Chapitre Trois | Angie

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Je lève la tête et écarquille les yeux, il y a énormément de gens qui nous regardent. Trop. Je me lève d'un bond, ma tête me tourne et subitement le décor change. Il est noir et brillant, je cligne des yeux, croyant frôler la mort lorsque une chose ruguese me touche le bras. Je tourne la tête et me sens vaciller en voyant le spectacle qui s'offre à moi. Une créature à ailes noires. Un ange ? Ou plutôt un démon? Je recule d'un pas mais percute quelqu'un, je prie pour que lorsque je me retournerai, je verrai Mathilde, mais à mon grand désarroi, je vois de nouveau un ange. Je pousse un hurlement et me mets à courir. Mais, je ne fais que percuter ces anges et me heurter au paysage noir. Les anges, eux, ne semblent pas voir ma frayeur lorsque je fixe leur peau blanche et leur vêtements sombre. Je suis prise d'un nouveau hurlement lorsque je sens une chose pesante sur mon cou. Ça s'enfonce plus fort dans ma peau, me faisant haleter tout en lâchant des petits gémissements plaintifs. Je donne un coup de coude dans le ventre de mon assaillant et me remet à courir, dans l'espoir que quelqu'un m'aide, mais ils me fixent tous, incrédule de me voir là. Dans un silence presque mangé par les nuages noirs et les parois noires. Je m'arrête, je suis seule à présent, je regarde le décor tout en reprenant mon souffle. C'est pliée en deux que je discerne mes vêtements : cela ressemble à une tunique noire et lorsque je passe ma main dans mes cheveux dans l'espoir de me ressaisir, mes doigts s'emmêlent dans un amas de paille noire. Mon coeur battant toujours la chamade et ma respiration saccadée, je m'assieds sur le sol dur. Tout est noir. Littéralement. Mais dans différentes teintes. Il y a là un noir plus sombre et ici une teinte plus ... différente. C'est comme des nuages d'orages, mais presque mauve lorsqu'on plisse les yeux. Je secoue la tête et cesse d'observer les murs pour observer l'endroit où je suis. Il n'y a pas le moindre rayon de lumière, m'empêchant de voir correctement mon entourage.

- Angélique?

J'ouvre les yeux, je suis allongée sur une des tables de la cafétéria, tous les yeux sont posés sur moi. Je dirige mon regard vers la voix, c'est une femme approchant de la trentaine aux teint hâlé qui me parle.

Je hoche la tête, muette et me redresse, trop brusquement car ma tête commence à me tourner.

- Bon, calme-toi, m'ordonne une autre voix.

- Que...c'est-il passé?, demandais-je d'une voix faible.

La femme secoue la tête et me dit :

- Je ne sais vraiment pas, tu t'es levée et tu es tombée. Je crois que tu as fait un surplus d'effort. Ou je ne sais pas trop quoi. Va te reposer.

Je hoche la tête et lui obéis.

Que c'est-il passé ? Je suis tombée dans les pommes et je suis littéralement arrivée en ... Enfer ? Je soupire, n'osant pas fermer les yeux par peur de revoir ce paysage noir. Je crois, du moins, j'espère que c'est du au fait que hier je n'ai pas mangé de la journée et que j'ai couru comme une attardée après Mathilde. Oui, ça doit être ça...

Je reste plusieurs heures, assise dans mon lit lorsqu'un bruissement me fait tourner la tête. Axel. Pitié pas lui.

- Qu'est-ce que tu veux ?, grognais-je, cachant mon livre.

- Te parler.

Non ? Sans blague. Je m'en serai doutée seule. J e soupire et l'interroge d'un coup de menton.

- Quoi?

- Ce matin, tu t'es mise à hurlée. Quand tu es tombée dans les pommes, tu parlais d'un truc avec des anges ou des démons. Pourquoi?, me demande Axel.

- Si je le savais, tu crois bien que j'aurais arrêter de mon poser des questions.

- C'était totalement flippant, t'es restée comme ça cinq bonnes minutes !

- Si tu es là pour me rappeler que je suis bizarre, tu peux partir.

Il hoche la tête et tourne les talons. Lorsqu'il part, je me laisse tomber sur le lit.

"Je veux rentrer chez moi.", pensais-je en m'enroulant dans les couvertures.

Je ne sais pas si j'ai fini par m'endormir, mais lorsque Mathilde me secoue l'épaule avec force, je ne peux que réprimer un sursaut.

- Tu viens ? Tu dois absolument manger, tu n'as ni déjeuner ni dîner* ! Et habille-toi !

- Nan.

Mathilde me tire de nouveau du lit, me sort un jeans bleu clair, un tee-shirt noir. Je me lève, me tire jusqu'à la salle de bain et m'habille en ronchonnant avant de ressortir devant Mathilde qui secoue sa longue tresse rousse dans son dos.

- Coiffe-toi !, m'ordonne-t-elle de sa voix claire.

- Nope.

- Ok.

Elle passe derrière moi, m'empoigne avec force une de mes mèches qui m'arrivent aux milieu des omoplates et commence à les tresser. Je réprime des petits cris aiguës lorsqu'elle passe un élastique autour de son oeuvre. Je me regarde dans le miroir et passe la tresse sur mon épaule.

- C'est horrible, mais uniquement sur moi, soupirais-je en posant mes yeux sur le reflet de Mathilde.

Elle me regarde de ses yeux gris brillants avant de me sourire.

- Tu es jolie et tu le sais.

Elle me laisse là, pantelante, fixant mes yeux bruns dans l'espoir d'un aide pour partir d'ici. Lorsque je finis par comprendre que je n'y arriverai pas, je suis Mathilde qui m'a attendu dans l'encadrement de la porte. Elle me tire par le bras et me conduit vers la cantine. Je soupire en voyant tout les regards se poser sur moi. Je suis traînée jusqu'au service et laisse Mathilde choisir pour moi tandis que je regarde un peu autour de moi, laissant mon regard vagabonder. Lorsque Mathilde me dit - m'ordonne - de la suivre, je lui obéis et fixe les superbes décorations lorsque je percute quelqu'un.

- Merde.

Le son sort de ma bouche en même temps que celle du type en face qui elle forme un "Flûte" très châtier. Il est brun aux yeux verts. Je fixe son sweat-shirt maintenant couvert de sauce bolognaise. Je le fixe, me retenant de rire et commence à essuyer, pour ne pas dire étaler son pull. Le gars ne bouge pas et lorsque finalement j'éclate de rire, je me recule d'un pas et pose mon plateau en équilibre sur une table avant de m'enfuir essayant de ne pas rire. J'éclate de rire au détour d'un tournant, finissant par rire, mais assise au sol.

- Je suis pas douée, dis-je entre deux rire.

- Ça on peut le dire, me répond une voix.

Je lève les yeux et découvre le brun, en tee-shirt, pull à la main, qui me regarde.

- Désolée pour ton sweat, ça se lave.

- Je sais, c'est pas grave.


***


Mais qui est ce brun aux yeux vert ?

Alors ? Vous avez aimé ce chapitre ?

L'hallucination ?

Le coup de la bolo sur le sweat ?

Bref, ce chapitre, à la base, devait être beaucoup plus court mais j'ai préféré peaufiner l'hallucination ^^

Bisous et commentez (j'adore lire vos commentaires ^^)

@IWantToDieWild (ou la fille parfaite)

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