant du club.

-Salut Stavan ! Salua Petit Vampire, tu sais on est dans quelle salle ? Je me trimbale une tonne de bouquins depuis tout à l'heure.

-On est en 103 je crois ! Répondit-il, j'arrive je vais me chercher un café.

Il se dirigea donc vers la salle en question où il croisa Thomane. Il était assez petit, avec une barbe et une moustache ressemblant à ceux de sorciers ridicules, mais contrairement à ce que laissait croire sa pilosité faciale, il était très sérieux et intelligent.

-Ha tu es là ! S'exclama le vampire, je vais me chercher un café et on commence !

-Vous prenez tous des cafés, c'est aberrant... Répondit Petit Vampire avec un sourire.

-Tu voudrais peut-être qu'on meure ?

Ils éclatèrent de rire et continuèrent leur chemin. Petit Vampire ouvrit la porte de la 102, et s'arrêta net. Une fille, devant lui, leva les yeux.

-Bonjour... heu bonsoir, se reprit Petit Vampire.

-Bonsoir, répondit-elle simplement.

En se forçant à paraître naturel, il s'assit, posa ses affaires et sortit son carnet qu'il posa sur la table. Ils restèrent en silence, Petit Vampire n'osant pas prendre la parole. Deux longues et pénibles minutes passèrent, où le jeune vampire essaya vainement de retrouver sa langue. Mais cette fois, elle n'était pas dans sa poche. Elle doit être plus vieille que moi, c'est sûr ! Aucune jolie fille de mon âge ne fait du jeu de rôle de toute façon, enfin j'espère... Sinon, je ne suis pas dans le caca...

La porte s'ouvrit, mettant fin à cette longue gêne particulièrement inconfortable. Stavan et Thomane rentrèrent, suivis du dernier joueur attendu.

-Petit Vampire, ta langue est tombée par terre, indiqua Philan, le dernier venu.

-Ho merci !

Il la ramassa et la remit à sa place. La partie commença, mais il ne se souvint pas du nom de cette fille. Mis à part cet incident, rien de particulier ne se passa. La partie fut agréable, drôle et épique, tout en étant particulièrement bien maîtrisée par Philan.

Il rentra chez lui vers une heure du matin et s'endormit rapidement, contrairement à d'habitude. Il ne le savait pas encore, mais Petit Vampire allait vivre la crise la plus dure de toute sa jeunesse... 

Les Aventures de Petit VampireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant