My Strange Obsession

42. Achèvement final

[ Forever - Labrinth ]

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Caden

Mexique. Acapulco. Propriété des Salazar. 31 mai. 01:06.

— Layna, lâche cette arme, je lui ordonne, la sortant de sa transe.

Elle me dévisage en constatant que mon arme est bien pointée vers elle. Et la sienne vers son géniteur.

Je savais qu'elle allait de nouveau déraper. Son père la met dans un état qui m'est incapable de gérer. La haine qu'il alimente en elle est plus forte que n'importe quoi. Même ma propre haine n'est pas aussi violente.

Ce n'était plus Layna que nous avions face à nous mais bien une Salazar. Une tueuse. Elle voulait voir du sang couler.

Sa partie de roulette russe l'amusait comme une enfant alors qu'elle tuait dans une once d'hésitation des hommes innocents.

Le contraste entre cette femme et celle qui était en angoisse deux heures plus tôt le déstabilise fortement. On dirait qu'elle a deux personnalités différentes.

L'une d'elle ne fait surface qu'en présence de son géniteur. Et à l'instant même je vois qu'elle me provoque.

Qui tirera le premier ? Elle ou moi ?

— Tue-moi, putain ! T'attends ça depuis si longtemps ! crache-t-elle à mon intention.

La rage avec laquelle elle vient de dire ça me fait l'effet d'un coup de couteau. Comment peut-elle encore croire que je veux sa mort ? Après tout ce qu'on s'est dit ces derniers jours.

Je refuse de croire que c'est Layna que j'ai face à moi. Cette femme est une étrangère, une version maléfique de la vraie Layna. Après un instant de réflexion, j'abaisse mon arme en reculant.

— J'en suis incapable, je préfère me prendre une balle que de devoir te tuer, j'avoue à demi-mot.

Et la voilà ma faiblesse. Cette femme est devenue ma faiblesse.

Face à elle, je suis incapable d'être le mafieux qu'elle a rencontré au début. Face à elle, j'abdique à tout. Elle me tient par les couilles.

Je vois une lueur traverser son regard. De l'espoir. Comme si l'enfant en elle se réveillait.

Et j'ai cru, durant quelques secondes, que j'avais réussi à la sauver. Mais il intervient, gâchant mes efforts.

— Tue-le, tu n'as pas besoin de lui n'est-ce pas ? raille Enrico en me désignant. Tu le manipules depuis le début.

Et le doute m'emplît soudainement. Le temps s'arrêta alors qu'elle relâche son bras abaissant son arme. J'espérais que tout cela soit faux. J'espérais que son père bluffait.

La haine disparaît de ses yeux et je vois ce que personne d'autre ne pourrait voir. Une crise d'angoisse. Elle tremble de tout son corps et a le regard vide.

Je n'osais pas avancer de peur de la brusquer, alors j'accroche simplement son regard, pour qu'elle comprenne que je suis là avec elle et que je ne l'abandonne pas.