Le pouvoir convoité

Chapitre X :

Je remontai sur le terrain, mais cette fois, je ne voyais plus la foule qu'il y avait autour de moi, les gens qui criaient ou le regard des spectateurs. Tout ce que je voyais, c'était ses yeux qui me fixaient. Je ressentais ses lèvres se poser, délicatement, sur les miennes, sa main sur ma joue, mais j'entendais surtout sa voix qui me disait que je pouvais le faire. La prestation se déroula rapidement et sans aucun faux pas. Tout le monde applaudit, c'est là que je compris qu'on avait fini.

Après cela, nous sortîmes du terrain pour laisser place à nos joueurs et à ceux de l'équipe adverse. Quand Tyler monta pour jouer le match, il laissa sa main frôler la mienne ce qui me fit sourire.

Lorsque l'arbitre siffla le début du match, tout le monde hurlait pour son équipe. Moi, je me dirigeai vers les gradins pour rejoindre ma mère. Elle avait gardé une place pour moi.

— Tu as été fantastique, ma chérie ! s'enthousiasma-t-elle quand elle me vit arriver.

— Merci, maman, mais tu n'as pas dû voir grand-chose puisque j'étais derrière les filles...

— Non je te voyais bien, et tu as été super ! Et au fait, quel est le numéro du charmant jeune homme de ce matin ?

— Maman... il s'appelle Tyler et non « le charmant jeune homme », et c'est le numéro 17.

— Le 17, d'accord. Comme ça je sais qui je dois supporter !

— Tu peux aussi supporter toute l'équipe et pas juste Tyler, tu sais ?

— Oui, mais c'est ton ami, alors voilà.

— OK, maman, si tu veux.

On s'installa et l'on regarda le match. Quand je vis les premières actions, je me dis que ce sport était extrêmement dangereux : la façon dont les joueurs se poussaient juste pour une balle et encore, se « pousser » est un euphémisme pour décrire les coups qu'ils se donnaient... Je ne comprendrai jamais comment on peut vouloir faire ce sport. Et puis, quand je vois Tyler... c'est sûr, il est musclé, mais comment est-ce qu'il fait pour survivre à tous ces coups ? C'est un peu la cible principale, j'ai l'impression. Lucas lui lançait presque tout le temps la balle et du coup, tout le monde se jetait sur lui. Le pauvre...

Après une heure de ce massacre, l'arbitre sonna la mi-temps.

— Maman, je dois y aller, je reviens après.

— OK ma puce, je ne bouge pas d'ici. Ou peut-être en fait, car j'ai très, très envie de popcorn.

— D'accord maman.

Comme moi, le sucre était le péché mignon de ma mère !

Elle et le sucre c'est un grand amour. Pendant qu'elle allait chercher son encas, je descendais pour remonter sur le terrain et refaire une danse pour soutenir nos joueurs. Après cela, nous allions dans les vestiaires pour nous rafraîchir un peu.

— C'était génial les filles, il ne nous reste plus qu'une prestation quand le match sera fini et on aura tout déchiré. Je suis fière de vous ! dit Bianca.

Tandis que je buvais un peu d'eau, Roxanne arriva et s'assit à côté de moi.

— Après le match, on va camper dans la forêt. Tu voudrais venir avec nous ? me demanda-t-elle.

— Oh oui, il faut juste que je prévienne ma mère et je viendrais avec vous. J'adorais la forêt, cela avait toujours été un endroit où je me sentais bien...en habitant à New York, je n'avais pas la chance de souvent m'y rendre, mais à chaque fois que j'y allais, je passais un moment calme et tellement relaxant.