~Chapitre 11~

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Je ne peux pas y aller : il manque Lara et Cecelia.

Je tente de les appeler dans l'hôtel de ville, je crie leur nom, rien. Personne ne me répond. Les Pacificateurs, voyant que je ne me décide pas à sortir m'y forcent. Je n'ai pas le choix.

Un Pacificateur m'ouvre les portes en bois massives. J'avance lentement sur la scène sous les applaudissement de la foule. En regardant mes pieds. Jeanine, Apia et le vainqueur du Huit sortent. Puis, finalement, Cecelia et Lara apparaissent. Ma mentore a les yeux rougis par les larmes. Cecelia semble triste, dépressive. Elle semble sincèrement regretter d'avoir prononcé le prénom de Kléo je crois.

Je prends une grande inspiration avant de regarder droit devant moi la foule. Lara m'avait déconseillé de regarder la scène où est posté la famille de Solen je sais. Mais si je regarde la foule, je suis obligé de regarder les proches des victimes, pour mon plus grand malheur. Et je suis sûr que ce n'est pas une coïncidence. Pour moi, c'est fait exprès pour faire culpabiliser les vainqueurs. Dans mon cas, c'est réussi.

_Mesdames et Messieurs, citoyens du District Huit, bonjour. Il y a six mois de cela, se tenaient la soixante-douzième édition des Hunger Games. Sur vingt-quatre tributs de tout Panem, seul moi ait survécu. Douze jeunes filles et onze jeunes garçon ont été tués sauvagement et brutalement. Parmi eux, vos deux tributs : Yarn Paw et Solen Osthorn. Yarn Paw avait dix-huit ans. Je ne lui avait jamais parlé lors des entrainements. Jamais je n'étais allé vers lui, et jamais lui n'est venu vers moi. Il a été tué brutalement après un combat sanglant avec Karoline Prevn, tribut féminin du District Sept. Solen Osthorn avait dix-sept ans. Elle a été tuée brutalement par un tribut lors du bain de sang. Son tueur... c'était moi. Le tribut masculin du District Neuf et celui à qui on remettra quelques jours plus tard le titre et la couronne de vainqueur. Jamais je n'ai voulu tuer Solen, mais je l'ai fait. Vous pourriez vous demander pourquoi, et c'est votre droit d'ailleurs, en tant que district endeuillé. Seulement, quand un tribut s'élance vers vous, armé et prêt à vous tuer à mort, et que la fuite est impossible, il ne vous reste qu'un choix malheureux : le combat. Sans réfléchir, j'ai saisi une flèche dans mon carquois. J'ai armé, j'ai tiré. Sans réfléchir aux conséquences de mon acte. C'est cela les Hunger Games : c'est chacun pour soi. Je me suis défendu. J'ai sauvé ma vie, mais j'ai tué cette pauvre Solen.

La foule applaudit. Je lève la tête pour observer les habitants du Huit et les proches de Solen en pleurs. Je sens une larme couler le long de ma joue. Je décroche le micro du pupitre en y laissant mon discours et j'avance au devant de la scène. J'entends Jeanine rouspéter dans mon dos et dire que c'est une très mauvaise idée, que ce soit d'un point de vue sécurité, et même oratoire, car je risque d'oublier mon discours. 

Non, je ne l'oublierai, car non seulement c'est moi qui l'ait écrit, mais en plus de ça, je sais ce que j'ai à dire.

_Il est vrai que j'avais initialement annoncé que seuls les proches de mes alliés recevraient une indemnisation. Mais après mûre réflexion de ma part, et après avoir pensé à la famille détruite par une simple flèche, j'ai décidé qu'en compensation de la perte de Solen Osthorn, sa famille recevra une petite partie de mes gains en dédommagement du traumatisme causé. Mes condoléances vont aux deux familles, mais plus particulièrement aux proches de Solen. Devant la population du District Huit, je vous adresse mes sincères condoléances et mes plus sérieuses excuses. Je vous remercie.

La foule m'applaudit. Elle ne devrait pas pourtant. Même la famille et les proches de Solen m'applaudissent, émus aux larmes. Je jette un dernier regard triste à la foule avant de rentrer dans l'hôtel de ville escorté par les Pacificateurs.

_Lara, je ne comprends pas pourquoi on m'applaudit ici, je lui avoue dans l'hôtel de ville.

_Tu es très apprécié au District Huit Eleftherios, répond à sa place Cecelia. Pour ta simplicité, ta modestie, et surtout, ta compassion envers les familles des défunts. C'est très rare que la population applaudisse autant un vainqueur.

La Rose Grise {Fanfiction Hunger Games}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant