Chapitre 43

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Je gare la voiture dans la cour de la maison de Marie, la mère de Louise. Il y a déjà une foule de voitures garées. Marie a invité beaucoup de monde, plus que prévu.

Louise et moi descendons de la voiture et récupérons nos bagages dans le coffre. J'attrape aussi le cadeau emballé que j'ai acheté pour Marie.

Nous faisons quelques pas vers la maison lorsque je vois Marie sortir en trombe pour courir à notre rencontre. Louise se jette dans les bras de sa mère et elles se font un long câlin avant de se faire la bise.

Marie nous accueille chaleureusement et nous conduit à l'intérieur. Tout est installé pour la soirée. Les meubles du salon ont été enlevés pour faire place aux tables de buffet disposées tout autour. Les invités se rassemblent en petits groupes, chacun ayant déjà un verre à la main. Je reconnais la plupart des personnes présentes à la soirée, la plupart sont des amis de Marie que nous avons en commun de l'université.

Mais je ressens un malaise en voyant tous ces gens. Je réalise que Louise et moi étions comme en dehors de la réalité et que nous avons peut-être dérivé. Mon regard croise celui de Louise et je sens qu'elle a la même réaction que moi. Derrière son sourire de façade, je sens son malaise. Cela me fait prendre conscience que ce qui se passe entre nous est peut-être plus grave que je ne le pensais.

Je rentre accompagné de Louise et j'aperçois certains de mes amis qui s'arrêtent de discuter pour nous accueillir. L'espace d'un instant, j'ai peur qu'ils puissent se douter de quelque chose entre Louise et moi, mais ils nous accueillent simplement par des embrassades et des bises.

Nous nous mêlons rapidement à la foule. Je prends une coupe de champagne et commence à discuter avec des amis de promos tandis que Louise rejoint un groupe de jeunes de sa génération, la plupart sont les enfants de nos amis présents.

La soirée se déroule bien, l'ambiance est bonne, et Marie semble ravie d'avoir tous ceux qu'elle aime réunis pour son anniversaire. Plus la soirée avance et plus le DJ augmente le volume de la musique.

Malgré le plaisir de retrouver beaucoup de vieux amis, je n'arrive pas à rester concentré sur les conversations et l'ambiance. Je suis préoccupé d'être percé à jour et surtout obnubilé par Louise. J'ai passé toute la soirée à la chercher du regard chaque fois qu'elle sortait de mon champ de vision. J'ai l'impression qu'elle pourrait m'échapper loin de la protection de ma maison. J'ai peur de la perdre, et je sais que c'est une pensée complètement irrationnelle, mais je n'arrive pas à la sortir de ma tête.

Le pire dans tout ça, c'est que malgré elle, elle arrive à me rendre jaloux. Depuis le début de la soirée, je remarque deux jeunes hommes qui tournent autour d'elle, insistant. Je vois bien qu'ils sont intéressés, et cela me dérange. Même si elle ne fait rien pour les aguicher, je lui en veux de ne pas les repousser plus fermement.

Je compte sur mon self-control pour ne rien laisser paraître de mon agacement, mais plus la soirée avance, plus il devient difficile de le garder. Ce soir, Louise est vraiment belle. Elle s'est maquillée et habillée pour l'occasion et le résultat est tout simplement magnifique. Elle me fait fondre comme jamais. Malheureusement, je ne suis pas le seul à être attiré par elle. Tout au long de la soirée, j'ai vu d'autres hommes la regarder, la détailler, la mater. Parmi eux, ces deux jeunes qui commencent sérieusement à m'énerver.

Alors que Louise est en grande conversation avec une cousine, je vois le plus grand de ces deux jeunes poser discrètement une main sur le bas de son dos avant de lui glisser un message à l'oreille. Instinctivement, je serre mon poing. Louise réagit en écarquillant les yeux et en faisant non de la tête. Je suis persuadé qu'il vient de lui faire des avances. En même temps, je me dis qu'il a raison de tenter sa chance, j'aurais fait exactement la même chose à sa place. Mais je ne sais pas pourquoi, cette scène a le don de m'énerver. C'est comme si je découvrais pour la première fois le sentiment de la jalousie.

Soudainement, la musique devient plus forte, annonçant le début de la piste de danse. La majorité des invités se dirigent au milieu de la pièce pour danser.

Je reste en retrait, une coupe de champagne à la main, pour observer la scène. Le petit groupe de Louise se dirige également vers la piste de danse. Discrètement, je les observe, mais mon attention est en réalité focalisée sur Louise. Je la vois s'amuser, sourire et rire avec ses cousines et amis. Je sens qu'elle est heureuse.

L'espace d'un instant, je me dis que tout est normal, rien n'a changé. Comme si nous n'avions rien fait, comme si nous n'avions franchi aucune limite. Je me sens soudain plus léger, j'ai même l'impression de la voir plus épanouie qu'avant, plus heureuse, plus légère.

Alors qu'elle danse sur la piste, nos regards se croisent et Louise me fait un petit clin d'œil en me tirant la langue. Qu'elle est taquine ! Je lui souris, complice, avant de me reconcentrer sur mes conversations.

Un peu plus tard dans la soirée, j'ai besoin de prendre l'air et je me dirige vers la terrasse. C'est là que Marie, la mère de Louise, me rejoint.

Alors que je suis sur la terrasse en train de respirer un peu, Marie me rejoint.

(Marie) - Ca va Marc ?

(moi) - Oui, super. J'avais besoin d'air, il fait trop chaud dans la maison.

Elle rigole.

(Marie) - Oui, je te le confirme. Il y a trop de monde qui se dépense.

Je souris à sa remarque. Elle hésite un instant puis me demande :

(Marie) - Alors, tout va bien avec Louise ? Elle t'aide comme il faut ? Et ses leçons ? Elle progresse ?

Je la regarde droit dans les yeux et souris de nouveau.

(Moi) - Tout va bien, Marie. C'était compliqué au début, mais Louise apprend vite. Elle est devenue beaucoup plus sérieuse qu'à son arrivée. Concernant ses leçons, je devais justement t'en parler. Je pense qu'elle a trouvé sa voie car elle est vraiment douée. Je pense que ce serait du gâchis de l'inscrire dans une fac banale près de chez vous. Elle a largement le niveau pour les grandes facs parisiennes.

Marie paraît un peu choquée et réfléchit quelques instants.

(Marie) - Tu crois ? Mais comment on va faire ? Les inscriptions sont terminées et je ne sais même pas comment la loger...

Je la regarde avec gravité.

(Moi) - Écoute... J'ai justement quelque chose à te proposer pour le bien de Louise. Je peux trouver une solution pour tes deux problèmes... Premièrement, je n'aurais aucune difficulté à la faire entrer à la Sorbonne. Je connais du monde et je sais que je ne prends pas de risque pour ma réputation au vu du niveau de Louise. Deuxièmement, pour le logement... Et bien, tu connais mon appartement. Je n'aurais pas de difficulté pour héberger Louise le temps que vous trouviez une solution, voire même le temps de ses études si tout se passe bien.

Elle réfléchit.

(Marie) - Marc, tu me fais douter. Ta proposition est tentante si tu me dis qu'elle a autant de potentiel. En tout cas, merci beaucoup pour tout le soutien que tu apportes à Louise. Et elle, elle en pense quoi ?

(Moi) - Louise attend de savoir ce que tu en penses.

(Marie) - Il faut que son père et moi en parlions avec elle avant de prendre une décision. Mais si tu penses que c'est le mieux, moi je veux ce qu'il y a de mieux pour elle.

Nous sommes interrompus par des appels dans la maison. C'est l'heure du gâteau, et Marie est demandée.

Elle part rejoindre ses invités dans le salon, et moi, je reste sur la terrasse pour réfléchir à ce que je viens de faire. Ai-je pris la bonne décision en m'engageant autant avec Louise ? Marie ne va-t-elle pas se douter de quelque chose ?

Mais je n'ai pas menti. Louise a réellement du potentiel, et je pense que c'est la meilleure chose pour elle de venir avec moi à Paris.

Une assistante Particulière 🍋Où les histoires vivent. Découvrez maintenant