𝟓𝟒. 𝐋'𝐮𝐧𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐞 𝐧𝐨𝐬 𝐜𝐨𝐫𝐩𝐬

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Ça fait si longtemps que je ne me suis pas senti en parfaite harmonie avec mon propre corps. Du moins... On est plus proche d'une symbiose signifiant ma guérison traumatique concernant le sexe, que du Joshua terrifié à la moindre pensée sexuelle. Mais, ce qui a changé, et qui est un sacré bon dans la phase de ma guérison, c'est que je songe réellement à sauter le pas avec lui. Je me sens en totale confiance à ses côtés, comme si un lien invisible nous lie spirituellement, ressentant ses émotions et son amour pour moi à travers ses caresses et ses louanges à mon égard. À présent, la question, c'est quand ? Quand me sentirais-je assez prêt à unir mon corps avec le sien ? Quand est-ce que cette maudite peur de la pénétration va disparaître définitivement de mon esprit ? Pour tout vous dire, je l'ai su dès l'instant où mon bien-aimé s'est déshabillé sous mes yeux ébahi, me dévoilant son corps d'Adonis dont je raffole tant, que je compris aussitôt que ça serait à cet instant précis, que ma peur allait se dissiper à tout jamais.

Il est positionné à califourchon sur le haut de mes cuisses, me laissant le dévorer du regard avec envie. Je détaille en toute impunité, et au millimètre près, chaque parcelle de sa peau hâlée, de ses muscles scintillant des perles de sa transpiration, et chacun de ses traits dessinant à la perfection sa musculature digne des plus grands gladiateurs de l'histoire. J'ai l'impression d'être dans un rêve éveillé, et que tout ceci n'est que le fruit de mon imagination. Et bordel, faites que je ne me réveille jamais si c'est le cas ! Parce que tout y est pour que ce soit parfait ; le crépitement de la fausse cheminée à la télévision, la petite musique de fond fredonnant les airs de love on the brain, ainsi que la pluie qui s'est mise à ruisseler abondamment contre les carreaux de notre fenêtre de chambre, et nous.

Rien que nous deux et nos corps bouillonnant d'un désir enivrant.

Je n'hésite pas une seule seconde, après sa subite demande, pour faire glisser mes mains le long de son torse dénudé. Lui faire l'amour ? C'est l'un de mes souhaits que je garde secrètement pour moi ! Je ne connais pratiquement rien de ma sexualité, à part mon attirance pour les hommes ancrée en moi depuis ma naissance. Pour ce qui est du reste, c'est comme regarder un tableau dans un musée sans comprendre la signification de cette œuvre. Est-ce que j'ai toujours voulu être celui qui est en dessous ? Ou être au-dessus de mon partenaire ? Qu'est-ce que j'aimerais le plus entre les deux ? J'aurais aimé pouvoir poser des mots sur mes questionnements, pouvoir dire fièrement ce qui me faisait le plus vibrer entre ces deux choix.

En attendant d'obtenir une quelconque réponse à ce sujet, je décide de me fier aux sentiments qu'expriment mon corps et mon cœur. Oui, j'ai envie de lui faire l'amour. Oui, je désire ardemment découvrir tous les secrets de son anatomie et ne faire qu'un en fusionnant nos âmes à travers cet acte charnel. Alors, quand mes doigts effleurent son épiderme, j'écarquille les yeux, lorsque je sens sa peau qui est aussi bouillante que de la lave en fusion.

Comment peut-il être aussi brûlant ? Est-il malade ? Mais Jaekyung ne me laisse aucunement le temps de lui poser la question, qu'il s'empare de mes lèvres, m'embrassant comme si sa vie en dépendait. Comme si c'était la dernière fois qu'on nous autorisait à le faire. Mes yeux se ferment instinctivement, répondant avec la même ferveur à cette embrassade affamée. Nos corps se rapprochent, réduisant le peu d'espace qu'il y a entre nous, jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien de nous, à part la chaleur de nos enveloppes corporelles se mélanger entre elles, et nos palpitants battre l'un contre l'autre.

Je suis tellement épris dans le feu de l'action et dominé par l'excitation, que je ne me demande pas de quelle manière je vais lui faire l'amour. Comment vais-je pouvoir faire, pour l'amener aux portes du septième ciel ? La cause de mes doutes étant mes jambes, faisant uniquement office d'acte de présence et d'aucune utilité. Mon incapacité à ne pas pouvoir les bouger comme je l'entends, voulait dire, que je ne peux pas prendre appuis sur elles pour...

A Nos Âmes ÉcorchéesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant