Prologue

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Première partie

[Ville portuaire d'Onigashima]

La ville portuaire d'Onigashima ressemblait à s'y m'éprendre au petit village de pêcheur d'Ine au Japon. Réputée pour son port traditionnel et ses eaux poissonneuses, sa météo lui faisait bien souvent défaut. Elle était aussi connue des services de police japonais pour ses bars à la gnôle de qualité, mais aussi pour son commerce secondaire, le trafique d'être humain. C'était le lieu de transit parfait. Hors de la juridiction du gouvernement, les yakuzas se disputaient le petit territoire habité majoritairement par les hommes de pêche.

C'est ici que se déroulait principalement un commerce triangulaire entre East Bleu, la petite île isolée de Punk Hazard et l'île de Wano à laquelle Onigashima appartient. Considéré comme une zone de non-droit où tous les touristes disparaissent mystérieusement, plus personne n'osai y mettre les pieds à moins d'être doté de mauvaise intention.

Situé entre plusieurs échoppes de bois en amont des quais, le bar de la coquille vide était le repère des marins d'eau douce. Par cette nuit de tonnerre, les voix grasses des matelots grisés par l'alcool se faisaient engloutir par le bruit tonitruant provenant du ciel.

Des éclairs déchiraient le ciel sans étoile couvert de nuage gris. Une forte odeur de poiscaille venait se mélanger à celle du tabac et de la bière. Le serveur enchainait à une vitesse ahurissante des allées retours entre le bar et les tables qui étaient envahies par ses habitués.

- Hé, héla une voix grave courroucée par son breuvage, mon verre est vide rapporte moi une autre bouteille de saké. Brailla-t-il d'une voix ivre

Après un signe affirmatif de la tête, il partit dans la cave chercher la commande de l'homme à moitié soul. Les étagère vide derrière le comptoir, prouvait le succès des lieux. Depuis seize heures, les commandes de breuvage douteux venaient à s'enchainer et le pauvre barman avait les jambes en compote.

À l'aide de la lumière de son portable, il s'enfonça dans la pénombre, à la recherche de la meilleure bouteille qu'il possédait. Une nouvelle livraison arriverait d'ici peu alors il pouvait bien se permettre de vider les réserves si ça leur chantait, il n'en avait cure. Ce boulot était juste éreintant et épuisant.

En parallèle il travaillait pour un homme douteux originaire de Est Bleu, une grande ville qui n'avait pas à se plaindre de la crise économique, contrairement à celle d'Onigashima qui vivait fréquemment de grande disette à cause de la météo capricieuse qui n'était pas propice à l'agriculture. Les finances florissantes de cette ville provoquaient de fortes tensions sociales dans les provinces voisines.

Alors qu'il s'apprêtait à retourner à l'avant, le bruit du verre qui se brise le fait sursauter. Il s'arrête un instant prenant le temps d'analyser la situation. Sur le qui-vive, il essaye d'analyser la situation. Une dispute imminente pèse dans l'atmosphère, mais en entendant le plancher grincer sous le poids des hommes et les éclats de voix ses doutes se confirme. Une bagarre était en train d'éclater et s'il tenait un tant soit peu à sa misérable vie, il ferait mieux de rester planqué dans son trou miteux.

-Sale con, cria un homme.
-Tu veux te battre ? Provoqua une voix bourru ressemblant à celle d'un ogre.

Une mare de sang s'était très vite répandue sur le bois usé du petit bar. La pluie se faufilant par les ouvertures du toit se mêlait au liquide écarlate présent qui éclaboussait son uniforme déjà en piteux état. Dans la mêlée de coups, de verre qui se brise de table qui s'écrase contre les murs et des voix étrangement grave, un coup du fusil retentit et dans la seconde qui suivit un cri de douleur vient déchirer ses tympans. Tétanisé, le jeune homme restait caché dans la cave derrière un tonneau, avec la ferme intention de ne pas en sortir avant demain matin, une fois que G5 aurait fait sa ronde mensuelle.

***

Tandis que la ville frémissait sous le grondement du tonnerre, que le ciel était déchiré d'éclair, une pluie battante accompagnée et de forte bourrasque s'abattit soudainement sur Onigashima.

Le mauvais temps n'avait pas réussi à dissuader certains marins, audacieux de naviguer sur les flots instables. Un bateau s'approchait tant bien que mal du port, il tanguait de gauche à droit sous la puissance des vagues venant percuter la coque métallique du navire.

L'océan n'était pas d'humeur clémente et dans un espoir mal intentionné, l'homme debout sur le ponton de bois pria pour que sa cargaison arrive sans accroc. De taille moyenne, le teint blafard vêtu d'un horrible ensemble orange à rayure et d'une longue veste blanche, il ressemblait à un homme peu recommandable. Une aura malsaine émanait de son être. Abrité par son parapluie noir, il observait les houles bousculer le bateau dont la cale prenait l'eau.

Il entendait les voix effrayées, fendre l'intempérie. Un fond sonore désastreux qui provoquait en lui une euphorie, une sorte de frénésie machiavélique. Ses nouveaux jouets se portaient à merveille et ce simple constat faisait naitre en lui un sentiment de béatitude.

-J'espère qu'ils sont encore en bon état.

Pour lui perdre, deux ou trois marchandises n'étaient très pas graves, mais recevoir une cargaison totalement abimée était un comble. Ça lui couterait du temps et de l'argent. Rafistoler des objets cassés était un jeu d'enfant pour lui, mais les être humains étaient bien plus complexe à rapiécer.

La livraison avait déjà pris trop de retard à cause de la tempête. Alors s'il devait en plus soigner son bétail, il ne serait pas sorti de l'auberge. Il valait mieux pour sa survie ne pas faire attendre ses clients. Il regardait le bateau vaciller dangereusement d'un côté, un sourire malsain collé aux lèvres, s'imaginant déjà mener toute sorte d'expérience interdite et proche de la barbarie.

Il aperçoit un homme habillé d'un imperméable jaune dont la capuche rabattue sur sa tête cache son visage. Le matelot de fortune se dresse maladroitement sur ses deux jambes et fait de grand signe. Il hurle quelque chose d'inaudible.

Soudain une vague immense, trois fois plus haute que le bateau se dresse dans son dos avant de l'engloutir avec une puissance phénoménale sous le regard de l'homme impuissant.

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