- Reste, s'il-te-plaît.
Zachary s'était remis au lit et il me tenait à présent faiblement la main.
- Je ne peux pas, tu le sais.
- Pourquoi ? Je t'en prie.
Ses yeux brillaient. J'avais comme un sentiment désagréable d'interdit. La situation créait en moi un véritable duel entre mes valeurs et sa demande.
- Zachary...
- S'il-te-plaît Romane, j'ai besoin de toi auprès de moi.
- Tu sais...
L'homme alité en face de moi était vraiment dans la détresse. Il ressemblait presque à un petit enfant.
- Laisse-moi aller fermer la porte à clé.
Il me regarda, me sourit difficilement. Rapidement, je me levai et allai verrouiller la porte d'entrée. Je revins vers lui, enlevai mes chaussures et m'étendis à ses côtés, la tête redressée contre les oreillers.
- Est-ce que je peux venir vers toi ?
Zachary tamisa la lumière de sa lampe de chevet, de sorte à ce que je ne distingue que sa silhouette. Sa voix paraissait de plus en plus lointaine.
- Tu sais que je partirai demain matin, n'est-ce pas ?
- Oui, j'en suis conscient.
Je mis du temps avant de répondre à sa question. J'étais complètement perdue.
- Viens.
A mes mots, je sentis l'homme se rapprocher pour coller sa tête contre le côté de mon ventre, couché en position fœtale. Je l'entendis soupirer et émettre un lointain « merci ». Dans un premier temps, je ne pus me résoudre à le toucher. Mon bras restait là, en suspens.
Plus le temps avançait et plus mon esprit se résolvait à se laisser porter par l'ambiance et par ce qu'il se passait devant lui. Ma main effleurait à présent le haut de son épaule, remontant jusqu'à ses cheveux. Petit à petit, mes yeux se firent lourds et je finis par moi aussi rejoindre les bras de Morphée.
Les rayons du soleil me firent ouvrir les paupières. Je fronçai les sourcils, la lumière matinale m'aveuglant. Je pris mon téléphone et regardai l'heure affichée.
- 7h30... Il est temps pour moi de m'en aller.
Discrètement, je relevai le duvet qui me recouvrait et jetai un bref regard à Zachary : il s'était retourné durant la nuit et me tournait à présent le dos. Je pouvais l'entendre ronfler. Alors que j'étais en train de rattacher mes lacets, j'entendis la personne derrière moi se retourner.
- Tu t'en vas déjà ?
- Oui, j'ai des choses à faire aujourd'hui.
- A cette heure-ci ?
- Oui. Tu sais ce qu'on dit, l'avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt.
Il me sourit.
- Viens par là.
Zachary se replaça au centre du lit, me faisant de la place en tirant la couette vers lui. Je me rassis et plongeai mon regard dans celui du beau brun. D'un geste, ses bras vinrent m'enlacer et me tirèrent vers lui, me forçant à me recoucher.
- Zachary !
- Quoi ?
Un air espiègle illuminait son visage. L'homme me serra contre lui, mon visage au creux de son cou. Je pouvais sentir la chaleur de son corps. Un peu mal à l'aise, je fis de mon mieux pour me redresser.