Chapitre V - Un passé peut appréciable

12 0 0
                                    

Voici un petit chapitre spécialement pour Noël. Je vous souhaite à tous de bonnes fêtes et à mardi prochain pour le chapitre 6.

Chapitre V - Un passé peut appréciable

Nous sommes nés et avons vécu nos 6 premières années de vie dans un laboratoire. Jusqu'à nos 6 ans, nous avons servi d'expérience, de "jouet" et même d'esclave. Nous accomplissions ce qu'on nous demandait. Nous pouvions servir de défouloir sexuel aussi bien auprès des hommes que des femmes. Nous tuions sur commande sans jamais réfléchir. Tout ce que nous avons vu ne fut que des ombres qui passaient en coup de vent. Tout ce que nous avons entendu ne fut que des ordres, des rires gras, des sons stridents et le souffle de la mort. Nous étions déjà morts de l'intérieur.

Des scientifiques venaient tous les soirs prendre Ariel. Je ne sais pas ce que ces fous lui faisaient. Mais je savais une chose, cela devait être douloureux car à chaque fois qu'il revenait, il se mettait en boule en répétant: "La douleur n'existe pas ! Ce n'est que dans ta tête ! Warate ! Warate ! (Warate= sourit)". Il répétait ces phrases sans cesse refusant de me dire ce qu'il pouvait y avoir.

Or, un soir, Ariel ne revient pas mais revint le lendemain matin pour que nous accomplissions nos tâches. Cela se reproduisait plusieurs fois variant d'une seule nuit à un mois entier. À chaque fois, il revenait en affichant un sourire, un faux sourire qui renfermait une peine immense et une solitude des plus sombres.

Six mois avant nos 6 ans, j'ai entendu du bruit depuis la cellule. Ariel n'était pas avec moi car il finissait d'accomplir une des ses tâches qui s'étaient multipliées par deux depuis un mois à défaut des miennes qui s'étaient divisées par deux. Lorsque la porte de la cellule s'ouvrit, les gardes me lancèrent une masse recouverte de sang, poisseuse, extrêmement légère et puant comme un cadavre laissé en décomposition dans un endroit exigu et fermé. Les gardes refermèrent la porte de la prison puis s'en allèrent. Pris de peur, je rejeta la masse sur la porte se trouvant face à moi. Lors du choc, elle couina de douleur. Bien que tremblant, j'approche de cette "chose" pendant qu'elle se relevait. Déjà j'étais surpris de voir que ce truc était vivant mais en plus de voir que ce n'était qu'un enfant de 5/6 ans comme moi. Je n'arrivais pourtant pas à distinguer son visage. Tout ce que je voyais était du rouge partout. Sur le grand tee-shirt blanc qui nous servait de robe. Sur les cheveux. Sur le visage. Sur le sol. Partout où je posais le regard, le sang prenait possession de toute couleur.

Cependant, des gardes sont venus rapidement me chercher pour m'emmener. Pendant le trajet, le soleil est venu m'éblouir, me faire découvrir le monde. Des plantes et de fleurs pleines de vitalité trônaient le long du couloir blanc. Les sons de mes pieds nu sur le marbre accompagnait notre traversée. Des escaliers en colimaçons nous dirigèrent vers une haute porte. Faite de bois clair et ornée d'une splendide poignée dorée, la porte donné sur une nouvelle cellule, ma nouvelle cellule. Elle était vraiment luxueuse par rapport à l'ancienne : un grand lit en baldaquin entièrement blanc avec les relieurs dorées, une commode et une armoire dont les couleurs étaient identiques au lit, un tapis brodé de un lys blanc se trouvait au pied du lit. Un bureaux blanc au relieurs dorées se trouvait sur le mur opposé à la tête du lit avec une jolie petite bibliothèque à côté du bureau. C'était vraiment différent de mon ancienne cellule. De notre ancienne cellule.

J'ai secoué la tête, essayant d'oublier qu'Ariel ne viendrait sûrement pas me rejoindre. Oubliant aussi l'enfant qui avait été jeté dans la cellule crasseuse avant que je parte. Peut-être était-ce son nouveau partenaire de cellule. Pourtant, je fis le choix d'oublier tout ça. J'ai préféré me concentrer sur le présent.

À partir de ce moment-là, je n'ai fait que m'amuser sans penser à rien ni personne.

Cela à durer un peu plus d'an. Je n'avais plus penser ni à Ariel, ni à l'enfant mystère. Plus de cellule crasseuse, plus de corvées. Que du jeu et des rires. Les personnes qui s'occupaient de moi venaient souvent me rendre visité. Ils m'avaient accordé une sortie d'une heure par jour à l'extérieur. J'avais beaucoup appris durant cette année-là.

Le temps n'est pas un jeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant