~Chapitre 3~

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Ce soir, j'ai une interview avec Caesar Flickerman depuis le District Neuf. Celle-ci, je ne peux y échapper malheureusement. Tous les vainqueurs avant de partir pour leur Tournée de la Victoire y ont droit et je ne fais pas exception à la règle. Ma mentore est déjà avec moi, elle me donne quelques conseils d'éloquence. Jeanine, Apia et mes préparateurs ne devraient pas tarder. Les journalistes du Capitole non plus.

J'entends un véhicule rentrer dans le village des vainqueurs. Il est rare que des véhicules circulent au Neuf. Il n'y a généralement que les fourgons des Pacificateurs, les charrettes qui servent à transporter les récoltes et les quelques rares tracteurs du district. On toque soudainement à la porte, je me lève de mon siège de bureau, remonte mes lunettes qui glissaient légèrement sur mon nez et fonce vers la porte d'entrée. J'ouvre la porte en bois et tombe nez à nez avec Apia.

_Eletfherios ! s'exclame-t-elle en me prenant dans ses bras. Je suis si heureuse de te revoir !

_Moi aussi Apia ! Tu m'as sacrément manqué !

_J'ai deux valises de fringues pour ta Tournée ! J'espère que tu aimeras !

_J'adore tout ce que tu fais Apia, je ne vois pas pourquoi je me mettrais subitement à ne pas aimer !

_C'est vrai c'est vrai.

_ELEFTHERIOS ! s'exclament des voix en provenance de dehors.

Je jette un coup d'oeil au perron de mon entrée. Mes préparateurs excentriques, Claudia, Julius et Romanus courent me prendre dans leur bras. Je manque de mourir asphyxié.

_Six longs mois qu'on ne s'est pas revus ! J'attendais ta Tournée avec impatience rien que pour te revoir ! m'explique Claudia.

_Moi aussi je suis content de vous retrouver tous les trois, je leur avoue en souriant.

_Fichtre ! Saleté de neige ! District non-civilisé ! se plaint une voix au-dehors.

Je n'ai même pas besoin de regarder dehors pour savoir qui a prononcé ses paroles : Jeanine. Mon hôtesse, naïve, ignorante et propagandée au plus haut point. Elle rentre dans ma maison et me fait la bise.

_Vous ne connaissez vraiment pas la civilisation ici ! Où sont les chauffages de rue ? Et les chemins dénneigés ? Il n'y a rien de tout cela ici ! J'ai failli tomber trois fois en sortant de la gare !

_Quelle idée aussi de mettre des talons aiguilles pour marcher dans la neige Jeanine... je lui reproche en regardant la hauteur de ses talons.

_Je ne vois pas où en quoi mes talons aiguilles sont un problème Eleftherios ! Au contraire ! Ce n'est pas à la civilisation de s'adapter à la sauvagerie ! C'est à la sauvagerie de s'adapter à la civilisation ! On n'accueille pas une représente de notre bon gouvernement, qui plus est moi, de cette manière ! Non non non, je ne suis pas satisfaite du tout !

_Mais oui Jeanine mais oui...

Les manières égocentriques et bourgeoises de Jeanine m'exaspèrent. Mais je ne peux pas vraiment lui en vouloir. Elle vit au Capitole, dans le luxe et la propagande qu'elle croit au mot près. Pour Jeanine, la pauvreté n'existe pas, la plupart des districts ne sont que des populations sauvages sans éducation et dépourvues de toute forme de bonne manière tandis que le Capitole abrite et protège la population civilisée de Panem. Pour elle, le Président Snow est le meilleur dirigeant de tous les temps tandis que ceux qui le critiquent et se rebellent ne sont là que pour renverser le pouvoir et instaurer l'anarchie.

Jeanine rentre dans la maison. Des caméramans du Capitole frigorifiés par le froid intense de l'hiver rentrent à leur tour dans ma maison et inclinent la tête en signe de respect. J'ai beau ne pas être regardant si les habitants du District Neuf ne le font pas, je le suis énormément quand il s'agit des Capitoliens. C'est pour eux que mes alliés sont morts. A cause d'eux que je souffre. J'estime donc normal et nécessaire qu'ils me témoignent de respect.

La Rose Grise {Fanfiction Hunger Games}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant