Chapitre 9

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La colocation chez les secondes A fut aussi simple qu'explosif. Il fallut tout d'abord se mettre d'accord sur les règles de savoir-vivre. Si chacun avait sa propre chambre dont il pouvait disposer comme il le souhaitait, les parties communes devaient être soumises à des règles pour éviter les problèmes. Tout le monde se plia bien gentiment à la situation, conscient que le contexte inédit demanderait des efforts.

Pour son grand malheur, Bakugo comprit trop tard que vivre en communauté voulez forcément dire voir débarquer ses amis à n'importe quelle heure de la journée dans sa chambre. Denki, tout particulièrement, semblait prendre un malin plaisir à le faire. Certains le traitait de suicidaire, ce à quoi il répondait toujours en riant qu'il était malgré tout toujours vivant. Toutefois, il était devenu normal pour les élèves au bout de quelques jours d'entendre les explosions de colère du blond lorsqu'il finissait par péter un câble. Tsuki se fit la remarque un jour, que malgré tout, il n'y avait jamais eu de casse à déplorer.

...

- Si ton professeur est aussi sévère que mon sergent instructeur à l'époque, je veux bien te croire! Rit Arthur à l'autre bout du combiné.

Sa fille, sourit laissant échapper un léger gloussement. Elle ne doutait pas que monsieur Aizawa soit aussi sévère qu'un instructeur de police. Sous ses airs de flemmard, il les poussait toujours dans leurs retranchement durant leurs séances d'entrainement.

Tsuki se mit à jouer avec l'ourlet de sa couverture, un silence apparut dans la conversation. Cela ne faisait que quelques jours qu'elle avait emménagé dans les locaux de l'école mais elle se lassait déjà de la présence de son père à ses cotés.

- Sucre ? Glissa doucement l'homme au bout d'un moment.

- Glace, lui répondit la brune sur le meme ton.

- Sure? S'enquiert il.

- Certaine, sourit la jeune fille.

C'était leur truc à eux. Depuis qu'elle était petite, lorsque son père souhaitait savoir si tout allait bien pour elle, il lui disait " sucre ?". Si tout allait bien, elle lui répondait "glace", si ce n'était pas le cas, elle déclinait l'offre. Cette pratique avait presque failli disparaitre pendant ses années collège, mais avec les évènements récents son père avait tout fait pour le remettre à l'ordre du jour. Et elle l'en remerciait du fond du cœur. C'était rassurant de savoir qu'il était toujours derrière elle pour la soutenir.

Avec un peu d'hésitation, la brune reprit la parole, affermissant sa prise sur l'appareil entre ses doigts.

- J'ai encore beaucoup de mal, mais tout le monde ici est vraiment très gentil tu sais. Je me suis meme fait des amis ! Enfin je crois, je ne sais pas si je peux les considère comme des amis pour l'instant. Mais je ne me sens pas mal à l'aise avec eux.

A l'autre bout du fil, Arthur se sentit soulagé.

Il ne l'avait pas montré à sa fille, mais il était tout aussi anxieux qu'elle à l'idée de la savoir dans un internat.

- J'ai peur qu'ils me trouvent bizarre... Souffla sa fille au bout d'un moment.

Le cœur du père se serra à l'entente du ton coupable qu'il percevait dans la voix de son enfant.

- Hey hey, ma petite lectrice, commença t-il. C'est ok, d'accord? Tu n'as de compte à rendre à personne.

- Je sais mais j'ai toujours autant de mal à me lever ou faire quoique ce soit...

- Le médecin t'a dit que cela prendrait du temps. Ce n'est pas quelque chose qui se guérit du jour au lendemain.

Tsuki tiqua au choix de mot fait par son père, " médecin " un euphémisme pour éviter de dire psy. Pourtant, il était le premier à lui répéter que ce n'était pas une honte de se faire suivre. Mais il se refusait à prononcer le mot commençant pas P. La brune ne savait pas pourquoi, elle avait juste fini par l'accepter.

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