Il fut alors décidé que les deux amants quitteraient immédiatement Paris. Olympe se rendit chez une commerçante pour échanger sa robe sophistiquée contre une plus modeste, espérant passer plus inaperçue. Les deux jeunes gens se mirent en route. Ils se tenaient la main. Olympe vérifiait nerveusement, à chaque coin de rue, qu'on ne les suivait pas. Ronan lui, se trouvait bien plus détendu que son amante et essayait tant bien que mal de rassurer la jeune femme.
Il purent quitter la capitale sans difficulté, mais fatigués d'avoir marché toute la journée durant, il décidèrent de se reposer aux alentours d'une vieille ferme. Olympe voulut acheter un cheval aux fermiers pour rendre leur fuite plus aisée. Cependant, les paysans furent en mesure de ne lui échanger qu'une vieille jument fatiguée contre ses boucles d'oreilles serties de diamants.
Une fois sortie des négociations avec les fermiers, la jeune femme courut rejoindre son amant. Ils dormirent blottis l'un contre l'autre, à même le sol.
Le matin, ils décidèrent de reprendre leur route. Ronan aida la noble à enfourcher la vieille monture et monta ensuite. Olympe parut enfin se détendre alors qu'ils s'éloignaient de plus en plus de Paris.
Ils arrivèrent sur un chemin de campagne, cependant celui-ci était bloqué par quelque problème. Aussi, plusieurs paysans devant les deux amants étaient forcés d'attendre. Ronan descendit de la monture, intima à Olympe de ne pas bouger et alla s'enquérir auprès de l'homme de devant eux de la situation.
«Bonjour monsieur, veuillez m'excuser mais savez-vous ce qu'il se passe ?
-Tu n'es pas au courant, gamin ? s'étonna l'homme, le ton un peu moqueur. Ils recherchent une demoiselle noble qui se seraient amourachée d'un révolutionnaire.
-Et pourquoi la cherchent-ils ? s'inquièta Ronan
-Parce qu'elle est promise à un comte, pardi ! Et je pense qu'ils veulent également la peau d'ce révolutionnaire. Je suis pas contre le changement, mais je risquerai pas ma vie pour ça !»Le jeune homme retourne voir Olympe. Il était inquiet : ses mains tremblaient, il marchait d'un pas rapide.
«Nous devons emprunter une autre voie, déclara Ronan, les soldats de Peyrolles sont déjà à notre recherche.
-Si nous partons maintenant cela pourrait paraître suspect. Ils sont à la recherche d'une noble avec un paysan, pas de deux paysans. Fais moi confiance, mon amour. Tout va bien de passer.
-J'aime ton assurance, Olympe, mais je souhaiterais être aussi confiant que toi.
-Monte derrière moi, ils approchent ! lui ordonna la jeune noble, apercevant les soldats qui se dirigeaient vers eux.»Les hommes, arrivés à leur niveau, se mirent à les étudier en détail. Ils s'attardèrent sur les traits de leur visage. Une fois qu'ils les eurent observer plusieurs longues minutes, un des soldats demanda à Ronan :
«Quel est ton nom, paysan ?
-Je me nomme Henri Moulin, et voici ma fiancée Jeanne Bertrand, répondit Ronan avec assurance
-Peux-tu prouver ce que tu dis là ?
-J'ai peur que non, monsieur. Nous étions seulement partis faire une promenade. Il me semble, qu'à tort, j'ai pensé que je n'aurai nullement besoin d'affirmer mon identité.
-Bon, puisque qu'aucun de vous deux n'est en mesure de confirmer son nom, nous allons devoir vous emmener auprès de monsieur le comte de Peyrolles.»Olympe se sentit pâlir. Ronan posa une main protectrice sur celle de son amante. Le paysan garda la tête haute et acquiesça avec assurance devant les soldats.
Ils se mirent en route. Un cavalier de Peyrolles commençait la marche, deux autres la fermait. Les deux amants se trouvaient au milieu d'eux, à une distance qui leur permettait de parler à voix basse sans être entendus.
«Tu sais comment ça va se passer si nous arrivons devant lui, murmura Olympe, une pointe de colère dans la voix.
-Oui, je le sais...
-Comment peux-tu te résigner si vite !
-Je ne veux pas qu'il t'arrive malheur mon amour, alors si pour cela je me dois de mourir, alors qu'il en soit ainsi.»Le reste du trajet se passe en silence. Ils étaient de retour dans la capitale et se trouvaient désormais en face de la demeure du comte. Ronan sauta de sa monture et aida ensuite son amante à en descendre. Ils passèrent les portes d'entrée, puis furent conduit dans le bureau du noble. Dès que ce dernier aperçut sa promise il ordonna qu'on les laisse seuls.
«J'ai failli ne pas vous reconnaître, belle Olympe, accoutrée de la sorte, s'amusa le comte
-Il en aurait été assurément très fâcheux, n'est ce pas ? cracha-t-elle
-Vous devez être ce révolutionnaire, demanda le comte, ignorant ce que la jeune noble venait de dire
-N'est ce pas évident ? rigola le jeune paysan, serrant dans la sienne la main de son amante
-Olympe, pensiez-vous vraiment pouvoir vous enfuir ? Avant que vous ne posiez votre flot de questions habituelles, laissez moi vous expliquer. Je vous ai fait suivre, n'ayant aucune confiance en vous naturellement. Quand vous avez passé les portes de la ville j'aurai pu vous arrêter sur le champ mais j'ai préféré vous laissez y croire encore un peu...
-Pour mieux anéantir mes espoirs, compléta avec rage la jeune femme
-Je vous laisse libre de l'interpréter comme bon vous semble, ma chère. Mais tout à une fin, n'est-ce pas ?»Le comte sortit d'un tiroir de son bureau une arme à feu et mis en joue le paysan.
«Il est maintenant temps pour vous de faire vos adieux, belle Olympe, à ce révolutionnaire, s'exclama avec une joie mauvaise le comte pendant que la jeune noble se jetait au coup de son amant.
-Une vie sans toi n'est plus une vie, je...»Les dernières paroles de la jeune femme furent dites si basse que seul le jeune paysan put les entendre. Celles-ci parurent l'inquiéter au vu de l'expression de terreur qui était apparue sur son visage. Le comte regarda, sans comprendre, la jeune femme, essayant de savoir ce qu'elle avait pu dire à son amant. Cette dernière le regarda avec défiance, et l'instant d'après, le noble appuya sur la détente.
La balle s'était logée en plein cœur, ne laissant aucune chance de survie au jeune homme. Olympe s'était approchée du corps inerte au sol avec calme et l'avait embrassé une dernière fois. Sans pleurer elle s'était relevée, faisant face au comte.
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La Guerre Pour Se Plaire
FanfictionRonan est un paysan et un révolutionnaire. Olympe est une noble au service des princes. Ils n'ont rien en commun et pourtant leur amour est si évident. Mais dans l'an difficile qu'est l'an 1789, ils devront faire face à bien des tourments pour vivre...