Chapitre 2 - Comment réagir quand on croise un ex ?

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Comment réagir lorsque l'on croise un ex ?

Cela fait à présent trois jours que je me coltine le fils de mon patron : Connor.

Croyez-le ou non, mais il m'horripile tellement qu'il a eu le droit à un petit surnom venu tout droit de France, mon pays natal. « Connard » mérite la palme et la médaille du mec le plus désagréable qui existe sur cette planète. Il se fait un malin plaisir à me maltraiter en me demandant d'exécuter des tâches dans des temps qu'il juge réalisables mais qui, en réalité, ne le sont pas. On se croirait franchement dans « Le diable s'habille en Prada  », sauf qu'ici Miranda n'est autre qu'un fils à papa qui a obtenu ce poste seulement parce que « daddy s'est fait un bobo ». Sachez que je serais ravie d'écrire un rapport détaillé à Jack Anderson, dans lequel j'expliquerais en quoi son garçon est illégitime en tant que remplaçant.

C'est vrai quoi ! Lorsqu'il passe dans l'open space, il affiche un sourire radieux à l'ensemble de mes collègues, mais se transforme en monstre dès qu'il daigne m'adresser la parole.

Qu'est-ce qui cloche chez lui ?

Mes paumes souffrantes à cause de mes ongles qui lacèrent ma chair, ma marche rapide et ma rage sont si intenses que je suis certaine qu'un nuage sombre et orageux entoure mon aura.

Si Bouddah passe par là, dites-lui bien que je souhaite lui parler. Je me stoppe au bonhomme rouge et lève les yeux au ciel. Je suis si petite au milieu de ces géants qui peuplent les rues de Boston : ça me donne des frissons. Lorsque je vois mon salaire minable, je me dis que je ne suis pas près de louer quelque chose en centre-ville.

Enfin, je n'ai pas à me plaindre. Quand je reprends mon exploration du monde, je réalise la chance que j'ai d'avoir un travail. Il fait moins trois degrés et « Jerry » se réchauffe du mieux qu'il le peut avec ce qu'il trouve dans les poubelles. Il dort au milieu des flaques de pisse et de crottes laissées sauvagement par des clébards dont les maîtres oublient ce qu'est le respect d'autrui.

Le feu des piétons passe enfin au vert et j'active ma marche afin de traverser la rue en quête de mon chemin initial.

Poussée par la foule, je bouscule un couple en train de se rouler une pelle monumentale comme si le monde autour n'était que chimère.

— Cassie ?

Nom.d'un.pain.d'épices.

« Règle numéro 1 : Il est important de faire la sourde oreille. On avance à grandes enjambées, droit devant en fixant un objectif. Si cet abruti a de la jugeote, il comprendra très clairement le message. Sinon, bon courage et rendez-vous à la règle numéro 2 . »

Teint hâlé qui sent bon le retour de vacances sur une île paradisiaque, corps emmitouflé dans une grosse doudoune grise à capuche, qui vaut dix fois mon salaire et sourire aussi forcé que ceux que l'on voit dans les pubs pour dentifrice : David.

La mannequin qui lui donne la main me toise de la tête au pied et émet un rictus que je qualifierai de moqueur.

Je suis effectivement loin de ressembler à la pimbêche, l'allumeuse de première vêtue comme la Mère Noël dans sa version play-boy à laquelle, elle, elle se réfère visiblement.

Ses longs cheveux bruns s'envolent au gré du vent dévoilant un parfait minois chocolaté. Elle écarquille ses yeux de biche qui mettent en valeur des prunelles caramel ambré dans lesquelles, moi-même, je voudrais croquer.

Et entre ses cils sublimes et ses longues jambes, elle pourrait nettement rivaliser avec une girafe. Il ne lui manque que les tâches et les cornes, mais ça, c'est plutôt moi qui les possède.

Opération Noël ; Comment lui faire aimer cette fête ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant