The bird's of prey

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Londres, Fordwich - Kent, North East of Canterbury


24 juin 1940,

1.[2.1]

"Telle femme résiste à l'amour qu'elle éprouve, qui ne résiste pas à l'amour qu'elle inspire."

- Victor Hugo -

Il comptait tous sur moi. J'étais le dernier espoir de ma famille. C'est pourquoi je fus envoyé dès que je fus en âge de disposer de mon corps a ma guise. J'eus pour ordre de quitter ma paisible campagne londonienne pour vivre la vie d'une parisienne. J'allais apprendre ce qu'était la vraie vie. À l'époque je n'étais encore qu'une gamine bientôt femme, à qui l'a guerre avait retirée son insouciance, mais non sa féminité. Très vite, je fus embaucher à l'usine, à l'arrière pour soutenir nos soldats. J'étais fière et à la fois très anxieuse par ce rôle qu'il m'avait été donné. Je ne voyais pas comment bouger la courbe du temps par le biais d'une seule personne. Mais j'avais espoir de les revoir dans une autre vie, dans l'au-delà.

À la gare je fis de mon mieux pour ne pas craquer. Père m'avait appris à ne jamais me retourner. Jack disait marche et ne t'arrêtes pas. Quand a Georges, lui me disais de sourire qu'importe la douleur. Chacun avait sa vision du monde. Celle de Georges était plus proche du rêve. Il ne jurait que par cela à travers son art. Étant mon jumeau, nous vivions la même réalité.

Avant mon départ il m'avait offert une amulette avec une photo de famille. Nous nous étions fait tirer le portrait le jour de notre communion. Tous vêtus de blanc et heureux. Ce sera la dernière image que je garderais d'eux. Alors je ferais tout pour ne pas les décevoir, ni bousiller les espoirs qu'ils ont fondé en moi...

- Tu peux le faire. me dit Georges.

Il passa un boa autour de mes épaules et me servis un verre.

Je n'avais jamais bu d'alcool auparavant.

- 20 ans ça se fête !

Je recrachais la liqueur dans une cruche.

Décidément ce n'était pas fait pour moi. Boire ne me réussissais pas. S'il y avait bien une chose dans laquelle je n'excellais pas, c'était bien celle-ci. Enfin, il me redressa le menton du bout de ses doigts et planta ses yeux dans mon regard. Puis il dit avec une voix douce, semblable au velours.

- C'est comme ça que tu dois défier tes adversaires. Sur leur terrain de jeu, à la loyale. Mais ne baisse jamais les yeux devant quiconque ni ne leur tourne le dos. Quand ce sera la guerre, il te faudra choisir ton camp. Alors sois prête à sortir tes griffes et rugir !

Le petit oiseau s'envole du nid vers des horizons lointain. Il ne sait pas durant combien de temps la pénombre va encore planer au dessus de sa tête.

Au bout du tunnel résidait la lumière. J'y crois.

J'accélèrais le pas devant mon wagon.

Seulement au moment d'y monter, je me résignais et tournais le dos. Je posais ma valise au sol et m'agenouillais. Il fallait que je prie le Père Tout Puissant, une dernière fois.

" Ô seigneur remplis moi de grâce et donne moi ta protection. Protège ceux que j'aime du Diable. Libère les de ce mal. Amène".

Ma prière terminée je me remets en route.

Je restais silencieuse durant tout le trajet, comme si une boule invisible m'empêchait de ne dire mot. Tandis que le doute s'installait lentement en moi, je balayais du regard le paysage qui défilait à une vitesse grand V sous mes yeux. Autour de moi, il y avait beaucoup de femmes et enfants, parqués dans le wagon. Ils étaient eux aussi muet. Tous savions.

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⏰ Dernière mise à jour : Jun 24, 2023 ⏰

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L'amante du soldatOù les histoires vivent. Découvrez maintenant