Chapitre 12

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Shoto, un homme terre-à-terre

Cet aparté intime avec (t/p) avait levé un bon nombre de mes inquiétudes. Je savais qu'elle m'avait évité par un souci de gêne et non pas d'un problème entre nous. Je me sentais plus léger et je rentrais, serein, chez moi. Mais, alors que je me voyais libéré de mes problèmes, d'autres remords émergèrent dans ma tête. Il y avait une chose qui persistait en moi et qui ne voulait s'en aller, qui me titillait et j'y pensait tout le week-end.

J'avais dû repasser toute cette journée peu ordinaire dans mon esprit pour trouver un plan. Le problème qui m'irritait était dû à ce... ce face à face avec elle, qui était devenu un genre d'escapade privée et secrète, que je ne pensais jamais vivre... En tous cas pas avec une fille.

Je ne regrettais pas ce qui était arrivé ce jour-là, mais les évènements amenaient à dire une chose. Une chose que je semblais ignorer, ou alors que je ne voulais pas admettre. Une chose qui me semblait ésotérique et inavouable. Je semblais la repousser, l'oublier, l'enfouir sous d'autres idées anodines. Alors que c'était bien là.

Cela ne voulait dire qu'une seule chose, que je l'aimais...

Et je conjecturais que c'était réciproque. Car si ce ne l'était pas, tout ma vision, toute mon opinion au sujet de (t/p) allait être bouleversée. Puisqu'elle aussi s'était avancée et avait posé ses lèvres sur les miennes, c'est qu'elle aussi devait avoir une once d'estime et d'amour pour moi.

Mais alors pourquoi n'avais-je pas compris cela après le tournoi ? Sûrement parce-que je ne considérais pas ce baiser-là de la même façon que celui de vendredi. J'avais conclu qu'il ne s'agissait que d'arrêter la situation qui dégénérait, et qu'il n'y avait aucun sentiment derrière. Alors que pourtant, aujourd'hui je me demande ce qu'il serait arrivé s'il ne s'agissait pas d'elle. Si c'était Yaoyorosu par exemple... Toutes ces pensées concluaient que le jour du championnat, quand j'avais embrassé (t/p), il y avait bien une attirance inavouée et inconnue derrière.

Ce premier point étant compris, cela en amenait un autre aussi assez compliqué. Si la vie reprenait normalement et tout simplement, comme si ce jour n'eut jamais existé, je ne ferais que mérité les petits surnoms de mes frères et sœurs. Certes, et je me sens bête en l'avouant, je n'ai jamais embrassé personne d'autre avant, mais le terme « coureur de jupons » serait justifié. Car je gardais encore du recul. J'avais vu durant le collège un beau nombre de couples se briser car ils s'étaient jetés à pleine vitesse dans les folles exaltations et les multiples délices de l'amour.

Là où je veux en venir, c'est que si nous nous étions embrassés dans un placard à balais, l'un sur l'autre, cela ne pouvait être ignoré de nous deux. Un coureur de jupons et justement une personne qui s'engage à la va vite dans une relation mais qui après un ou deux baisers coupe court à celle-ci... Enfin c'est la définition que je m'en suis fixé.

Les derniers évènements sous entendent que moi et (t/p) sommes... enfin... que nous sommes devenus plus que des camarades.

Cela va même jusqu'à dire que nous entretenons une relation... Et je ne veux pas m'engager dans une aventure... amoureuse, sans en comprendre les conséquences. Et puis, en y réfléchissant bien, on se connait très peu tous les deux. C'est étrange mais c'est la vérité.

Je voulais apprendre à la connaitre, afin d'en avoir le cœur net. Je compris donc qu'il n'y avait qu'une chose à faire, qui me semblait d'abord banale, mais qui, je le découvris plus tard, allait me ronger. Je devais l'inviter à un rencard.

Mais je n'avais jamais avant invité quelqu'un à un rencard, je savais dans un ensemble très vague ce en quoi cela consistait mais pour un premier rencard, je ne savais pas quoi préparer.

Je me mis donc en quête, samedi et dimanche, d'idées pour mon rendez-vous à venir.

Je commençais par chercher sur internet une liste de choses qui étaient généralement organisées durant des rencards :

Les gens s'invitaient au café ou au restaurant, au théâtre, en balade dans un parc, à un concert ou ailleurs... Mais rien de tout ce que je pus trouver ne m'éclaira grandement. Je me souvins alors de ce film qu'avait évoqué Kirishima dans les couloirs du lycée, vendredi. Il l'avait appelé « Derrière le masque ».

Je fis d'autres recherche sur ce film et, en effet, je découvris qu'il était sorti récemment et que pourtant, déjà, il recevait de très bonnes critiques. Je lus rapidement le résumé de l'histoire qui était accrocheur. N'ayant pas de meilleures idées, je choisis de préparer une sortie au cinéma.

Ensuite j'observais la météo de la semaine. Il était censé pleuvoir mercredi après-midi. Nous pourrions aller voir ce film puis boire quelque chose dans un café.

Mon plan tout échafaudé dans ma tête, j'attendis la reprise des cours.


Bandeau immaculé  (Shoto x reader) (lemon)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant