Samedi 30 décembre, Séoul, Corée du Sud,
Cinq jours se sont écoulés depuis les fêtes de Noël. Cinq jours, où Jaekyung et moi nous passons la majorité de nos journées ensemble, cloîtrés dans notre appartement, emmitouflés dans des plaids à regarder des films et séries en tout genre, en se goinfrant de biscuits de Noël et de chocolats chauds, préparés avec soin par mon homme.
Mais c'est aussi cinq jours, où Jaekyung m'a menti une nouvelle fois dans les yeux. En rentrant chez nous, après avoir dîné chez les Johnson, nous avons brièvement abordé le sujet de son travail, dans ce concessionnaire de motos. Il m'a montré les preuves de ses contrats, signé et daté par le propriétaire du magasin. Mais au fond de moi, je sais que c'est un mensonge monté de toutes pièces. Que celui qui lui a fait ces faux documents est une connaissance à lui, et qu'il ne se sent pas encore prêt à m'ouvrir les portes de son jardin secret.
Je ne lui en veux pas. Car je sais qu'un jour où l'autre il finira par m'en parler de lui-même. Et lorsque ce fameux jour viendra, je serai là pour l'accueillir dans mes bras, et lui dire qu'il n'a pas à s'inquiéter. Que je ne lui reprocherai jamais son silence. Cependant, ce serait vous mentir, si je vous dis que je n'essaie pas de deviner ce qui le tourmente autant. Au contraire. Je ne cesse d'y penser en étant blotti dans ses bras, absorbé par le film qu'il a mis à la télé. Et ne me demandez pas ce qu'il est en train de regarder, je n'en ai pas la moindre idée. Mon esprit est plus préoccupé par lui, que sur ce qu'il est en train de visionner, tout en piochant dans son paquet de chips pour s'empiffrer de ces cochonneries qu'il compte dépenser à la salle de sport.
Mon téléphone entre les mains, je le fais tourner machinalement depuis plusieurs minutes, tout en le fixant avec attention, jusqu'à ce qu'un soupir d'agacement ne m'échappe en venant plaquer brutalement mon cellulaire contre ma poitrine.
— Qu'est-ce qui ne va pas, bébé ? Tu n'aimes pas le film ? me demande Jaekyung, tout en embrassant le haut de mon crâne, et bouffer quelques mèches de mes cheveux en prime. On peut changer, si tu veux ?
— Hein ?
— Deux, me répond-il avec amusement, ce qui le fait rire et moi, rouler des yeux, en soupirant une nouvelle fois d'agacement.
— Tu es chiant.
— Quoi ? s'exclame-t-il d'un air ahuri, avant de se mettre à rire un peu plus fort, tout en resserrant son emprise autour de moi. Je ne t'ai rien fait, bébé ! Par contre, je vois bien qu'il y a quelque chose qui te tracasse, tu es trop expressif pour qu'on ne le remarque pas.
Je hausse un sourcil à sa remarque.
— C'est une critique ? dis-je en le transperçant de mon regard qui s'est soudainement assombri.
Toutefois, il ne semble pas tellement perturbé, puisqu'il affiche ce fichu sourire goguenard sur le coin de ses lèvres, qui le rend si attendrissant.
— Absolument pas, trésor. C'est une simple constatation, souligne-t-il, en venant déposer un bref baiser sur ma tempe. Maintenant, avant que tu ne te décides à me tuer avec tes yeux revolver, j'aimerai que tu me dises ce qui ne va pas.
Je me contente de le fixer silencieusement durant plusieurs minutes, pour ensuite expirer un plus fort soupir de lassitude, qui le fait rire une nouvelle fois, et qui ne fait que m'agacer encore plus, au fond de moi.
— Bébé, vraiment, je suis désolé, se plaint-il, alors que sa cage thoracique tremble contre mon dos. Mais tu devrais voir à quel point tu es drôle quand tu es énervé.
— On va voir si je serai toujours aussi drôle quand je t'aurais roulé dessus et que j'aurais fait plusieurs allers-retours sur ta sale tronche avec mon fauteuil roulant !
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A Nos Âmes Écorchées
General FictionA nos âmes écorchées (anciennement WHO'S HE, que j'avais écrite en fanfiction BTS, groupe coréen). Dans la vie de Joshua, les épreuves ont toujours été monnaie courante. Depuis son enfance, il est soumis à une pression constante de la part de sa fam...