Je te survivrai - One Shot

ONE-SHOT

Je te survivrai

Partie 1

Comment en étaient-ils arrivaient là ? Comment, après des années, ne restait-il plus rien ? Que c'était-il passé ? Eux qui avaient vécu toutes ces belles histoires, eux, qui, pendant près de dix ans, avaient partagé leurs vies. Que c'était-il passé ? Maintenant, chacun de leur côté, ils vivaient leur vie, sans se soucier de l'autre. Le cœur meurtri, ou avec quelqu'un d'autre. Leur vie commune n'était plus qu'un spectre de celle d'aujourd'hui. Une entité, et, souvent, les gens se demandaient si, un jour, ils s'étaient réellement aimés. Leurs enfants en souffraient, deux petits bouts qui n'avaient rien demandés. Ils s'étaient habitués, mais rien n'enlevait la tristesse qu'ils ressentaient. Le père avait refait sa vie. Il avait rencontré une femme, il ne s'était pas marié avec elle, mais vivaient ensemble. La mère était retournée dans le manoir familial, loin de toute cette rancœur. Mon dieu, qu'elle l'avait aimé, qu'elle l'aimait encore, mais il n'avait plus aucun regard pour elle et les seules fois où il osait poser ses yeux sur cette femme, une dispute éclatait, remettant en cause leurs loyautés. Et c'est une journée comme celle-là, une journée normale, que tout changea :

La maison était calme, plongée dans le noir, seule une forme sous une couette ondulait. Elle semblait vouloir sortir mais sans succès, voulant rester encore quelques instants dans ce doux cocon. Dans un effort surhumain la forme se redressa et en sortit un homme aux courts cheveux blonds, bâillant à s'en déchirer la mâchoire. Il se leva doucement et retira la couverture, découvrant sa nudité sans pudeur. À ses côtés, une femme dormait à poings fermés, de longs cheveux blanc rosé s'éparpillant sur le lit, il sourit. L'homme se dirigea donc d'un pas lent, dans la salle de bain. Il se lava rapidement et s'habilla avant de se rendre dans la cuisine faire chauffer le café. En attendant la fin de la préparation, il retourna dans la chambre et s'assit sur le bord du lit et détailla la femme à ses côtés. Qu'elle était belle, une vraie nymphe. Ses cheveux blanc rosé tombant sur sa poitrine, ce visage rond et si mature à la fois, elle avait un petit nez retroussé au bout légèrement rouge. Le souffle de la belle était régulier et calme. Il s'approcha de son visage et l'embrassa. Il la sentit sourire contre sa bouche et sans plus de cérémonie se releva, repartant dans la cuisine. Laissant son amante se rendormir.

Il prit le récipient contenant le liquide amer avant de s'asseoir sur un siège et de s'en verser une tasse. Il soupira. Cette maison était trop grande, trop calme, trop. Mais il n'avait pas eu le courage de la vendre. Trop de souvenir. Trop d'amours brisés, de disputes, trop de choses dont il ne voulait pas se séparer dont il avait peur de se séparer. Ça faisait combien de temps maintenant ? Cinq ans ? C'était long et pourtant .... Il se brûla avec sa boisson dans sa rêverie. Il s'injuria avant d'entendre la porte sonner. Il se gratta l'arrière de la tête, regardant la tâche qu'il venait de faire sur son t-shirt orange, et alla ouvrir au visiteur. Il tomba sur un de ses vieux amis. Ils se saluèrent et le blond ferma la porte derrière lui pour éviter qu'ils ne réveillent la femme.

« Salut mon pote ! Que me vaut l'honneur de ta visite ?

- Yo ! S'enjoua un homme d'une trentaine d'année deux marques rouges peintes sur le visage. Ce soir on fait une petite fête pour l'anniversaire de Chôji et on voulait t'inviter ! Même si, à ce que je vois, ta journée à bien commencée. Il désigna la tâche.

- Très drôle. Il soupira. Ce serait super ! J'y serai. Tu sais qui sera là ?

- Ouais : tout le monde !

- Donc elle y sera.

- Oui, elle aussi sera là, mais évitez de casser l'ambiance comme à chaque fois, sinon Chôji risque de le prendre mal. Le prévint-il.