Chapitre 15: Du sang sur le béton

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Pdv: Liam

Je suis tellement essoufflé, j'en peux plus, j'en ai marre, le visage de mon géniteur et maintenant aussi ravagé que le mien, enfin je crois. Je lâche le manuel plein de sang en soupirant, son regard m'observe, je me relève de lui et essuie du sang sur mes lèvres, ça pique. Je prends mes affaires en silence, ma vue est floue mais je sors de la chambre.
Je m'arrête une dernière fois, il se relève sur les coudes, on s'échange un regard.

Il soupire avec un léger sourire, sûrement content de m'avoir fait craquer. Je suis plus apaisé, il le voit, j'ai jamais compris comment il faisait pour avoir une expression comme celle-ci, ça me perturbe, la douceur dans son regard me fait froid dans le dos.

- Elle serait fière de toi, je pense.

- T'as pas à parler sur son nom, tu l'as tuée. Je dit face à la porte, puis je sors, glisse un regard à Aurel, sur le canapé en train de regarder une série. Je vois un peu d'inquiétude avant qu'il fasse comme si il en avait rien à foutre et qu'il se reconcentre sur la télé.

Je descends les marches bétonné, m'arrête quand je surprends une goutte de sang tomber sur le sol gris.
Je me retourne, une traînée de rouge suit mon chemin, je m'essuie avec la manche de ma veste, une tâche se dépose dessus. Je me dirige vers la pharmacie, je fouille dans ma poche et en ressors un billet de vingt.
Je rentre, la sonnette retentit, je regard l'heure, 20h00, ça ferme quand déjà ? Je sais pas mais je m'avance dans les rayons, je goutte encore, merde, fait chier, je vais dégueulasser le carrelage. Je prends un mouchoir et essuie mon visage. Je me dépêche de prendre de la biceptine et des pansements, après j'appellerai Félix et je verrais pour passer acheter des trucs.

- Bonjour ! Je sursaute en voyant une fille sortir par une porte derrière la caisse.

- Euh, salut.. pardon, bonjour, enfin bonsoir. Ma main presse ma nuque, je suis fatigué ce soir.

- Oh mon dieu, vous allez bien !? Asseyez-vous je vais m'occuper de ça.

- Nan c'est rien, vraiment, je vais me démerder, je suis juste un peu fatigué là. Je dit en regardant la fille s'affoler, la voilà qui retourne dans l'arrière boutique. Je soupire et dépose les produits sur le comptoir de la caisse.
Elle reviens avec pleins de trucs dans les mains. Elle est hyper rapide, elle me stresse maintenant. Je ferme les yeux, je me sens pas bien là. Je m'assois sur une chaise, complètement à l'ouest. Merde, je fait une chute de tension. Elle cours enfin vers moi.

Je sais pas si on a parler, j'ai perdu le fil du temps, je suis complètement à côté de la plaque. Je sais pas ce qui se passe, je déconnecte.

- Qu'est qui vous êtes arrivez ?

- C'est rien, genre euh... j'ai.. l'habitude, fin je crois, nan je sais pas, je raconte de la merde, je suis à.. l'ouest là. Je dit en soupirant.

Elle m'écoute alors que je sens un coton contre ma joue. Un frisson me parcourt le dos, j'enlève sa main et regarde autour. Il fait nuit, les lampadaires illuminent la rue calme, je soupire, j'ai tellement mal, je sais pas si c'est moi ou l'organe entre mes côtes qui va se péter.

- C'est quelqu'un qui t'as fait ça ? Me dit t-elle. Je me concentre, mes pensées s'embrouillent.

- Euh.. Ouais, mon père, enfin je l'appelle pas comme ça. Je grimace, ça me dégoûte, je me sens lourd, un poid m'empêche de respirer.

- Tu l'appelle comment ? Elle reprend mon visage et encre ses yeux dans les miens. Le coton vient touché le bas de mon œil, je le ferme.

- Géniteur, enfin, c'est compliqué.

- Tu peux te faire aider dans ce genre de situation, tu n'as qu'à composer-
Mon esprit s'embrouille trop, j'entends plus.

- NAN ! Ça marche pas l-les numéros ! Je m'arrête, je suis fatigué, les voix s'arrêtent pas.
Pardon, j-j'arrive pas à.. réfléchir correctement.

Mon PansementOù les histoires vivent. Découvrez maintenant