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Il venait de terminer son premier cours de l'année en tant que professeur. Il n'avait pas remis les pieds à Poudlard depuis tant d'années qu'il avait été un peu déphasé au début mais toutes ses angoisses s'étaient envolées en croisant un regard vert qu'il ne connaissait que trop. Harry Potter, fils de James et Lily, n'avait rien à envier à ses parents. Il ressemblait tellement à James, physiquement, mais avait hérité de sa mère le magnifique vert de ses yeux qui avaient fait craquer James dès qu'il l'avait vu. Ce premier cours avait été riche en émotion, partagé qu'il était entre le bonheur de revoir Harry et la tristesse du souvenir de ses amis disparus.

D'un mouvement de baguette, il réorganisa la salle de classe, quelque peu dévastée après les multiples tentatives échouées de ses élèves pour réaliser le sort qu'il leur avait demandé d'exécuter. Il consulta un instant le programme de cours que le professeur McGonagal lui avait remis la veille au soir. Son prochain cours serait avec des élèves de première année de Serdaigles et de Gryffondors. Ces derniers arrivèrent quelques minutes plus tard et lorsqu'ils furent tous installés, il se leva.

Chers premières années, bonjour à vous tous. Je suis le professeur Lupin et je vous initierais cette année à la défense contre les forces du mal. A présent, si vous pouviez sortir vos baguettes, je vais vous montr…

Il fut arrêté dans son discours par le bavardage de deux fillettes installées au fond de la classe. Des Gryffondors visiblement, conclue t-il en voyant leurs cravates rouge et or. Réalisant que la salle était soudainement devenue silencieuse, elles se tournèrent vers leur nouveau professeur et croisèrent son regard amusé.

Je me doute que ce que vous avez à vous dire doit être relativement important à vos yeux, mais je vous rappelle, mesdemoiselles, que vous êtes actuellement dans une salle de classe. Comme je m'en voudrais de devoir vous infliger une retenue dès le premier jour de classe, nous allons en rester là et je vous prierais désormais de faire silence, mesdemoiselles… ?

Soket et McGor, lui répondit la brunette tandis que la blondinette baissait le regard vers son bureau, devenu soudain des plus intéressants.

Il resta un instant interdit, la fixant étrangement, puis reprit son cours comme s'il ne s'était rien passé. Se pourrait-il que… ?

La journée était enfin finie et il avait pu regagner ses appartements. Fébrilement, il fouilla parmi les quelques photos qu'il avait emportées avec lui et trouva celle qu'il cherchait. Il l'avait prise pour les un an de Harry à la demande de James qui souhaitait immortaliser cet événement qu'il jugeait hautement important. Sur la photo, racornie par endroit, James et Lily enlaçaient leur fils tandis que Sirius attirait dans ses bras une jeune femme brune qui, de toute évidence, aurait préféré rester hors de l'image, mais qui, bon gré mal gré, accepta de poser pour la photo. Peter était une fois de plus absent. Rémus se souvint qu'ils étaient tous persuadés que leur ami avait rencontré quelqu'un et qu'il craignait de la présenter aux autres maraudeurs. Retournant le cliché, il lu rapidement les noms qui s'y trouvaient inscrits et trouva celui qu'il cherchait. Morgane McGor. McGor, le même nom que celui de la fillette de son cours. Morgane McGor, la petite-amie de Sirius lorsqu'il avait été enfermé à Azkaban, lorsque James et Lily étaient morts, précédant de peu ce pauvre Peter. Il calcula rapidement. La petite avait obligatoirement onze ans puisqu'elle venait d'intégrer Poudlard. Pratiquement deux ans de moins que Harry, ça pouvait parfaitement coller. Il retourna de nouveau la photo et contempla un instant les visages qui lui souriaient. Il ne pouvait le nier, elle lui ressemblait beaucoup. Même regard fier et arrogant, même chevelure ondulée, même prestance et courage. Une gryffondor qui plus est, avec quelques petites choses pourtant de sa mère, la couleur des yeux, des cheveux. Il devait en avoir le cœur net, il fallait qu'il sache. Cassandra McGor était-elle comme il le pensait la fille de Sirius Black, son ami de toujours, le traitre qui avait brisé sa vie en vendant ses amis ?

Le repas venait de commencer dans la Grande Salle lorsqu'il y pénétra. D'un regard, il chercha la fillette qu'il aperçu à la table des rouges et or, en train de plaisanter avec ses amis. Il s'approcha d'elle, il fallait qu'il lui demande ne serait-ce que le prénom de sa mère, ou alors qui était son père, mais il ne s'en senti pas le courage. Que lui répondrait-il s'il s'avérait qu'elle était bien la fille de Sirius mais que Morgane ne lui en ait jamais parlé ? Pourrait-il lui dire que son père était un traitre, que par sa faute, des gens étaient morts et avait fait d'un enfant innocent, son propre filleul, un orphelin ? Il continua donc son chemin vers la table des professeurs et prit son repas avec ses collègues, puis reprit le chemin de ses appartements au 5ème étage. Lorsqu'il y arriva, il vit que le professeur Dumbledore l'attendait devant la porte, un sourire aux lèvres.

-Que me vaut l'honneur professeur Dumbledore ?

- Je vous l'ai déjà dit, Rémus, appelez-moi Albus, je vous en prie. Nous sommes collègues désormais, je ne suis plus votre professeur depuis de nombreuses années. Mais racontez-moi plutôt cette première journée… Ce poste vous convient-il mieux que vous ne l'auriez cru ? Demanda le plus âgé après être entré dans la petite pièce qui servait de salon.

- Je ne vous remercierais jamais assez de m'avoir offert ce poste, prof... Albus. Mais je vous en prie, installez-vous, lui proposa t-il en indiquant de la main le fauteuil le plus proche. A vrai dire, ma journée a été…comment dire….riche en émotions si je puis me permettre.

- J'imagine que revoir Harry, dans des conditions moins extrêmes que celles du train, a du faire remonter en vous de nombreux souvenirs.

- C'est vrai, je ne peux le nier… Mais, à vrai dire, ce n'est pas tant le fait de revoir Harry qui m'a perturbé…

- Miss McGor peut être…

- Comment… Rémus s'arrêta brusquement en voyant le sourire de son ancien professeur. Elle serait donc la fille de…

- De Sirius Black, effectivement. L'unique héritière de cette ancienne famille si tant est qu'elle soit reconnue comme telle un jour…Ce qui parait fort peu probable à l'heure actuelle vu que son père est emprisonné à vie et sa mère décédée.

- Morgane est morte….Quand ?

- I ans. Peu après les 8 ans de Cassandra. Un cancer je crois. Cassandra a été élevée comme une enfant moldue jusqu'à ce que je vienne lui proposer une place ici. A ce que m'ont dit ses grands-parents, Morgane n'a jamais parlé du père à quiconque, pas même à sa fille. Vous n'êtes pas étranger à cela, n'est-ce pas ?

- J'ai effectivement été la prévenir pour tout ce qui s'était passé cette nuit-là. Il est concevable qu'elle n'ait plus voulu entendre parler de lui après ça. Mais jamais elle n'a mentionné être enceinte.

- Et pourtant, Miss McGor est bel et bien la fille de Sirius, j'en suis formel. Tout comme Mr Olivander qui a reconnu en elle la magie des Black. Dumbledore suivit du regard son ancien élève qui arpentait la pièce d'un pas nerveux.

- Albus, pensez-vous que Sirius soit au courant de la grossesse de Morgane ? Se pourrait-il qu'il recherche aussi son enfant ?

- J'en doute….Jamais il n'a mentionné durant toute sa rétention qu'il aurait un héritier, même durant ses plus fulgurants accès de folie. Il ne serait cependant pas totalement incongru de surveiller également cette jeune fille en plus de Mr Potter. J'ai déjà donné mes instructions aux autres professeurs, sans toutefois leur en expliquer la raison… Et je crois également bon de ne pas lui parler de son père, surtout par les temps qui courent. Plus tard, qui sait comment évolueront les événements… Nous devrons peut être reconsidérer la question… Quoi qu'il en soit, Rémus, ne vous inquiétez pas trop pour le sort de Miss McGor. Elle semble très bien s'acclimater à sa nouvelle maison, raisonna t-il en se levant du fauteuil et en se dirigeant vers la porte. Passez une bonne nuit.

Cette nuit-là, Rémus dormit peu. De nombreux souvenirs se mélangeaient dans son esprit, se confondant parfois avec les nouvelles informations qu'il avait découvertes. Comment Sirius, son séducteur d'ami aurait-il régit en apprenant qu'il allait devenir père ? Aurait-il malgré tout trahit ses meilleurs amis, son frère de cœur ? Les aurait-il malgré tout vendus au Seigneur des Ténèbres ? Ces réponses n'auraient malheureusement jamais de réponse…



-beachhouse

𝐋𝐀 𝐅𝐈𝐋𝐋𝐄 𝐃𝐄 𝐒𝐈𝐑𝐈𝐔𝐒 𝐁𝐋𝐀𝐂𝐊. ron weasleyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant