Olympe fut reconduie chez elle. Là elle put se débarbouiller et se changer. Un peu plus tôt, encore dans le bureau du comte, celui-ci lui avait annoncé que leur mariage aurait alors lieu une semaine plus tard.
Durant cette semaine, Olympe resta cloîtrée dans sa demeure. Cependant, son comportement inquiéta son père : en effet elle semblait anormalement réjouie à l'idée de son futur mariage et ne paraissait en aucun point attristée de la perte de son amant. Elle refusa néanmoins toutes visites et passa des heures dans la bibliothèque.
C'était enfin le grand jour, celui où Olympe allait devenir l'épouse d'un homme qu'elle abhorrait. Elle avait passé des heures à se préparer et était enfin prête.
Le lieutenant de Bastille avait amené sa fille devant l'église mais la futur mariée avait insisté pour marcher jusqu'à l'autel seule. Olympe avait attendu que tous les invités fussent installé pour entrer dans le bâtiment. Elle commença à se diriger vers l'autel, les mains dans le dos, semblant dissimuler quelque chose. Elle avançait à pas lents, s'assurant d'être vue par tous, tout en souriant. Elle arriva enfin devant le prêtre et son futur époux. Elle regarda ce dernier sans perdre son sourire.
Le prêtre commença son discours. Olympe découvrit l'objet qu'elle cachait derrière son dos : un couteau. Elle le manipula de manière à ce qu'il restât invisible pour les invités. Elle s'entailla l'index gauche, une goutte de sang vint s'écraser au sol, dans son dos. Par un besoin inexpliqué, elle saisit la lame du couteau dans le paume de sa main et, d'un geste sûr, s'ouvrit la main.
L'ecclésiastique en vint à la question tant attendue : il se tourna vers le comte.
«Monsieur le comte de Peyrolles, voulez-vous prendre pour épouse mademoiselle Du Puget, ici présente ?»
Avant qu'il n'eût le temps de répondre, de sa main blessée, Olympe sortit l'arme de son dos et l'enfonça, un large sourire aux lèvres, dans l'estomac du comte. Les invités, bien trop surpris, ne parvinrent pas à l'arrêter. La jeune femme retira d'un coup la lame et se mit à rire, puis à pleurer sans cesser de rire. Elle planta alors le couteau dans sa gorge et s'écroula, un sourire effrayant plaqué sur le visage. En rendant son dernière souffle, le comte entendit les dernière paroles dites par la jeune femme au révolutionnaire avant qu'il ne mourût. «Je te rejoindrai très bientôt.». Il comprit alors que son obsession pour Olympe, avait causé sa perte.
VOUS LISEZ
La Guerre Pour Se Plaire
FanfictionRonan est un paysan et un révolutionnaire. Olympe est une noble au service des princes. Ils n'ont rien en commun et pourtant leur amour est si évident. Mais dans l'an difficile qu'est l'an 1789, ils devront faire face à bien des tourments pour vivre...