Chapitre VII :

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— Ce n'est peut-être pas toi qui l'as lancée, mais c'est bien toi qui étais dans sa trajectoire, enchérit-il.

— Tu vas chercher loin là juste pour ne pas dire que c'est toi qui me suis partout.

— C'est vrai, je n'aime pas admettre que j'ai tort.

— Oh ! Monsieur a des défauts ! Je lui souris et il fit pareil. Son sourire était tellement sincère et beau.

— Tout le monde a des défauts. L'être parfait n'existe pas, termina-t-il tout en retrouvant son sérieux.

Nous restâmes quelques instants sans rien dire à se regarder dans les yeux. Son regard était très insistant, j'avais l'impression qu'il essayait de lire en moi. Je sentis mes joues chauffer et devenir rouges.

— Tu viens d'où ? me demanda-t-il, brisant le silence et le malaise qui s'étaient installés.

— Euh de New York, pourquoi ?

— New York... Juste que tu sembles... spéciale.

— Ah bon ? On ne m'avait jamais dit cela.

On peut ajouter « bizarre » à sa liste de défauts...

— Tu veux venir avec nous au « Sun Coffee » ? On va aller manger un truc, les autres m'attendent.

— Si ça ne prend pas trop longtemps, oui, mais j'ai mon bus à 16 heures.

— Ne t'en fais pas, je te ramènerai en voiture si tu rates ton bus.

— Alors je viens avec plaisir !

— Allez alors, avant que mes amis ne commencent à râler, car je prends trop longtemps.

On quitta l'école en passant par la porte de derrière. Je ne savais pas, mais il y avait un parking pour les voitures des élèves. On marchait dans celui-ci et Tyler fit sonner sa voiture avec sa clé. Je pensais que, étant donné que ce n'était encore qu'un étudiant, sa voiture serait petite et un peu abîmée, mais à ce que je pouvais constater, ses parents devaient avoir les moyens : il avait une vieille voiture un peu comme celle de Dominic Toretto dans Fast and Furious, mais au lieu d'être noire, elle était blanche avec des bandes noires.

— Je ne m'y connais pas trop en voiture, mais ça, dis-je en montrant le bolide dans lequel il montait, ça c'est de la voiture !

— C'est une Ford Mustang de 1967 pour les connaisseurs, un vrai petit bijou, me répondit-il en passant sa tête par la fenêtre ? Tu montes ou tu comptes y aller à pied ?

Il démarra le moteur et le fit rugir.

Je me précipitai de monter à l'intérieur, et à peine avais-je fermé la porte qu'il démarra. J'envoyai un message à ma mère pour la prévenir que je ne rentrerais pas en bus et peut-être aussi plus tard que d'habitude. Sur le chemin, aucun de nous ne prononça un mot, mais par chance, le trajet fut court.

— Et voilà, mademoiselle Sanchez, vous êtes arrivée à destination. Il arrêta le moteur et sortit de la voiture, je fis donc de même.

Il s'était garé devant un petit bâtiment assez vieux. Il était brun et au-dessus de la porte principale, une pancarte « Sun Coffee » était accrochée. En entrant, tout l'intérieur était en bois. Il y avait plusieurs tables avec des chaises sur lesquelles était posé un menu. Les rideaux étaient d'une couleur vert sapin. Au centre de tout cela, il y avait un grand bar où plein de gens étaient réunis. Ils regardaient la petite télé qu'il y avait sur le mur, sûrement la diffusion d'un match de football.

Je continuai de suivre Tyler qui se dirigeait à l'arrière du petit café. Il poussa la porte et laissa place à une grande terrasse ouverte.

Hey, ça y est, tu es enfin là ! cria une fille aux cheveux blonds.

En m'approchant, je remarquai que cette fille était Roxanne. À côté d'elle, il y avait Bianca qui était assise sur les genoux d'un gars que je n'avais pas encore rencontré : il avait les cheveux brun très foncé à la limite du noir et ses yeux étaient bleus, pas comme ceux de Tyler ou de Roxanne, les leurs étaient très clairs.

— Ouais, j'ai amené quelqu'un. Malia, mes potes, mes potes, Malia ! Il les rejoignit, prit une chaise et s'assit.

— Salut, dis-je timidement.

— Ah bah, comme on se retrouve, me répondit Bianca. Regarde mon chou, c'est Malia. Elle a rejoint l'équipe. Elle est un peu nulle, mais je vais l'aider pour qu'elle s'améliore ! Elle accompagna ses paroles d'un clin d'œil.

Je compris qu'avec Bianca il ne fallait pas s'attendre à ce qu'elle prenne des pincettes pour dire ce à quoi elle pensait !

Son « chou » se pencha vers moi et me tendit la main. Je la lui serrai.

— Moi, c'est Lucas, enchanté !

— Pareillement !

En un instant, je venais de rencontrer toute la bande des personnes les plus populaires du lycée... On a parlé ensemble et j'ai appris à un peu plus les connaître. Étant une personne assez réservée, j'étais plus du genre à écouter les conversations qu'à les lancer. J'avais donc appris que Lucas était en fait le quarterback du lycée et, comme tous les grands clichés, il sortait avec la capitaine des pom-pom girls, Bianca. La seule chose qui changeait par rapport aux films était qu'ils étaient super gentils, rien à voir avec des frimeurs narcissiques.

Après, je devinais que quelque chose unissait Tyler et Roxanne, ils se ressemblaient tellement ! En fait, ils étaient jumeaux – Ça se voyait fortement en faisant attention. – Je ne savais pas si l'on se reparlerait après cet après-midi, c'était peut-être quelque chose d'exceptionnel, qu'ils prennent une petite nouvelle dans leur groupe. Je ne savais pas pourquoi, mais je me sentais bien en leur présence. Ils arrivaient presque à me faire oublier que j'étais arrivée il y a deux jours et que j'étais totalement perdue dans une si petite ville.

Le pouvoir convoitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant