Chapitre Un | Angie

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- On aurait pas pu prendre l'avion?, grognais-je, assommée par les heures de voitures.

J'ai obligé mes parents à me conduire. Pas la moindre envie de rencontrer les lapins albinos qu'il y a dans cet internat.

- Écoute, Angélique, arrête de te plaindre, tu m'as demande de te conduire, ce n'est pas pour prendre l'avion! Pour le temps que nous allons y rester, retentit la voix de mon père.

- Tu parles pour vous... Et c'est Angie.

Je soupire et pose ma tête contre la vitre qui rebondit à chaque petite bosse sur la route.

Pam est occupée à jouer avec mes mains, elle regarde mes cicatrices et parfois me demande comment je me les suis faites. Elle m'en montre une sur le poignet et je lâche un petit rire :

- Je suis tombée sur une débroussailleuse quand j'avais 12 ans je crois, je m'en rappelle, sois-en certaine.

- Écoute, Angie, je ne sais pas ce qu'il t'ai passer par la tête, ces dernières années, mais je ne retrouve plus ma petite fille, me dis doucement ma mère, prononçant mon surnom étrangement.

- C'est triste. Mais c'est pas en m'envoyant en France que je risque de changer. Je verrai même pas Pam les week-ends !

La concernée lève la tête et se blottis un peu plus contre moi.

Contrairement à moi, Pam ne parle pas énormément, elle est intelligente et le laisse voir. Plus tard elle sera quelqu'un, pas comme ça soeur.

Je regarde la route défilé, on voit qu'on est déjà dans le Sud, le paysage à déjà changer. Je regrette déjà ma campagne verte Belge... Je la regrettais déjà quand on est passée devant chez mes grands-parents, mais même.

- Tourne à droite, Thierry !, ordonne ma mère au conducteur.

Elle est assise, les traits pincés et le teint blanc.

- Oui, Leslie, soupire mon père en effectuant la manœuvre.

Au bout d'une heure où Pam et moi avons joué à Pierre, papier, ciseaux, ma mère lâche un cri aigu, faisant sursauter toute la voiture.

- Nous y voilà!

C'est comme sur les photos, un bâtiment moderne en bois et en verre. Sans mentir, ça m'aurait plu que cela soit un vieux château grinçant, mais il faut bien se satisfaire des obligations...

Ma mère sort de la voiture, respirant le grand air et nous jettons un coup d'œuil aux environs, il y a beaucoup d'adolescents. Il fait bien plus chaud ici qu'en Belgique. Mon tee-shirt blanc avec l'inscription "ROCK", mon jean noir et mes Dunlop's sont bien, pas d'uniforme.

Par pitié.

Nous sortons mes bagages du coffre et nous avançons vers l'entrée du bâtiment. Une fois arrivés là-bas, un homme approchant de la cinquantaine arrive, salue tout le monde et s'adresse à moi :

- Tu dois être Angélique Dover?

- Angie tout court, grinçais-je.

- Bien, Angie Tout-Court, me dis l'aïeul avec un sourire. Je suppose que vous avez regardé les horaires et savez que les cours se feront ici?

Mes parents hochent la tête et celui que je présume être directeur, jappe à l'intérêt d'une rousse pas très loin :

- Mathilde, montre donc l'établissement à Angie Tout-Court et à sa petite soeur.

La rousse arrive au garde à vous et nous fait visité ma prochaine prison. Elle s'arrête dans un couloir qui se divise en deux avant de nous indiquer :

Coeur d'AngeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant