Memoriae - 『 Minsung 』

20 - The End is Not the Answer

🎶 The End is Not the Answer — Three Days Grace

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Minho ? T'es où ? Je t'ai pas vu au réveil.

C'est encore moi... tu penses revenir vers quelle heure ?

Minho, répond s'il te plaît, tu m'inquiètes. Rappelle-moi... dis moi que tout va bien.

Ok, j'ai compris... Bye Minho.

En écoutant ses messages vocaux, une boule se forma dans l'estomac de Minho et il commença à trembler. Le dernier message qu'il avait reçu, la veille, quand il était encore avec sa sœur, était celui qui l'inquiéta le plus. La voix de Jisung était atone, comme dénuée d'émotions, laissant présager du pire, alors enfilant maladroitement son téléphone dans sa poche il se précipita dans l'appartement, ses chaussettes le faisant glisser et manquer de tomber dans le couloir alors qu'il se dirigeait vers la chambre du plus jeune, ne sachant pas à quoi s'attendre.

Il frappa sur le battant mais personne ne lui répondit de l'autre côté, alors il entra. Quand il avança dans la pièce où il avait passé sa première nuit avec Jisung, il eut un mouvement de recul en remarquant le lit défait et les affiches qui ne décoraient plus les murs. Dans la salle de bain de la chambre, il n'y avait plus la brosse à dent du plus jeune dans le gobelet sur le rebord du lavabo. En repassant dans la chambre, il avança sa main tremblante vers l'un des battants du placard à côté de la porte et les larmes commencèrent à dévaler ses joues quand il remarqua qu'il était vide.

Le châtain attrapa son portable dans la poche de son jean et essaya à plusieurs reprises de joindre le brun mais c'était immanquablement sa messagerie qui lui répondait. Il erra un moment dans la chambre vide, le regard perdu, et se traîna sans but dans le couloir jusqu'à la cuisine. L'esprit au ralenti, la vision floue, ses mouvements vidés de toute énergie, il s'empara par réflexe d'une enveloppe bleue qui traînait là, sur le comptoir, et ses mains recommencèrent à trembler en reconnaissant l'écriture de Jisung.

Il extirpa la lettre et la déplia avec difficulté, manquant de déchirer le papier tant ses spasmes étaient incontrôlables. Ses yeux parcoururent la missive à toute vitesse, des larmes tombant sur le papier, entraînant l'encre à fuser dans un dégradé de bleu là où de petites gouttes d'orage venaient s'écraser à côté des restes d'une autre tempête. Et Minho s'effondra tel une marionnette disloquée sur le sol de la cuisine, la lettre toujours sans les mains. S'il était encore conscient, son esprit s'était reclus en lisant les mots qui lui étaient adressés.

Minho,

Je n'ai pas cessé de t'appeler, et tu n'as jamais décroché. Est-ce que c'était si dur que ça ? De me dire que tu ne voulais pas de moi, que tu regrettais ce qu'on avait fait ? Minho j'ai cessé de compter combien de fois je t'ai appelé, accroché à l'idée que peut-être tu m'aimais, que peut-être je comptais. J'ai passé des jours, des semaines, des mois à rafistoler mon coeur, à en ramasser les morceaux un par un, inlassablement, parce que je voulais tout reconstruire. Pour moi, mais surtout pour toi. Je t'aurais attendu toute cette vie et celle d'après s'il avait fallu.

J'ai réussi à maintenir en vie mon cœur souffrant tout ce temps, à coup de sacrifices et de pleurs, mais j'ai tenu, tenu... prêt à t'abandonner si c'était ce qu'il te fallait, contre mon grès. Si tu savais à quel point j'étais heureux quand tu m'a supplié de t'aimer et que tu pouvais plus faire sans moi, quand j'embrassais tes lèvres pour la première fois depuis six mois, quand je sentais ton cœur battre si fort et si vite contre le mien... Et si seulement tu savais à quel point j'ai souffert quand je me suis réveillé seul dans le froid des draps qui m'avaient vu t'aimer et te donner tout ce qui me restait.